Contre une cinquantaine d’activistes qui occupent la zone du barrage de Sivens depuis plusieurs mois, une centaine d’agriculteurs, à l’appel de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) ont bloqué les accès aux lieux hier. D’importantes forces policières – environ 300 gendarmes – ont été mobilisées pour empêcher tout contact entre les deux groupes. Selon le syndicat, les adhérents sont venus de toute la région pour faire respecter les droits des producteurs locaux.
Ils entendent faire pression sur le conseil général qui doit rendre sa décision sur le projet de barrage vendredi, jour jusqu’auquel ils entendent rester sur place. Les agriculteurs espèrent également neutraliser les forces en présence alors que les occupants ou leurs soutiens ont annoncé l’envoi de renfort sur la zone. Ils entendent eux aussi faire pression sur les autorités et, surtout, s’opposer par avance à la décision de vendredi prochain et afficher leur détermination. Plusieurs groupes se sont d’ailleurs réunis à Paris devant le siège de la FNSEA pour dénoncer l’action du syndicat.
Les élus départementaux rendront l’une de leurs dernières décisions avant les élections départementales des 22 et 29 mars prochains. Ils doivent choisir entre deux solutions proposées par les experts missionnés par le gouvernement. La première consiste à réduire de moitié le projet, la seconde élimine totalement l’idée de barrage et propose des solutions alternatives. Les deux solutions ont été dénoncées par avance par les agriculteurs, et surtout par les activistes anti-barrage.
Les appels à quitter les lieux lancés à ces derniers par les autorités sont restés jusqu’ici vains. Cela ne devrait pas changer après vendredi et un choix déjà contesté ; seule l’autorisation de la « force publique » semble en mesure de pouvoir mettre fin à l’occupation.
Après la mort d’un activiste l’année dernière et dans un contexte général de protection de l’extrême gauche par le gouvernement, il n’est pas certain que Manuel Valls lance l’ordre d’évacuation. Dans tous les cas, à deux semaines des élections, c’est vers une nouvelle situation de crise que la France s’achemine, avec un gouvernement incapable de remédier aux plus menus problèmes se posant en France.