Vladimir Poutine l’a annoncé le 5 mars dernier : « Les sanctions imposées par l’Occident à Moscou équivalent à une déclaration de guerre », suggérant implicitement qu’elles ne resteraient pas sans réponse de la part de la Russie et que la riposte serait « forte » et « douloureuse » Et le porte-parole du Kremlin, Peskov avait déclaré quelques jours avant que « les réponses aux sanctions occidentales seront appropriées et tiendront compte des intérêts russes » et que « son pays ripostera à de nombreux pays » qui les appliqueront (détail des sanctions européennes en fin d’article).
Maj 05.05.2022 :
Conséquences de l’escalade (voulue par les États-Unis) du conflit en Ukraine
Voulue par les États-Unis, l’escalade du conflit en Ukraine menace l’approvisionnement en céréales du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord, entraînant bientôt la famine et un exode massif de populations vers l’Europe.
La Russie et l’Ukraine représentent environ un tiers des exportations mondiales de blé, 20 % du maïs et jusqu’à 80 % de l’huile de tournesol. Ces deux pays sont les principaux fournisseurs alimentaires des États d’Afrique du Nord et du Proche-Orient.
Avec le début de la crise ukrainienne, les prix du blé et d’autres produits agricoles ont fortement augmenté. Dans de nombreux pays, l’inflation a bondi, avec des prix alimentaires en hausse de 34 % par rapport à l’année dernière, par exemple. Selon CNBC, l’Egypte et la Tunisie achètent 80 % de leur blé à l’Ukraine et la Russie, le Liban pour 60 %.
Selon l’économiste Amer Alhussein, la persistance du conflit en Ukraine (massivement alimenté en armes et en financement par les puissances atlantistes) pourrait fortement affecter l’Égypte, où la stabilité du pays est largement assurée par les subventions au pain. Le Liban est également confronté à de graves problèmes ; le pays se dirige vers une famine inévitable, qui peut conduire à des émeutes.
Le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial David Beasley, à son tour, a exhorté à se préparer aux conséquences réelles de la crise ukrainienne d’ici l’automne, puis, en raison du manque de nourriture, la migration de masse commencera :
« Si nous ignorons l’Afrique du Nord, l’Afrique du Nord viendra en Europe. Si nous ignorons le Moyen-Orient, le Moyen-Orient viendra en Europe » a-t-il ajouté.
Conséquences pour l’Europe des sanctions occidentales
En plus d’attiser et alimenter le conflit, les pays occidentaux ont également imposé des sanctions contre la Russie. Tout d’abord, les mesures ont affecté le secteur bancaire et l’offre de produits de haute technologie. En Europe, les appels à réduire la dépendance vis-à-vis des sources d’énergie russes sont devenus plus forts et de nombreuses marques ont annoncé leur retrait de Russie. La pression des sanctions s’est déjà transformée en problèmes économiques pour les États-Unis et l’Europe, provoquant une forte augmentation des prix du carburant et des denrées alimentaires.
Le Kremlin a qualifié ces restrictions de guerre économique, mais a bien souligné la volonté existant chez les puissances atlantistes d’un tel développement des événements !
La Banque de Russie prend des mesures pour stabiliser la situation sur son marché des changes ; les paiements pour l’approvisionnement en gaz des pays hostiles ont été transférés en roubles. De plus, le gouvernement a préparé un plan pour contrer les mesures restrictives, qui comprend une centaine d’initiatives. Le montant de son financement sera d’environ un billion de roubles.
Ces sanctions posent des problèmes à la Russie à court terme certainement, à moyen terme peut-être sur certains points. Mais ce sont surtout de formidables opportunités et incitations à moyen et long terme pour les Russes à mettre en place des programmes de substitution et à renforcer la production nationale du pays ! Mais surtout, les sanctions occidentales sont une incitation forcée au protectionnisme et à l’autarcie en certains domaines.
En revanche, pour le bloc atlantiste, pour les peuples d’Europe, l’inflation massive et rapide des prix accompagne les incitations à serrer la ceinture… Avant les restrictions et pénuries ?
