1 – De l’eau partout, autour, au milieu et en travers
Diego Garcia est un atoll formé d’une île principale et de trois îlots. Les terres émergées mesurent 28 km2 de superficie, ce qui en fait le plus grand atoll de l’archipel des Chagos, pour 44 km2 de superficie totale, lagon inclus. L’atoll mesure environ 24 kilomètres de largeur pour environ 56 kilomètres de longueur. L’île principale est un étroit cordon sablonneux s’étirant en forme de fer à cheval dans l’ouest, le sud et l’est de l’atoll.
Le lagon de l’atoll mesure 21 kilomètres de longueur, 11 kilomètres de largeur au maximum pour une trentaine de mètres de profondeur. Il communique avec la pleine mer dans le nord de l’atoll au niveau de trois passes, les deux plus grandes étant la passe Principale à l’ouest et la passe Barton à l’est. Ces trois passes sont délimitées par les deux extrémités de l’île de Diego Garcia et par trois îlots.

2 – Relief moyen : la hauteur d’un homme environ
Le point culminant de l’archipel des Chagos se trouve sur Diego Garcia avec une altitude de quinze mètres. Ce relief, bien que peu prononcé, tranche avec la majorité de l’île et le reste de l’archipel dont l’élévation ne dépasse généralement pas deux mètres au-dessus du niveau de la mer.
À titre de comparaison, voici l’image d’un sous-marin en surface, les trois hommes au sommet sont donc à peu près à l’altitude maximale qu’on trouve à Diego Garcia, les hommes qui sont sur la coque sont deux fois à l’altitude moyenne de l’archipel.
3 – Vulnérabilité aux tsunamis (donc à la montée des eaux)
Le 26 décembre 2004, la partie centrale de l’océan Indien est parcourue par un tsunami parti des côtes indonésiennes en raison du tremblement de terre survenu à Sumatra. Néanmoins, Diego Garcia n’est pas touché par les vagues, contrairement aux Maldives situées plus au nord. La fosse des Chagos, située à l’est en direction de la source des vagues et profonde de 5 000 mètres, aurait absorbé une partie de l’énergie du tsunami qui s’est mué en une marée de deux mètres de hauteur qui a contourné l’atoll au lieu de concentrer son énergie sur lui.
4 – Et pourtant, une base digne du Secret de l’Espadon…
L’atoll est situé à 2 000 kilomètres de l’Inde, à 3 500 kilomètres des côtes orientales de l’Afrique et de l’Indonésie, à 4 500 kilomètres du golfe Persique et à 5 000 kilomètres des côtes occidentales de l’Australie. Il est situé au croisement des routes maritimes reliant l’Extrême-Orient à l’Europe, aussi bien via le canal de Suez que par le cap de Bonne-Espérance, et les pétroliers sortant du golfe Persique croisent au large de Diego Garcia quelle que soit leur destination et notamment en direction de l’Asie.
De ce fait, cette base aéronavale est conçue pour accueillir tout ce qui vole et tout ce qui flotte, les éléments les plus lourds de la projection de force de la première puissance mondiale, on y trouve:
- L’aviation stratégique à long rayon d’action, AWACS, B-52, Rockwell B-1, des bombardiers furtifs Northrop B-2 Spirit pour des escales techniques grâce à des hangars démontables pressurisés. La piste d’atterrissage fait 4 km de long.
- Une base navale (digues, jetée de 250 m de long, bâtiments…) qui est capable d’accueillir les plus grosses unités en service (porte-avions, sous-marin à propulsion nucléaire).
- Le soutien logistique aux opérations militaires des pays du pourtour de l’océan Indien où les États-Unis sont engagés, avec, entre autres, des stocks de matériel embarqués à bord de cargos ayant l’île comme port d’attache dénommé Army Prepositioned Stocks 3.
- Une station de transmissions du réseau Echelon est basée sur l’atoll ce qui constitue un atout majeur pour le United States Central Command.
Les travaux ont commencé en 1971 et la base est opérationnelle depuis 1986. Entre 2 500 et 3 500 militaires et civils américains (selon les déploiements d’unités) y sont actuellement basés.


5 – … Prévue pour durer encore 100 ans et toujours en développement
Compte tenu de son énorme intérêt stratégique, qui se mesurent facilement à la taille des investissement consentis, 3 milliards de dollars à l’époque, aux défis techniques et logistiques relevés, il faut tout faire venir de l’extérieur, souvent de très loin (matériaux, matériels, équipements, personnels, énergie, alimentation, eau etc.), les États-Unis ne sont pas prêts de lâcher leur base.
Le 3 octobre 2024, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le Premier ministre mauricien Pravind Jugnauth annoncent conjointement qu’un accord avait été conclu en vertu duquel le Royaume-Uni allait céder sa souveraineté sur le territoire, mais que la base militaire de Diégo Garcia resterait en place pendant au moins quatre-vingt-dix-neuf ans.
Autrement dit, Anatole, il n’est pas prévu que l’Atoll soit submergé par les flots avant au moins un siècle (en comptant à partir de 2025, et non pas en partant du premier sommet de Rio sur le réchauffement planétaire en 1992).
En décembre 2009, tandis que la propagande réchauffiste ne faiblit pas, l’United States Navy déclare vouloir installer un port flottant qui pourrait accueillir jusqu’à quatre sous-marins nucléaires lanceurs de missiles de croisière.
6 – Les Habitants entièrement chassés, mais pas par la montée des eaux
Le gouvernement des États-Unis d’Amérique ayant exigé au cours des négociations un « contrôle exclusif », le gouvernement britannique entreprend d’expulser peu à peu les Chagossiens, habitants autochtones de l’archipel : interdiction de retour après un voyage, restriction de l’approvisionnement en nourriture et en médicaments, empoisonnement et gazage de tous les chiens, etc. En 1973, les derniers habitants sont déportés par cargo vers les Seychelles et l’île Maurice.
Voilà, certaines des informations ci-dessus proviennent d’un article d’Ouest-France, les journalistes de cette rédaction seraient peut-être bien inspirés de se parler entre eux et de croiser leurs données … Idem pour les contributeurs Wikipédia.
À moins bien sûr de considérer les planificateurs du Pentagone comme des ânes.
Sources :
- Diego Garcia — Wikipédia
- Ouest-France – Pourquoi la base militaire de Diego Garcia est-elle si stratégique pour les États-Unis ?
Et d’ailleurs pourquoi les Mauriciens voudraient-ils absolument récupérer la souveraineté sur des ilots voués à la submersion dans un proche avenir?