À la fin de l’année 1939, après le pacte germano-soviétique, le communiste Maurice Thorez était condamné à six ans de prison ; la raison de cette condamnation était que M. Thorez avait déserté l’Armée française. Quelques mois plus tard, c’était le tour d’un autre déserteur, le général de brigade à titre temporaire, le colonel de Gaulle, d’être inculpé pour ce motif mais aussi pour avoir trahi et refusé d’obéir en présence de l’ennemi.
Après la retraite des troupes britanniques en vue de leur évacuation du territoire français à Dunkerque qui entraîne l’encerclement de nombreuses unités françaises laissées derrière, de Gaulle fuit à Londres le 16 juin 1940 (l’armistice n’est pas encore signé, la France est toujours en guerre et cette fuite est une désertion face à l’ennemi en temps de guerre, acte pour lequel des dizaines de soldats ont été fusillés) , déçu de ne pas être nommé à un ministère plus important qu’un sous-secrétariat d’État à la Défense dans le nouveau gouvernement, proposé par le Maréchal Pétain.
Il déclare au général Edward Louis Spears : « C’est bon, ils ne veulent pas de moi ! Dans ces conditions je fous le camp à Londres ».
Le 22 juin, de Gaulle n’est plus général, Vichy le rétrograde au rang de colonel et il est « admis à la retraite d’office », par mesure disciplinaire.
Alors que l’attaque de Mers-el-Kébir est en cours du 3 au 6 juillet 1940 (attentat commis par la Royal Navy contre la Marine nationale, environ 1500 marins français assassinés par les Anglais auprès desquels de Gaulle s’est réfugié), le 4 juillet, celui qui s’auto-proclame « chef de la France libre » est jugé par contumace par 7 généraux réunis en Conseil de guerre au palais de justice de Toulouse. Il se compose des généraux Philippe, de Charry, Sivot, Lafontaine et Loubard.
Le gouvernement du maréchal Pétain ayant signé l’armistice franco-allemande, le Tribunal militaire de la 17e région de Toulouse juge l’ancien sous–secrétaire d’Etat à la guerre de l’ex-gouvernement Reynaud qui s’oppose au décisions du gouvernement de l’État français et aux conditions de l’Armistice, suite à son appel des 18 et 22 juin. Il est condamné à quatre ans de prison et 100 Francs d’amende pour « délit d’excitation de militaires à la désobéissance ». Il est également déchu de la nationalité française.
Peu après de Gaulle est également accusé de « trahison, atteinte à la sûreté extérieure de l’État, désertion à l’étranger en temps de guerre, sur un territoire en état de guerre et de siège ».
Le 2 août 1940, le Tribunal militaire de la 13e région siégeant à Clermont-Ferrand, présidé par le général Frère, « condamne par contumace le colonel d’infanterie breveté d’état-major en retraite de Gaulle, Charles, André, Joseph, Marie, susqualifié, à la majorité des voix, à la peine de mort, à la dégradation militaire, et ordonne la confiscation des biens meubles et immeubles du condamné ».
Une majorité « d’au moins cinq voix » sur les sept généraux composant le tribunal a notamment répondu « oui » à cette question : « Est-il coupable d’avoir […] entretenu des intelligences avec une puissance étrangère, en l’occurrence l’Angleterre ou ses agents, en vue de favoriser les entreprises de cette puissance contre la France, notamment en prononçant des allocutions radiodiffusées de nature à provoquer et favoriser un revirement d’attitude de l’Angleterre, et de la part de cette même puissance, des agissements nuisibles à la France ? »
Voici, ci-dessous, un « extrait du bulletin de recherche des déserteurs » de l’Armée française, daté du 5 août 1940.
En septembre 1940, se produira l’attaque de Dakar. Et sur un des navires britanniques agresseurs, se trouvait… le déserteur et traître de Gaulle avec son officier traitant britannique, Edward Spears. La Marine nationale réussit alors à repousser cette attaque en infligeant de lourdes pertes à la marine de guerre britannique, ce qui constitua une remarquable victoire navale française.
En 1945, Maurice Thorez, revenu de Moscou, s’auto-amnistiait et se faisait nommer ministre d’Etat par le chef du gouvernement, lui aussi auto-amnistié, Charles de Gaulle.
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