Les gouvernements occidentaux manœuvrent cyniquement contre les intérêts élémentaires de leurs propre peuples !
Màj 30.03.2022 :
Les entreprises chinoises vont-elles remplacer les entreprises françaises en Russie ?
Après les pressions sur le groupe Leroy-Merlin qui a tenu jusqu’à aujourd’hui, après les annonces de Renault et Décathlon d’abandonner leurs implantations en Russie, la question se pose.
Selon le South China Morning Post, les entreprises chinoises vont chercher à combler « le vide » créé par le retrait des entreprises occidentales du marché russe, avec la multiplication des projets d’échanges commerciaux entre les deux pays. Ce sont surtout les petites et moyennes entreprises privées chinoises qui « envisagent des opportunités d’emploi sur le marché russe après que le retrait des entreprises occidentales ». Alors que les grandes entreprises d’Etat chinoises préféreront agir avec prudence dans ce domaine, afin d’éviter de tomber sous l’emprise des sanctions américaines.
Le retrait des sociétés commerciales occidentales du marché russe va entraîner un déséquilibre entre l’offre et la demande, ce qui va créer des opportunités d’investissement pour la Chine.
Selon un analyste économique chinois Chuang Bo, les entreprises privées chinoises, principalement celles impliquées dans la vente de pièces automobiles, de nourriture, de fournitures médicales et de composants d’infrastructure, peuvent bénéficier grandement de cette situation : « Les sanctions resteront et continueront, mais les grands projets d’infrastructure doivent également se poursuivre », s’attendant à une augmentation du volume des échanges entre les deux pays au cours des deux prochaines années.
Le 28 mars, le ministère chinois des Affaires étrangères a d’ailleurs annoncé que Pékin prendrait les mesures nécessaires pour protéger ses intérêts et les droits de son peuple, notant que « les sanctions contre Moscou nuisent au commerce entre la Chine et la Russie ». Le volume des échanges commerciaux entre la Chine et la Russie avait atteint l’année dernière « environ 146 milliards de dollars, sachant que la Chine a acheté à la Russie pour une valeur de 79 milliards et que les Russes ont acheté à la Chine pour une valeur de 67 milliards de dollars ».
L’Inde a même annoncé ces jours derniers qu’elle pourrait doubler ses importations de charbon russe…
Belles perspectives pour la Chine que ces sanctions occidentales et ce lobby fanatique anti-russe dans les milieux économiques. La Chine l’a bien compris en ne condamnant pas l’opération russe et en reconnaissant la légitimité des préoccupations de Moscou concernant l’expansion illimitée de l’OTAN en Europe de l’Est.
Les pays qui sanctionnent la Russie pourront-ils se passer du gaz russe ?
Notons aussi que d’ici quelques jours le Kremlin exigera le paiement en roubles (plutôt qu’en dollars ou en euros) de ses fournitures énergétiques (gaz) et n’a pas exclu d’étendre ce système à la fourniture d’autres produits, en rétorsion contre les sanctions bancaires et économiques. Et même, le 3 mars, « l’Union des exportateurs de céréales » russe a demandé à la banque centrale russe d’étudier la possibilité de recevoir le paiement des céréales russes vendues aux étrangers en roubles dans les contrats d’exportation…
Lundi, les pays du G7 ont estimé qu’exiger un paiement en roubles du gaz russe n’est « pas acceptable », selon une annonce faite par le ministre allemand de l’Économie Robert Habeck, qui a appelé les entreprises concernées à « ne pas répondre à la demande de Poutine ».
Mais le porte-parole du Kremlin a répondu que « personne ne va livrer de gaz gratuitement. C’est tout simplement impossible. Et on ne peut le payer qu’en roubles ».
