Les pays arabes composent ouvertement avec Israël.
La dernière réunion de la Ligue arabe tenue en Egypte démontre davantage la mainmise américano-sioniste sur le « monde arabe » qui a été victime d’une vague de déstabilisation organisée et mise en scène par une armada de services secrets, appelée par les médias « printemps arabe ».
Il s’agit de la réalisation d’un projet politique visant la destruction des structures étatiques et provoquant l’émergence du communautarisme et du confessionnalisme en vue de la création d’entités sur le modèle socio-politique israélien. Ces entités auraient intérêt à composer avec Israël et les Etats-Unis pour garantir leur existence.
L’objectif de ce projet politique est l’instauration d’un chaos ainsi que des guerres fratricides entre ces différentes entités, notamment entre les sunnites et les chiites. L’Irak en a été la première victime : il a fallu une intervention musclée de l’extérieur, avec des prétextes fallacieux, pour destituer Saddam Hussein qui constituait un rempart empêchant la réalisation de ce projet.
Ensuite et dans la série de destruction des institutions étatiques, ce fut le tour de la Libye qui a résisté au projet de déstabilisation par l’intérieur. Il a donc été décidé de détruire ce pays par une action de l’extérieur, à l’instar de l’Irak. Sur ordre de l’OTAN téléguidé par les Etats – Unis et le lobby sioniste, Nicolas Sarkozy a réalisé cette tâche, encouragé par Bernard Henri Lévy qui a participé à la réalisation de ce projet politique également en Egypte et en Syrie, en coopération avec le soft -power des services secrets américano – israéliens dont Georges Soros est l’une des figures emblématiques.
Des mercenaires venus pour la plupart des pays de l’est (des anciens « Moujahidines » ayant fait leurs preuves en Bosnie et en Tchétchénie) ont été dépêchés en Syrie pour provoquer une « rébellion » qui se transformera en guerre civile entre sunnites, alaouites et chrétiens.
Parallèlement et dans la logique de la création d’un chaos et de conflits communautaires, les mêmes services servant les mêmes intérêts ont laissé émerger Daech et le Front Al Nosra (les deux candidats aux présidentielles américaines l’ont reconnu : Hilary Clinton dans un livre qu’elle avait publié et Donald Trump dans ses discours accusant l’administration Obama de ce fait).
Ce projet allait réussir à détruire l’Etat syrien. Mais l’intervention à la fois du Hezbollah libanais et de la Russie ont empêché cette réussite.
L’axe russo-iranien a bouleversé la situation. L’Iran, pays musulman certes, craint les attaques des islamistes sunnites. Il a certainement un projet politique, comme la plupart des puissances : celui de la création d’un axe politique traversant l’Irak, la Syrie jusqu’au Liban. C’est la conjugaison de ces deux intérêts qui justifie sa position dans le conflit syrien et sa lutte contre Daech et les autres groupes islamistes sunnites.
Deux pays arabes ont été poussés à financer ces groupes islamistes sunnites aussi en bien au Proche et au Moyen-Orient qu’en Europe : l’Arabie saoudite et le Qatar qui sont sous influence américaine et israélienne. Ils ont été la vitrine idéale pour les services américains et israéliens pour réaliser ce projet.
Incontestablement, le Qatar est sous influence israélienne depuis les années 90. Il est également sous influence américaine. Il a participé au phénomène « Al Qaïda ». Sa chaîne télévisée mythique, Al Jazeera, a aussi contribué à islamiser les sociétés arabo – musulmanes et à provoquer les vagues de déstabilisation au cours du « printemps arabe ».
L’Arabie saoudite est aussi sous influence américaine depuis le traité de Quincy. Ses relations avec les Israéliens ont débuté depuis plus de cinq ans. Cette monarchie a été utilisée pour faire émerger les Talibans en Afghanistan, ensuite Al Qaïda, par l’intermédiaire d’Oussama Ben Laden, agent de la CIA (avec pour nom de code : Tim Osman). Ben Laden travaillait sous Turki Al Faycal, responsable des services saoudiens. Ces derniers ont été entraînés à faire émerger les Salafistes.
Le même Turki al Faycal a entamé les contacts avec ses homologues israéliens, notamment Yamos Aldin.
L’Arabie saoudite a été entraînée dans une guerre contre le Yémen, pays voisin très pauvre, où les combattants qui n’ont ainsi rien à craindre, se sacrifient tels des kamikazes.
Curieusement, le même scénario servant de prétexte pour intervenir dans ce pays (un Président démissionnaire qui revient sur sa démission en Arabie Saoudite) a été récemment utilisé par les Saoudiens dans l’affaire Hariri. Des faux prétextes qui rappellent ceux utilisés par l’Administration américaine pour intervenir en Irak.
L’objectif des Israéliens et de l’Administration américaine qui est sous l’influence du lobby sioniste en matière de politique étrangère est d’affaiblir les pays arabes et de les ruiner, y compris l’Arabie saoudite, comme l’avait souligné le Président Donald Trump lors de sa campagne électorale en en comparant ce pays à « une vache laitière » et en affirmant que « nous allons l’abattre quand son lait s’épuisera » ou encore la comparant à une épouse laide mais riche…
Le comble du chaos provoqué dans le monde arabe est le conflit récent entre le Qatar et ses voisins du Golfe, tous sunnites pourtant…
L’ensemble des pays arabes sont ainsi affaiblis voire anéantis. Ils ont délaissé les Palestiniens dont une partie compose avec leurs bourreaux, en négligeant la libération nationale de leur territoire. Israël n’est plus l’ennemi aux yeux du gouvernement égyptien depuis des années. Il ne l’est plus aux yeux des Qataris, des Saoudiens et de leurs alliés. La Jordanie ne peut que suivre le pas.
Que reste-il des pays arabes ? Même plus le nom qu’on a tendance à substituer par « le monde musulman ».
A l’instar de la crise de l’arabité sous l’empire ottoman, le « monde arabe » attend aujourd’hui des pionniers pour le sauver (curieusement de confessions chrétiennes ; les chrétiens étant les seuls à comprendre les manigances du judaïsme politique).
Élie Hatem