On se souvient du titre phare des Sex Pistols, Anarchy in the UK, titre qu’ils ont bien sûr complété depuis longtemps par un Anarchy in the USA. Et l’anarchie y atteint un tel niveau que même l’Américain moyen commence à se rendre compte qu’il se retrouverait bien seul et livré à lui-même au cas où les émeutes arriveraient jusqu’à sa porte. Le message qu’il retient des images et des reportages qu’il voit à la télévision est des plus simples : en cas de violence dans les rues, on peut toujours attendre longtemps que la police intervienne. Alors, tandis que le pillage semble devenir un droit constitutionnel pour l’ethnie de George Floyd et pour les antifas, c’est par millions que les Américains se résignent, souvent pour la toute première fois de leur vie, à se procurer une arme.
Des autorités qui ont renoncé à assurer la sécurité publique
Deux phénomènes se conjuguent qui font douter de la capacité des autorités à imposer la loi et l’ordre.
D’une part, chaque nuit est le témoin de scène de pillage et d’émeute, de trouble généralisé à l’ordre public. Et dans le même temps, les forces de l’ordre ne semblent souvent pas très pressées d’agir, que ce soit par manque de moyen ou de volonté.
C’est ainsi que la police de New York est accusée d’assister passivement à l’explosion du taux d’homicides de la ville. Il se murmure qu’au sein des polices de certaines villes comme Los Angeles ou Atlanta on a recours à la stratégie de la maladie diplomatique (des arrêts-maladies de complaisance) pour faire pression sur les législateurs et tirer des avantages politiques. Mais même « aptes » les agents de police sont souvent en nombre insuffisant pour être réellement en mesure de faire face aux troubles nocturnes. En outre, ils sont parfois empêchés d’agir par des élus de la ville dont le moins qu’on puisse dire est qu’ils ne débordent pas d’enthousiasme à l’idée de se mettre en travers des émeutiers, c’est notamment ce qu’on a vu à Portland et Chicago.
Cela dit, il faut reconnaître que même avant cette éruption de violence incendiaire, les réponses policières face aux crimes et délits n’étaient déjà plus particulièrement impressionnantes. Les études montrent que dans un cas d’agression grave sur trois, la police met plus d’une heure à intervenir, ce délai c’est même encore dégradé de quatre minutes cet été à New York par rapport à l’année dernière. Et derrière, la justice ne fait pas mieux que la police, pour tout le pays, c’est moins d’une affaire criminelle sur deux qui est « résolue ».
Des ventes d’armes qui grimpent en flèche
Selon les dernières estimations de la fédération nationale de tir sportif (National Shooting Sports Foundation ou NSSF) établies d’après les données du système de traitement des autorisations de port d’arme du FBi (National Instant Background Check System ou NICS [aux USA, avoir une arme est un droit, mais le commerçant doit vérifier si son client n’est pas interdit de posséder une arme]), « il y a eu plus de 12 millions d’armes vendues sur les sept premiers mois de l’année, ce qui correspond à une hausse de 70 % sur la même période de l’an dernier. 5 millions d’entre elles auraient été achetées par des gens qui n’avaient jamais détenu d’armes auparavant. Pour les munitions, c’est encore pire, une hausse de 139% sur les six premiers mois de l’année. Attention toutefois aux clichés, les nouveaux possesseurs d’armes sont pour 58% d’entre eux des noirs et pour 40% des femmes : on est loin des suprémacistes blancs.
Le discours sur la restriction des armes à feu inaudible
Inutile de préciser que dans ce contexte, ceux qui se font l’avocat d’un contrôle renforcé sur la vente d’armes n’arrivent plus du tout à faire entendre leurs sempiternels arguments :
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Que le gouvernement et la police offrent une bien meilleure garantie de sécurité que ne pourra jamais le faire une arme à feu personnelle.
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Qu’en cas de danger, le mieux est de composer le 911 est d’attendre.
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Qu’avec une arme, on a plus de chances de tuer un proche qu’un criminel.
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Que l’Amérique serait plus sûre s’il y avait moins d’armes.
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Que les possesseurs d’armes sont en majorité de la graine d’extrême droite, Hillary Clinton les juge « déplorables ».
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Même s’ils ne le disent pas aussi ouvertement, tous ces arguments mis bout à bout reviennent à dire que seules l’armée et la police devraient avoir des armes, c’est le gouvernement qui est le mieux placé pour assurer la sécurité publique, c’est son rôle, et on ne doit pas s’en remettre à la détention d’armes individuelles par les citoyens. Sauf qu’en cas d’émeute comme à Ferguson en 2014 ou comme maintenant à Kenosha la police se contente de protéger les bâtiments publics. Le secteur privé doit se débrouiller par lui-même.
Il semblerait que ce soit ce dernier message qui ait été entendu haut et clair par les Américains.
Ryan McMaken
Adaptation française Jeune Nation
[Note rédaction:
1 – Curieux comme les statistiques de ventes d’armes ne disent pas du tout la même chose que les sondages de l’élection présidentielle.
2- Les USA n’ont probablement pas le monopole de ces émeutes, avec quoi se défendront les Français quand cela arrivera chez eux ?]
Source : https://mises.org/wire/kenosha-and-minneapolis-burn-millions-americans-buy-guns