[Màj 01.04.2022 : en réalité la Russie n’exige pas le paiement du gaz en roubles. La Russie exige le paiement du gaz dans un établisssment bancaire russe dans la monnaie négociée à la signature du contrat d’approvisionnement (soit en euros, en dollars, en yuans, ou même en roubles)]
Rappelons que le gaz russe est crucial pour l’UE, qui cherche depuis le début de l’offensive russe en Ukraine à trouver les moyens de se défaire de cette dépendance. La décision de passer à une facturation en roubles permettra à la Russie de soutenir sa monnaie nationale, chahutée par les sanctions.
Le bras de fer est en cours…
Qui les sanctions pénalisent-elles vraiment ?
Les cibles ultimes de ces sanctions occidentales ne sont-elles pas finalement les économies et les peuples européens, les seuls à avoir gros à perdre ?
Car les États-Unis, qui commercent peu avec la Russie, vont vendre leur gaz de schiste au prix fort aux Européens. Et les Chinois qui ne boycotteront pas la Russie, remplaceront les entreprises européennes sur les marchés russes.
Le secrétaire du Conseil de sécurité russe, Nikolaï Patroushev a ainsi déclaré le 28 mars que l’objectif des États-Unis est d’affaiblir l’Europe et de causer un maximum de dommages à ses relations avec la Russie :
« L’objectif des Américains, comme pendant la Seconde Guerre mondiale, est évident : affaiblir l’Europe et causer un maximum de dommages à ses relations avec la Russie, créant des avantages indéniables pour leur propre développement économique. L’exemple le plus odieux et le plus tragique de la politique destructrice de Washington est l’Ukraine qui a été programmée dans un cadre antirusse pendant 30 ans depuis son indépendance ».
Selon lui, les États-Unis ont déterminé leurs « alliés » vassaux européens à se joindre aux sanctions antirusses illégitimes contre leurs propres intérêts.
« En conséquence, dans les pays européens, même maintenant, avant même que la Russie n’ait introduit des mesures de réponse complètes, il y a une forte augmentation des prix de l’énergie et des denrées alimentaires ».
Il a également noté que :
« Washington avait complètement détruit le système mondial de contrôle des armements, sapant divers pactes au cours des dernières décennies, notamment le Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire, la réglementation du Ciel ouvert et le Traité sur les missiles antibalistiques mettant en péril l’avenir de la planète ».
Finalement les États-Unis tuent à petit feu les Européens, qui eux ne voient aucune objection à suicider leurs économies et leurs indépendances… Est-ce qu’on avait besoin de ça ?
MàJ 24.03.2022 :
Sanctions / Contre-sanctions
Désormais, après la mise en œuvre de moyens de contournement des sanctions occidentales qui frappent la Russie (comme l’utilisation du système bancaire alternatif chinois UnionPay), Vladimir Poutine passe à l’offensive et va prendre des mesures destinées à punir les pays qui sanctionnent la Russie et lui mène une « guerre économique à mort ».
Dans une allocution du 16 mars dernier, il s’est adressé notamment aux peuples d’Europe, les avertissant que leurs gouvernements préfèrent suivre depuis des décennies un agenda antirusse profitant à quelques multinationales et quelques dynasties capitalistes plutôt que se soucier du développement et de la prospérité de leurs pays respectifs :
« Je veux que les citoyens ordinaires des États occidentaux m’entendent aussi. Ils essaient maintenant de vous convaincre que toutes vos difficultés sont le résultat de certaines actions hostiles de la Russie. Que de votre porte-monnaie vous devez payer pour la lutte contre la mythique menace russe. Tout cela n’est qu’un mensonge ! Et la vérité est que les problèmes auxquels sont confrontés des millions de personnes en Occident sont le résultat d’années d’actions des élites dirigeantes en Occident. Leurs erreurs, leur myopie et leurs ambitions. Ces élites ne réfléchissent pas à la manière d’améliorer la vie de leurs citoyens, elles sont obsédées par leurs intérêts égoïstes et leurs superprofits. »
Faisant encore référence aux mesures agressives prises par l’Occident contre les Russes, il a noté que :
« Les dirigeants occidentaux ne cachent plus le fait que les sanctions ne visent pas certaines personnes ou entreprises, mais que leur objectif est de nuire à l’ensemble de l’économie russe, à sa sphère sociale et humanitaire, à chaque famille, à chaque citoyen de Russie. »
Et il a souligné que les sanctions vont aussi « détériorer la vie de millions de personnes » [en Occident] et qu’elles sont susceptibles de signer « la fin de la domination de l’Occident sur les scènes politique et économique ».
