Charles Louis Napoléon Bonaparte est né à Paris, le 20 avril 1808.
Troisième fils de Louis Bonaparte, roi de Hollande, et d’Hortense de Beauharnais, il naît prince français et prince de Hollande: neveu de l’empereur Napoléon Ier il est à la fois neveu et petit-fils de l’impératrice Joséphine qui est sa grand-mère maternelle.
Exilé après la chute de l’Empire, il devient héritier présomptif du trône impérial après les morts successives de son frère aîné Napoléon Louis en 1831, et du duc de Reichstadt (Napoléon II, roi de Rome) en 1832.
Ses premières tentatives de coup d’État, mal préparées (Boulogne, Strasbourg), échouent. Il est condamné à l’emprisonnement au Fort de Ham. Mais il profite des suites de la Révolution française de 1848 pour se faire élire représentant du peuple puis président de la République.
Son coup d’État du 2 décembre 1851 met fin à la Deuxième République, et lui permet l’année suivante de restaurer l’Empire. Face à l’opposition des républicains, des libéraux de Thiers, de certains monarchistes et des catholiques , il donne à son pouvoir un caractère autoritaire qui s’atténue après 1859 pour faire laisser place progressivement à la mise en place d’un empire socialement et libéralement ordonné.
La philosophie politique qu’il met en place, et qu’il a présentée dans ses Idées napoléoniennes et dans L’Extinction du Paupérisme (1844), est une synthèse d’un bonapartisme mêlé à du romantisme, du libéralisme autoritaire, et du socialisme utopique.
Le règne de cet admirateur de la modernité britannique est marqué par un développement industriel, économique et financier important, portée par une forte croissance mondiale qu’illustre la transformation de Paris sous l’autorité du préfet Haussmann.
Sa politique extérieure vise à restaurer la puissance française en Europe et dans le monde. Il rompt l’isolement diplomatique voulu au Congrès de Vienne par trois puissances de la Sainte Alliance: son entente avec la Grande-Bretagne lors de la Guerre de Crimée contre la Russie, son soutien aux mouvements nationaux en particulier lors de l’unité italienne contre l’Empire d’Autriche, et ses diverses opérations outre-mer permettent l’agrandissement du territoire (Nice, Savoie) ainsi qu’une expansion coloniale et commerciale.
La fin de son régime est scellée à l’issue du piège de la Dépêche d’Ems et de la bataille de Sedan, le 2 septembre 1870, lors de la guerre franco-prussienne.
Le 4 septembre 1870, la République est proclamée.
Le 1er mars 1871, l’Assemblée, qui s’est réunie à Bordeaux, vote la déchéance officielle de Napoléon III et de sa dynastie, le déclarant « responsable de la ruine, de l’invasion et du démembrement de la France ». L’empereur proteste, accusant l’Assemblée d’outrepasser ses pouvoirs, de se substituer à la volonté de la Nation et réclame un plébiscite.
Le 19 mars, Bismarck met fin à sa captivité. Il décide alors de rejoindre ses proches en Angleterre où il retrouve son épouse et son fils. Il s’installe à Chislehurst.
Durant ce nouvel exil britannique, l’Empereur écrit beaucoup, notamment un ouvrage intitulé La France et la campagne de 1870 (publié après sa mort dans son intégralité). Il y prépare également de nouveaux plans pour revenir au pouvoir, rêvant de rééditer à son profit le retour de l’île d’Elbe de son oncle Napoléon Ier. Mais une opération de la vessie a raison de lui.
Le 9 janvier 1873, à 10 h 45, Napoléon III meurt à l’âge de 65 ans. Près de 60 000 personnes, dont un dixième de Français comprenant une délégation d’ouvriers conduite par Jules Amigues, viennent se recueillir devant le corps et participer à l’inhumation le 15 janvier 1873 à Chislehurst, aujourd’hui dans le district londonien de Bromley.
Par la suite, l’impératrice Eugénie lui construit un mausolée à la St Michael’s Abbey de Farnborough où il repose à ce jour aux côtés de sa femme (décédée en 1920) et de leur fils unique, le prince impérial Louis Napoléon, enrôlé volontaire dans l’armée britannique et tué à 23 ans en Afrique du Sud par les Zoulous au cours d’une patrouille en juin 1879, lors de la Guerre anglo-zouloue.