Grandes manœuvres dans les médias de l’oligarchie : en vue, le matraquage médiatique auquel donneront lieu les présidentielles de 2022…
« TF1, M6 et RTL Group annoncent aujourd’hui qu’elles ont conclu des protocoles d’accord d’entrée en négociations exclusives pour fusionner les activités de TF1 et M6 et créer un groupe de médias français d’envergure ». C’est ce que nous apprend cet article d’Usine nouvelle du 18 mai dernier
La chaine TF1 de Martin Bouygues et le groupe allemand Bertelsmann fusionneront les activités de TF1 avec M6 et RTL. Les « petites » chaînes W9, 6Ter ou encore Gulli resteront naturellement dans l’escarcelle du nouveau groupe.
Bouygues restera le premier actionnaire avec 30% du capital et gardera la direction opérationnelle. Par sa part, Bertelsmann conservera 16% des parts, tout en recevant un peu plus de 640M€.
L’Allemand Bertelsmann poursuit ainsi son désengagement du marché français : il détenait jusqu’à présent 48% de M6. Il a par ailleurs conclu un accord de cession de Prisma Media à Vivendi.
Le patron de M6, Nicolas de Tavernost, grand artisan du rapprochement TF1/M6/RTL, peut être satisfait.
De nombreux prétendants se pressaient au portillon pour le rachat de RTL et M6, entre autres Vincent Bolloré (via Vivendi), le trio Niel-Pigasse-Capton, l’oligarque chèque Daniel Křetínský et l’italien Mediaset associé à Silvio Berlusconi via sa holding Fininvest.
Si c’est finalement TF1 qui a été choisi, nul doute que la « proximité » de Bouygues avec le président Macron y est pour quelque chose : TF1+ LCI + M6 +RTL signifie en effet une audience record, soit une excellente opération de propagande pour Macron, dont l’intention de briguer un second mandat est désormais un secret de Polichinelle.
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Un dernier obstacle à franchir : le nouveau groupe contrôlera plus de 43% de part d’audience sur la télévision et plus de 70% de la publicité télévisuelle en France.
L’Autorité de la concurrence et le CSA fronceront ils les sourcils ? Il y a fort à parier que non. À propos des juges du Conseil constitutionnel, Mitterrand a eu ce mot acerbe : « On les dit serviles ? Non, bien sûr : ils ne sont que dociles… ». Le jugement se généralise à l’ensemble des « hauts machins » mis en place à grands frais par la République, et qui sont en fait à la botte du pouvoir. Le CSA est actuellement présidé par Roch-Olivier Maistre, parfait larbin du système. Et par ailleurs, devant le Sénat, la présidente de l’Autorité de la concurrence a déjà admis que « le système actuel doit être profondément réexaminé »…
De bons petits arrangements entre amis ne manqueront pas d’avoir lieu : pour la macronie, l’affaire est donc largement dans la poche…
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L’opération évince logiquement Vincent Bolloré, dont l’indépendance (relative…) de la chaîne Cnews par rapport à la doxa officielle est fort peu du goût du pouvoir.
Vincent Bolloré (breton par son père ; juif par sa mère, de la famille des banquiers Goldschmidt, liés aux Rothschild) aura de quoi se consoler avec le rachat imminent d’Europe 1, une opération sur les rails depuis début 2021. La société Europe 1 Télécompagnie qui édite et diffuse les programmes d’Europe 1 est détenue à 100% par Lagardère News.
Thomas Bauder, le directeur de l’information de CNews, a officiellement évoqué en conférence de rédaction la future alliance entre sa chaîne et la station de radio. Serge Nedjar, directeur de Cnews, et Gérald-Brice Viret, le directeur général des antennes de Canal+ travailleraient déjà à la grille d’Europe 1 pour la rentrée de septembre.