Enfin, il a affirmé que les sanctions occidentales ont pour effet secondaire mais non marginal de révéler qui sont les « traîtres » en Russie et de permettre une « purification de notre pays » qui ne fera que renforcer la Russie :
« Leur unique objectif [les sanctions occidentales] comme je l’ai déjà dit, est la destruction de la Russie. Or tout peuple, et encore plus le peuple russe, sera toujours capable de distinguer un vrai patriote d’une racaille et d’un traître et les recrachera simplement comme un moucheron, qui serait rentré dans la bouche par hasard, sur le trottoir. Je suis convaincu qu’une telle autopurification naturelle et nécessaire de la société ne fera que renforcer notre pays. »
« La stratégie des Occidentaux se base notamment en Russie sur des traîtres, sur ceux qui gagnent de l’argent ici, chez nous, mais qui vivent là-bas. Je ne juge pas du tout ceux qui ont des villas à Miami ou sur la Côte d’Azur, qui ne peuvent pas se passer de foie gras, d’huîtres et des prétendues « libertés de genres » ; ce n’est pas ça qui pose problème. Le problème venait du fait que beaucoup de ces Russes résident mentalement là-bas et pas ici, avec notre peuple, avec la Russie avaient la volonté d’intégrer ce qu’ils voient comme une « caste supérieure oubliant — ou ne comprenant pas du tout — que si cette prétendue caste supérieure a besoin d’eux, c’est uniquement en tant que chair à canon, les utilisant pour causer un maximum de dégâts à notre peuple ».
Première rétorsion
Vladimir Poutine a annoncé que la Russie n’accepterait plus de paiements en dollars ou en euros pour les livraisons de gaz à l’UE, donnant une semaine aux autorités russes pour mettre en place le nouveau système en roubles :
« J’ai pris la décision de mettre en œuvre un ensemble de mesures pour passer au paiement en roubles de notre gaz livré aux pays hostiles, et de renoncer dans tous les règlements aux devises qui ont été compromises. Livrer nos produits à l’UE et aux Etats-Unis et recevoir des paiements en dollars, en euros et dans certaines autres devises n’a plus de sens pour nous »
Il a aussi confirmé que la Russie tient à sa réputation de fournisseur fiable de gaz, et qu’aucune restriction n’aura lieu vis-à-vis de l’Europe. Mais, les factures devront donc maintenant être payer en roubles (que peu de pays possèdent…). En fait, si l’Europe veut continuer à acheter du gaz russe, elle devra recourir au rouble que l’UE essaie de détruire avec ses sanctions… Les clients de la Russie seraient contraints d’emprunter aux banques Russes et/ou d’acheter des devises russes à la bourse de Moscou, permettant ainsi de soutenir le cours du rouble, alors qu’il s’était écroulé dès le 24 février et l’entrée des forces russes en Ukraine. L’UE pourrait échanger de l’or contre des roubles, vendre des produits à la Russie contre des roubles ou passer par des devises non-sanctionnées par la Russie comme le Yuan. Ce qui accélère la fin du pétro-dollar au profit du pétro-yuan. Ou alors les pays européens devront contourner leurs propres sanctions et commercer avec la Russie pout avoir de l’énergie.
Vladimir Poutine a également laissé entendre que d’autres exportations russes seraient concernées, les Occidentaux ayant gelé quelque 300 milliards de dollars de réserves russes détenues à l’étranger, mesure que le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a qualifié de « vol ».
