Ils sont payés plus de 10 000 euros par mois pour quelques sessions dans l’année, mais les députés de leur République usent bien peu les bancs de l’Assemblée dite, sans doute par dérision, nationale. Mercredi soir, un texte particulièrement important était étudié dans le cadre de la loi sur le renseignement : la possibilité d’installer des « boîtes noires » destinées à surveiller l’ensemble du trafic de l’internet en France. Ils n’étaient que trente (30) députés, soit 5 % du nombre total de parasites payés 13 000 par mois, pour débattre et voter à ce sujet. Vingt-cinq parlementaires ont voté pour et seulement cinq ont voté contre.
Le seul vote commun des députés de la Gauche démocrate et républicaine et des non inscrit, et donc notamment ceux du Front de gauche et du Front national, deux partis prétendument opposés à ces mesures liberticides, aurait permis de faire basculer le vote. La majorité contre ce texte était d’autant moins difficile à obtenir que des députés du PS ont eux-mêmes pris parti contre le gouvernement. Les opposants bénéficiaient de surcroît du soutien de nombreuses associations ainsi que des plus importants acteurs de l’internet. Mais, comme le disaient, presque, Henri Queuille et Charles Pasqua : « les promesses des républicains n’engagent que ceux qui y croient ».
La mesure a donc été adoptée. Les fournisseurs d’accès à l’internet (FAI) seront donc contraints à « détecter, par un traitement automatique, une succession suspecte de données de connexion » par l’installation d’un mouchard directement chez les fournisseurs d’accès, qui analyseront toutes les connexions de leurs abonnés. Le caractère « suspect » des connexions sera déterminé par les services de renseignement. Si un certain contrôle est prévu, le texte prévoit qu’en cas d’urgence, les services puissent directement récupérer les données auprès des FAI.
Dans les faits, les FAI surveilleront pour le compte de leur République les auteurs origine ou destinataires des courriels, les adresses visitées par l’internaute, etc.
S’il s’agit prétendument jusqu’ici de traquer les « terroristes » – les islamistes ne sont jamais désignés –, nul doute que le gouvernement d’occupation, qui vise très clairement par cette loi les mouvements nationalistes (l’un des sept chapitres du texte est consacré aux « mouvements dissous »), utilisera sa police politique pour traquer les dissidents. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si ce texte est adopté au même moment où Manuel Valls a annoncé avoir volé 100 000 000 d’euros aux contribuables pour mettre en place une vaste politique de répression politique.
« Il vaut mieux de bons compromis républicains [que] de mauvaises divisions »,
a synthétisé Bernard Cazeneuve.