Le TTP a été signé en toute discrétion, sans que les médias de masse plastronnent. L’Accord de Partenariat Transpacifique (TPP), signé ce jeudi par douze pays, vise à supprimer les barrières commerciales, services et investissements entre membres qui représentent près de 40% de l’économie mondiale. En voici quelques points clés.
Le traité, conclu entre l’Australie, Brunei, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour, les Etats-Unis et le Vietnam, a pour objectif de doper la croissance économique.
Par sa portée, les parties prenantes espèrent que le pacte inspirera les futures règles du jeu du commerce international, assurera l’égalité des conditions pour toutes les entreprises, la protection des droits des salariés et le maintien de la liberté d’accès à l’internet.
Le TPP est la principale composante économique du mouvement stratégique diplomatique mené par le président américain Barack Obama en direction de la région Asie-Pacifique.
D’après Canberra, le TPP débouchera sur l’abolition de 98% des tarifs douaniers entre les douze Etats membres.
Si ses promoteurs assurent qu’il permettra de multiplier les richesses, d’autres voix affirment que cet accord débouchera sur une déréglementation généralisée au bénéfice exclusif des multinationales.
De nombreuses voix critiquent les effets pervers du texte sur les droits des travailleurs, l’environnement, la perte de souveraineté ou encore l’accès aux médicaments.
Voici certains points clés de ce traité qui pour entrer en vigueur, doit encore être ratifié par les Parlements nationaux:
– Réduction progressive de milliers de barrières tarifaires et non tarifaires aux échanges entre membres, qu’il s’agisse de composants automobiles japonais destinés au marché américain, de médicaments australiens vendus au Pérou, de riz américain débarquant au Japon ou de fromage néo-zélandais sur le marché canadien.
– Ouverture par les douze Etats membres de leurs appels d’offres nationaux aux entreprises étrangères sans avantager indûment leurs propres entreprises publiques.
– Des commissions d’experts traiteront les différends avec des investisseurs étrangers.
– Création de brevets d’une durée de cinq à huit ans pour certains médicaments d’avant-garde, soit une durée inférieure au seuil de douze ans en vigueur aux Etats-Unis mais supérieure aux cinq ans de rigueur en Australie.
– Détermination de normes communes pour le commerce électronique et les services financiers.
– Respect par les signataires du droit du travail tel qu’établi par l’Organisation internationale du travail (OIT).
– Engagement des signataires à fournir des efforts importants en matière de protection de l’environnement.
Avec la signature de ce TPP, entre les pays de la zone Pacifique et les Etats-Unis, les premiers devenant véritablement les vassaux des seconds. Cela peut nous donner un avant-goût de ce qui nous attend avec le futur TTIP-TAFTA…
François Palaffittes