Plus ça va, plus les sanctions apparaissent comme un suicide économique des pays européens pour complaire à leurs maîtres américains. Et c’est de plus en plus flagrant avec les appels irresponsables et les pressions non dissimulées de certains politiques et de certains lobbies en France, en direction d’entreprises françaises (comme Renault ou Leroy-Merlin), les enjoignant à cesser toute activité et tout commerce en Russie ou avec la Russie, de leur « plein gré » et hors de toute légalité.
Ces appels à peine voilés au boycott et ces chantages sont des conduites suicidaires – proches de la trahison – auxquelles un État digne de ce nom devraient immédiatement mettre fin en faisant taire leurs auteurs. D’autant qu’ils ne peuvent avoir pour conséquence que de livrer clé en mains des parts de marchés françaises à des entreprises étrangères concurrentes. On apprenait ainsi ce matin que l’Inde, qui fait partie des pays à ne pas avoir condamné l’invasion russe de l’Ukraine lors des récents votes de l’ONU, annonce un accord commercial Roupie/Rouble imminent : « Les sanctions internationales contre la Russie offrent aux exportateurs indiens une opportunité de se développer sur le marché russe. »
À suivre…
Situation au 12.03.2022 :
Restrictions d’exportations
C’est chose faite ! Le Kremlin a interdit l’exportation de certaines marchandises et équipements étrangers. Le gouvernement entend ainsi, à travers cette interdiction, viser certaines technologies liées aux télécommunications, à la médecine, des machines agricoles ou encore des équipements électriques. Il s’agit aussi de locomotives, turbines, machines de traitement des métaux et des pierres, de moniteurs et projecteurs.
« Cette mesure est nécessaire pour assurer la stabilité du marché russe », a indiqué le gouvernement dans un communiqué précisant qu’elle serait en vigueur jusqu’à la fin de l’année.
La mesure en question a été adoptée alors que nombre d’entreprises étrangères ont décidé de suspendre ou d’arrêter leurs activités en Russie depuis qu’elle a entamé son offensive militaire en Ukraine.
Les exportations seront toutefois possibles vers les Etats membres de l’Union économique eurasienne (UEE), une union douanière menée par Moscou, et vers les républiques séparatistes d’Ossétie du Sud et d’Abkhazie.
L’exportation de certains types de bois vers des pays « inamicaux » (qui figurent sur une liste qui comprend notamment l’UE, les Etats-Unis et le Japon) est aussi restreinte jusqu’à fin 2022.
Dans les secteurs maritimes et aériens
En outre, le gouvernement a proposé le 10 mars des mesures destinées à assurer le bon fonctionnement de l’aviation civile, les transports maritimes et fluviaux, ferroviaires et routiers, touchés par les sanctions occidentales. Elles prévoient que les compagnies aériennes russes pourront enregistrer les droits sur les avions étrangers qu’elles louent et obtenir des certificats de navigation russes, ce qui leur permettrait de « conserver leur flotte d’avions étrangers et leur donnera la possibilité d’opérer sur les lignes intérieures ».
Dans le cadre de ces nouvelles mesures, le gouvernement pourrait également interdire aux navires étrangers figurant sur la liste des pays hostiles d’entrer dans les ports et les voies navigables russes. Un projet de loi en ce sens a été déposé au Parlement, a poursuivi le gouvernement.
En adoptant des trains de sanctions massives contre la Russie, l’Occident espère mettre fin à l’invasion russe. Mais le résultat est loin d’être acquis : quoique le Kremlin a admis que les difficultés économiques du pays allaient en grandissant, qu’il faisait face à « une guerre économique », il a également exclu de mettre fin à ses opérations militaires.
Dans le secteur énergétique
Les États-Unis et le Royaume-Uni ont également annoncé mardi 8 mars l’interdiction des importations d’hydrocarbures russes, tandis que le Vieux continent est plus réticent à frapper un secteur dont il est très dépendant. En pratique, les États-Unis se sont donc eux-mêmes interdits l’importation de ressources énergétiques russes. Mais pour combien de temps sachant d’une part que les rapprochements et discussions avec le Vénézuela – possible fournisseurs – ne semblent pas déboucher et que d’autre part l’Arabie saoudite et l’Opep ne semblent pas disposer à augmenter leur production (préférant profiter de la pénurie artificielle et donc de l’augmentation du prix.
