Le 11 février 1961, l’OAS était créée à Madrid par Jean-Jacques Susini et Pierre Lagaillarde. Rapidement, des militaires de haut rang s’y sont joints comme le général Raoul Salan. La trahison de de Gaulle et l’imminence de la perte d’une colonie avaient suffi à provoquer une réaction d’envergure au sein d’une partie de l’armée, notamment au sein des forces d’élite. Soixante ans plus tard, les temps ont bien changé…
Alors que ce n’est plus une colonie qui est menacée mais la métropole même qui est en perdition, on ne constate strictement aucune réaction de la part des militaires. Le constat est frappant, pourtant personne ne se donne même la peine de le faire tant cette absence de réaction semble aller de soi.
Qu’on mesure bien le chemin parcouru, à l’époque, pour lutter contre l’OAS, l’État avait dû faire appel à la police judiciaire, une cellule spécifique comprenant 200 inspecteurs, « la mission C » avait été mise sur pied et, d’autre part, une structure militaire spécifique avait été créée, la Division des missions et recherches, tout ça parce qu’on ne faisait pas confiance à la Sécurité militaire qu’on pensait peu sûre, voire favorable aux idées de l’OAS. Ces cellules de lutte contre l’OAS se sont même tournées vers le FLN pour obtenir des renseignements sur l’OAS et des listes de noms : de Gaulle avait plus confiance dans le FLN que dans la Sécurité militaire !
Aujourd’hui, lorsqu’on croise quelques officiers, par exemple au Front National, un parti dont le nom n’était pas sans rappeler le FLN et la guerre d’Algérie justement, ces officiers, toujours en retraite et jamais d’active, se montrent d’une grande prudence dans leurs échanges, ils se méfient d’une surveillance que l’Armée continuerait d’exercer sur eux. Il suffit d’évoquer avec eux n’importe quel événement de la période 1933 – 1945 pour les voir s’envoler au loin et disparaître derrière l’horizon.
Quant aux officiers d’active, non seulement ils n’aident pas les patriotes, mais ils les combattent. C’est ainsi que Pierre de Villiers, à l’époque, en 2018, le CEMA (chef d’état-major des armées) a porté plainte et diligenté une enquête contre un nationaliste pour des faits remontant au début 2017. L’affaire n’a jamais fait surface et il n’y avait pas matière à ce qu’elle le fasse, mais Pierre de Villiers devait penser que ce genre de gesticulation pouvait offrir à bon compte des gages de fidélité et de soumission au pouvoir politique : las, cela ne lui a pas du tout réussi, et, selon ses propres termes, « il s’est fait baiser ».
Aujourd’hui, Pierre de Villers, le frère de Philippe de Villiers du Puy du Fou, est un homme fini qui a perdu toutes ses étoiles et que plus personne ne sollicite. Son « Mein Kampf » (Qu’est-ce qu’un chef) n’intéresse rigoureusement personne. Suffisant comme il l’est, on peut être sûr qu’il ne s’est pas ménagé la moindre réserve d’atouts pour poursuivre le combat, le sien ou celui de la France, si tant est qu’il ne se soit jamais intéressé à la France. Ses étoiles se sont simplement converties en points de retraite, comme tous les vieux aujourd’hui, il va mettre 30, 40 ou 50 ans à dépérir et à périr dans son cocon d’impuissance et de lâcheté, sa télécommande restant son seul levier d’action sur le monde extérieur.
Le temps n’est plus très loin où l’armée ne sera plus considérée comme l’incarnation de la souveraineté nationale, où le concept de souveraineté nationale n’aura plus aucune consistance, l’armée – secrète ou non – sera alors dissoute, probablement par un gouvernement écolo-féministe.
Pour ceux qui veulent de l’histoire de France, ils pourront toujours aller au Puy du Fou « qui n’attend que vous » comme dit le slogan publicitaire de ce parc.
Petite (pas si petite) rectification: l’Algérie n’était pas colonie mais département français, si je ne me trompe…
Oui, mais l’OAS a créé une branche « OAS métro », donc même pour l’OAS, l’Algérie n’était pas la métropole.
Excellent article dans lequel le « dégommage » de Pierre de Villiers est parfaitement justifié! L’on sent hélas dans la lâcheté et le renoncement d’une majorité d’anciens officiers supérieurs, l’œuvre entamée par DG…
L’avènement d’un « gouvernement écolo-féministe » évoqué par Francis Goumain sera fort probable sans un sursaut d’unité nationale initié par des hommes d’honneur, capables de ranimer la flamme que portent en eux, beaucoup d’entre nous!
Même à l’Elysée, à l’époque du Petit Clamart, il fallait bien une taupe pour dire à l’OAS, au tout dernier moment, que la DS de de Gaulle venait de partir.
La DST avait renoncé à chercher cette taupe, car cela serait revenu à effectuer des enquêtes dans toute l’équipe de l’Elysée, sur des gens forcément au-dessus de tout soupçon, et donc à paralyser le fonctionnement de la tête de l’Etat.
Aujourd’hui, combien de taupe potentiellement: zéro. Des rats, oui, mais des taupes …
Vous citez « l’imminence de la perte d’une colonie » …
Cette formulation est grossière, inexacte, humiliante, car l’ALGERIE c’était TROIS DEPARTEMENTS FRANCAIS. C’est un pays qui n’existait pas et qui n’existe plus (Jean-Pax MEFRET).
Pierre-Claude PAILHOUX, né à Tiaret le 22 juillet 1943
Vous oubliez que précisément après l’Algerie et l’Oas,DG a tout fait pour faire taire l’armée,empêcher les hommes d’honneur de s’organiser et d’exprimer une réprobation même verbale
Et DV est l’archétype du résultat
Quel âge aviez vous à cette époque ? Donnez moi les numéros des département Français que l’on nous apprenait à l’école.
L’Algérie n’en faisait pas partit.
Faux. Statut de l’Algérie: celui de Colonie (1830-1848), de Départements et territoires (1848-1957), de Départements (1957-1962).