L’auteur algérien, qui veut concilier l’huile et le vinaigre dans son roman opportuniste où il réconcilie dans l’innocence du jeu, un enfant « pied-noir » et un enfant indigène algérien, se propose de venir dans quelque ville de la Somme où nous enseignâmes de la philosophie devant un auditoire picard et polonais : cela vaut bien, au reste, l’anecdote d’un de ces Polonais de famille immigrée, avant la chute du rideau de fer, dans les année 80, mon élève contant que sa grand-mère venue retrouver la famille en Picardie assurait préférer mille ans de présence du voisin allemand plutôt qu’une journée de plus de l’Armée Rouge!
La presse a fait état, dans ce lycée du département de la Somme, du scandale idéologique du refus de toute une classe de Première de mon ancien lycée de lire ce roman algérien : il est bien porté en effet pour les « enseignants » -le terme de professeur étant difficile à défendre- de populariser une littérature française d’anciens domaines coloniaux plus que québécois ou belges, aussi élisent-ils des auteurs qui visent un public français hors de leurs frontières. L’on pourrait le tolérer si nos lycéens connaissaient d’abord leur patrimoine, pouvaient, par exemple, être invités à découvrir d’abord le « Jean-Christophe » roman musical de Romain Rolland, le même auteur que Goebbels proposa en 1933 au prix Goethe, comme l’indiquait mon regretté maître de littérature Laurent Michard dans son XXe siècle expurgé ensuite par les syndicats rouges ! L’auteur de la « Vie de Beethoven », de « Haendel » etc… n’approuvait point la coalition contre les Empires du Milieu de l’Europe, « la guerre des nations qui travaillaient moins bien contre celle qui travaillait le mieux » (lettre de 1921 à son secrétaire et musicologue Bachelin, ancien séminariste). Il y eut d’autres auteurs comme Anatole France, des poètes que la misère intellectuelle contemporaine ôte à l’attention des générations montantes, des auteurs remarquables pour découvrir la Provence comme Jean Giono. Mais on n’instruit ou ne forme plus, on jette des slogans à la face de la jeunesse. On flatte, du haut de la chaire, des immigrés bien choisis pour en même temps taire l’horrible souffrance continuelle palestinienne et syrienne. L’école est comparable à la médecine qui injecte des poisons et n’encourage pas le corps à mener une vie saine, à s’exercer, tout comme l’âme ne prie plus mais s’enfonce dans les plis du corps !
L’auteur algérien qui est l’objet du scandale picard veut, comme l’ancien roi Louis XI venir visiter ces lieux, et de même que notre cher monarque entendait briser la puissance du bourguignon Charles dit le Téméraire, l’ambassadeur littéraire d’une Algérie francophone entend rappeler à des jeunes têtes nordistes combien, -ce qui est une vérité- nombreux sont les Algériens tombés, durant les deux conflits, dans la Somme ; semi-vérité cependant, car ces soldats mercenaires ne combattaient, dans la Première Guerre, à considérer leur véritable intérêt, que pour contribuer à l’effondrement du seul rempart à l’anarchie frappant le monde chrétien et musulman d’Orient, l’Empire ottoman ! Sur sa ruine croissent les fourmilières sionistes, wahhabites -dont le récent découpage à vif d’un journaliste américano-saoudien au consulat démontre l’inhumanité et la raison que les Britanniques avaient de s’en servir comme d’un Daesch d’aujourd’hui, pour ébranler le Bachar turc de l’époque qui reçut en grande pompe en 1917 non seulement l’Empereur d’Allemagne, mais aussi l’Empereur Charles roi de Hongrie et sa femme Zita de Bourbon.
L’opinion publique algérienne ne s’y était pas trompé qui manifestait alors en faveur du « Hadj » Guillaume.
Que demande la jeunesse en tout temps, de devenir ce qu’elle est, c’est-à dire de réaliser son être profond, authentique, et non pas d’être abîmée dans des conflits ourdis par les démons permanents qui montent à l’assaut de notre civilisation, tout comme les Titans escaladaient l’Olympe. Cet auteur algérien manque de profondeur ; d’autres compatriotes ne le sont pas, mais ils ne gagnent pas les faveurs des éditeurs, se heurtent à la censure des hypocrites qui n’ont qu’un objectif, permanent, hier, d’aujourd’hui et demain : opposer, en les mêlant habilement, des humains pour qu’ils se battent entre eux et laissent, épuisés, la place aux éternels vautours !
Puis-je ajouter, comme ancien maître de philosophie, que cette mise au ban d’élèves, d’adolescents dégoûtés d’un monde violent et tortueux, est ignoble. C’est bien de leur ouvrir des horizons, mais l’avertissement du dieu de Delphes, d’Apollon vaut : connais toi toi-même, et cela se traduit par une conséquence, de ne pas être le parasite d’autrui, sous prétexte d’aimer le genre humain (selon une excellente formule de Montesquieu) pour se dispenser d’aimer son prochain ou voisin.
Pierre Dortiguier