De plus ces sanctions ne vont pas impacter l’économie russe. Le 10 mars, Vladimir poutine a averti du risque d’une inflation mondiale des prix de l’alimentation :
« Si on continue de nous créer des problèmes pour financer ce travail, l’assurer, dans la logistique, la livraison de nos produits (…) alors les prix vont augmenter toujours plus, et cela va se ressentir sur le prix du produit final, les produits alimentaires ».
En effet, la Russie et la Biélorussie, qui est également lourdement sanctionnée, sont d’importants fournisseurs mondiaux d’engrais minéraux et approvisionnent aussi bien l’Europe que l’Amérique du Sud.
Accélération de l’agenda mondialiste
Déjà, les pays hostiles à la Russie exhortent leurs citoyens à se serrer la ceinture, à diminuer leur thermostat de chauffage et à s’habiller chaudement alors que pour le moment la Russie remplit toutes ses obligations concernant l’approvisionnement en ressources énergétiques en Europe et dans les autres régions du monde.
Ne peut-on y voir une sorte d’accélération de l’agenda mondialiste climatique ? Est-ce que sous des prétextes faciles de prétendue pénurie mais de réelle inflation, l’oligarchie mondialiste ne mènerait pas une guerre financière contre son propre peuple ?
Quoi qu’il en soit, les sanctions occidentales ne peuvent que déterminer un peu plus la Russie à réorienter son économie vers plus d’auto-suffisance et diversifier ses débouchés vers des pays non-alignés sur les occidentaux. Serguei Lavrov l’a fait remarquer, en affirmant :
« La Russie fera tout pour ne plus dépendre de l’Occident dans des domaines décisifs de la vie » et « concernant l’état de l’économie russe, nous nous en occuperons nous-mêmes. »
Et Poutine n’a peut-être pas dit son dernier mot. La Russie pourrait aussi envisager le gel des avoirs des sociétés étrangères présentes en Russie dont plus de 700 entreprises françaises qui ont des investissements directs là-bas, pour un montant estimé par Bercy à hauteur de 20 milliards d’euros…
Le détail des sanctions adoptées par l’Union européenne :
Le 23 février 2022, l’UE a adopté un premier ensemble de mesures, comprenant :
- des mesures restrictives ciblées
- des restrictions applicables aux relations économiques avec les zones des oblasts de Donetsk et de Louhansk non contrôlées par le gouvernement
- des restrictions financières
Le 25 février 2022, l’UE a adopté un deuxième ensemble de mesures, comprenant :
- des sanctions individuelles contre Vladimir Poutine, Sergueï Lavrov et les membres de la Douma d’État russe, entre autres
- des sanctions économiques
Le 28 février et le 2 mars 2022, l’UE a adopté un troisième ensemble de mesures, comprenant :
- la fourniture d’équipements et de matériels aux forces armées ukrainiennes par l’intermédiaire de la facilité européenne pour la paix
- une interdiction du survol de l’espace aérien de l’UE et de l’accès aux aéroports de l’UE pour tous les types de transporteurs russes
- une interdiction des transactions avec la Banque centrale russe
- l’exclusion de sept banques russes du système SWIFT
- la suspension de la diffusion dans l’UE des médias d’État Russia Today et Sputnik
- des sanctions individuelles et économiques contre la Biélorussie
Le 9 mars 2022, l’UE a adopté de nouvelles mesures, comprenant :
- l’exclusion de trois banques biélorusses du système SWIFT
- une interdiction des transactions avec la Banque centrale de Biélorussie
- des limites applicables aux entrées de capitaux dans l’UE en provenance de la Biélorussie
- une interdiction de fourniture de billets de banque libellés en euros à la Biélorussie
- des restrictions d’exportation vers la Russie de technologies de navigation maritime et de radiocommunication
- des sanctions à l’encontre de 160 nouvelles personnes
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