Dès le XIXe siècle, quelques débitants de boissons achètent « sous le pressoir » et vont ensuite présenter le Beaujolais nouveau dès les semaines suivantes aux distributeurs, cafetiers-restaurateurs de Paris et de Lyon. La fermentation des vins s’achève souvent durant le transport, ce qui les protège au mieux de toute altération. Mais par la suite, l’histoire du Beaujolais nouveau est marquée par l’évolution des règlements.
L’histoire du Beaujolais nouveau débute le 11 mars 1951, avec l’évolution des règlements sur la vente des vins de cette année. En effet l’arrêté paru dans le journal officiel ce jour-là précise que « les producteurs n’étaient autorisés à faire sortir de leurs chais les vins de la récolte 1951 bénéficiant de l’appellation d’origine contrôlée qu’à dater du 15 décembre 1951 ». Mais les vignerons du Beaujolais qui ont l’habitude de distribuer leurs flacons avant cette date, s’insurgent contre cette règlementation, ils veulent continuer à vendre leur production plus tôt.
Ainsi en 1951, l’Union viticole du Beaujolais demande la possibilité de vendre ses vins « en primeur », avant la date du 15 décembre.
Demande acceptée le 13 novembre 1951, avec la parution d’une note administrative précisant les conditions « dans lesquelles certains vins à appellation contrôlée peuvent être commercialisés dès maintenant sans attendre le déblocage général du 15 décembre prochain ». Les autorités imposent la mention « nouveau » sur l’étiquette des bouteilles. Le « Beaujolais Nouveau » était né.
Programmée à la date du 15 novembre, la sortie du beaujolais nouveau posait parfois des problèmes aux vignerons qui avaient du mal à déclarer leurs bouteilles à temps quand le 15 tombait un samedi ou un dimanche. C’est pourquoi en 1985, il a été décidé que la soirée des Beaujolais Nouveaux serait dorénavant fixée au 3e jeudi du mois de novembre à minuit.
Le Beaujolais Nouveau est toujours aujourd’hui un vin primeur fabriqué dans le vignoble du Beaujolais : c’est un vin jeune, élaboré juste après la récolte, afin d’être commercialisé et consommé dans les mois qui suivent. Dans le cas du Beaujolais nouveau, cette appellation doit être produite au sein des appellations d’origine contrôlée AOC Beaujolais et AOC Beaujolais-Villages. Le seul cépage autorisé pour son élaboration est le Gamay Noir à jus blanc, cépage rouge incontournable de la région, utilisé pour les vins primeurs comme pour les crus les plus prestigieux.
L’autre particularité du Beaujolais nouveau, est l’utilisation d’une méthode de vinification typique du Beaujolais : la macération carbonique. Cette technique consiste à mettre les grappes entières, non foulées et non éraflées, dans une cuve hermétique saturée en CO2 pour produire une fermentation intracellulaire. Les raisins fermentent ainsi, à l’intérieur de leur peau pendant une dizaine de jours avant d’être pressés. Cela confère au Beaujolais Nouveau d’exprimer tout leur côté frais et fruité.
Réputées pour leurs côtés festives et conviviales, les fêtes des Beaujolais nouveaux sont devenues un véritable rendez-vous annuel pour les amateurs, ainsi qu’un important produit marketing. À partir des années 80, l’évènement se dote même d’un slogan : « Le Beaujolais Nouveau est arrivé ! ». Une devise annonçant l’arrivée du millésime de l’année, reprise par de nombreux bars, bistrots et restaurants qui mettent leurs cartes à jour au moment du troisième jeudi de novembre.
Un succès national mais aussi international. Rapidement ce phénomène dépasse les frontières de la France et on retrouve ainsi les célèbres vins primeurs dans le monde entier, notamment aux Etats-Unis et en Asie.
À consommer pour aider nos amis les vignerons français – et avec modération !

Sources :































Jeune Nation TV











