Iran : le ministre de la défense dénonce l’appui américain à l’État islamique
Dans une entrevue accordée à un médiat russe, le ministre de la défense de la République islamique d’Iran, le général Hossein Dehghan, parle de la situation en Syrie, des Occidentaux et du rôle de l’Iran.
Concernant la situation à Alep et le soutien iranien au régime :
« Les parrains des terroristes ont compris que, si la situation autour d’Alep perdurait, cela mènerait à la destruction de la structure organisationnelle et de l’effectif des terroristes et saperait leur moral et leur unité. C’est pourquoi ils ont décidé de capituler et ont accepté d’évacuer la ville. C’est sans aucun doute un tournant important dans la lutte du gouvernement et de l’armée syrienne contre les terroristes. Nous serons du côté de l’armée syrienne jusqu’à ce que tous les terroristes reconnaissent leur défaite. »
A propos du cessez-le-feu signé à Moscou et de possibles négociations de sortie du conflit :
« Il a été décidé que les trois parties, la Russie, l’Iran et la Turquie contrôleraient la mise en œuvre de l’accord conclu récemment à Moscou en vue d’atteindre le cessez-le-feu et son respect permanent. Tout ce travail est clairement divisé entre nous. »
« La rencontre entre l’opposition et le gouvernement syrien pour les négociations se tiendra à Astana. J’espère que les parties obtiendront le résultat souhaité. Si le processus politique est enclenché et se maintient, il faudra lutter en même temps contre Daesh et contre le Front al-Nosra. A présent, le Front al-Nosra a sous son contrôle de nombreuses régions du pays et ne cherche pas le dialogue, c’est pourquoi il faut le combattre. »
A propos de l’action de la coalition internationale occidentale et de son implication aux côtés des terroristes jihadistes, il dénonce Washington qui n’a pas sérieusement l’intention de lutter contre l’État Islamique, voulant assurer leur présence au Moyen-Orient :
« Nous n’avons jamais coordonné nos actions avec les Américains. Nous n’allons jamais coopérer avec eux. La coalition occidentale est formelle, elle n’a aucune réelle volonté de se battre en Irak ou en Syrie. Comme vous le savez, ils ont bombardé l’armée syrienne à Deir ez-Zor. Nous ne voyons pas en eux de volonté de jouer un rôle vraiment utile et sérieux dans la lutte contre Daesh, parce qu’ils ont poussé les terroristes et ont intérêt à les sauvegarder. Les forces de la coalition voudraient probablement affaiblir des terroristes, mais pas les détruire : les terroristes sont un outil pour déstabiliser la région et d’autres régions du monde. »
Sur l’ingérence militaire turque en Syrie :
« Les Turcs doivent répondre à une question importante : «Leur invasion du territoire syrien était-elle effectuée à la demande du gouvernement syrien, ou s’agissait-il d’une décision unilatérale ?» Si cela avait été fait à la demande du gouvernement syrien, la sortie du territoire devrait également être effectuée à la demande du gouvernement syrien. Dans le cas contraire, il s’agit d’une agression, et l’agresseur ne peut pas prendre des décisions pour les autres. La Russie et l’Iran sont entrés en Syrie suite à la demande écrite du gouvernement syrien légalement élu. Nous sommes venus apporter notre soutien au gouvernement. À tout moment, quand le gouvernement syrien considèrera qu’il n’a plus besoin de nos forces, il n’y aura aucun prétexte pour que nous restions. »
Sur le rôle trouble de l’Arabie Saoudite :
« L’Arabie saoudite n’a pas de frontières communes avec la Syrie. Ils cherchent à renverser le régime existant. On ne peut pas négocier avec ceux qui recherchent cela. Il faut leur donner une réponse ferme. »