Joe Biden a promis jeudi une réaction de l’OTAN en cas d’utilisation d’armes chimiques par la Russie en Ukraine depuis son offensive débutée le 24 février : « la nature de la réponse dépendra de la nature de cette utilisation ». Pourtant, le ministère russe de la Défense accuse presque quotidiennement les Etats-Unis depuis trois semaines d’avoir financé un programme d’armes biologiques en Ukraine, affirmant avoir trouvé des preuves en ce sens dans des laboratoires sur le terrain conquis. Le chef de la diplomatie Sergueï Lavrov avait assuré que les Américains « mènent ces activités dans le plus grand secret » en créant des laboratoires « tout au long du périmètre de la Russie et de la Chine ».
En réaction aux propos de Joe Robinette « Bidon », le Kremlin a réagi en accusant vendredi le président des Etats-Unis de vouloir « détourner l’attention » du programme d’armement chimique et biologique américain avec ses déclarations sur un possible recours par la Russie aux armes chimiques en Ukraine. Joe « Bidon » aurait-il quelques intérêts personnels à cacher dans cette affaire ? La question n’est pas que spéculative !
Les réactions du gouvernement américain
Le gouvernement américain a commencé par nier toute implication et toute implantation de laboratoires en Ukraine, jusqu’aux révélations de Victoria Nuland devant le Sénat des États-Unis.
Depuis ces révélations, le Pentagone affirme avoir investi 200 millions de dollars en Ukraine depuis 2005 dans le cadre de son programme de réduction des menaces biologiques – émanation du programme Nunn-Lugar lancé après la fin de la guerre froide – et qu’il y travaille désormais sur des projets de recherche basés sur les oiseaux porteurs de virus et la propagation de la grippe porcine. Le programme aurait cherché « à améliorer la sûreté, la sécurité et la surveillance biologiques de l’Ukraine pour la santé humaine et animale ».
L’implication du fils du président des États-Unis
La Russie, mais aussi de nombreux médiats, affirment maintenant que le propre fils du président américain, Hunter Biden, dégénéré notoire, a aidé à financer un programme de recherche militaire américain sur les « armes biologiques » en Ukraine.
Ainsi, le fonds d’investissement Rosemont Seneca Technology Partners (RSTP), actuellement présidé par Hunter Biden, a financé le programme militaire biologique du Pentagone. De nombreux courriels de l’ordinateur portable abandonné par Hunter Biden montrent qu’il a aidé à obtenir des millions de dollars de financement pour Metabiota, un sous-traitant du ministère de la Défense américain spécialisé dans la recherche sur les maladies à l’origine de pandémies qui pourraient être utilisées comme armes biologiques.
Hunter et ses collègues de sa société d’investissement Rosemont Seneca ont régulièrement levé des fonds pour les entreprises technologiques, espérant que les entreprises décolleraient et feraient fortune. Metabiota était l’une de ces entreprises. Plusieurs millions de dollars ont été rassemblés pour l’entreprise auprès de géants de l’investissement, dont Goldman Sachs. Et Hunter Biden y a participé pour plus de 500 000 $.
L’intégration de Metabiota à l’État profond américain
Metabiota a été lancé avec l’aide du fils du président américain Joe Biden, Hunter Biden, et de sa société d’investissement Rosemont Seneca Technology Partners (RSTP), qu’il a fondée aux côtés du beau-fils de John Kerry en 2009.
L’un des fondateurs de Metabiota, Nathan Wolfe, siège également au conseil d’administration de l’EcoHealth Alliance de Peter Daszak et est membre du Defense Science Research Council de la DARPA. Wolfe est également l’un des « young leaders » mondiaux du fondateur du Forum économique mondial de Klaus Schwab.
Metabiota a travaillé en Ukraine pour Black & Veatch, un sous-traitant américain de la défense ayant des liens étroits avec les agences de renseignement militaires, qui a construit des laboratoires sécurisés en Ukraine qui ont analysé les maladies mortelles et les armes biologiques.
Notons au passage, que ces investissements n’avaient pas seulement pour objectif direct de financer des « recherches » mais aussi d’assoir le « soft power » américain en Ukraine. Ainsi, Mary Guttieri, vice-présidente de Metabiota, a écrit une note à Hunter décrivant comment ils pourraient « affirmer l’indépendance culturelle et économique de l’Ukraine vis-à-vis de la Russie » :
« Merci beaucoup d’avoir pris le temps de votre emploi du temps chargé pour rencontrer Kathy [Dimeo, Metabiota executive] et moi mardi. Nous avons beaucoup apprécié notre discussion », a écrit Guttieri (…) Comme promis, j’ai préparé le mémo ci-joint, qui donne un aperçu de Metabiota, de notre engagement en Ukraine et de la manière dont nous pouvons potentiellement tirer parti de notre équipe, de nos réseaux et de nos concepts pour affirmer l’indépendance culturelle et économique de l’Ukraine vis-à-vis de la Russie et poursuivre son intégration dans Société occidentale. »
De même Hunter Biden a également présenté Metabiota à une société gazière ukrainienne, Burisma, pour un « projet scientifique » impliquant des laboratoires à haut niveau de biosécurité en Ukraine. Hunter Biden était alors membre du conseil d’administration de la société gazière ukrainienne Burisma, détenue par l’ancien haut responsable du gouvernement et milliardaire Mikolay Zlochevsky. Et son père était vice-président des États-Unis et chargé des relations avec l’Ukraine… Les registres des dépenses du gouvernement américains montrent que le ministère de la Défense a attribué un contrat de 18,4 millions de dollars à Metabiota entre février 2014 et novembre 2016, avec 307 091 dollars réservés aux « projets de recherche ukrainiens ».
Ramification chinoise de Metabiota
Metabiota entretient également des liens étroits avec l’Institut de virologie de Wuhan (WIV). Des scientifiques chinois y ont effectué des recherches sur le gain de fonction sur les coronavirus, en collaboration avec une organisation soutenue par les États-Unis, EcoHealth Alliance. Metabiota est un partenaire officiel d’EcoHealth Alliance depuis 2014, selon son site Internet. Et des chercheurs de l’institut de Wuhan, Metabiota et EcoHealth Alliance ont publié ensemble en 2014 une étude sur les maladies infectieuses des chauves-souris en Chine, qui note que des tests ont été effectués au WIV…
Les révélations russes
Le ministère de la Défense russe affirme donc avoir trouvé 31 bio-labos financés par le Pentagone qui auraient mené des recherches illégales. Selon le chef du parlement russe la Douma, Vatslav Volodyne, le président américain devait donc mettre au clair cette question car il semble « qu’il était au courant de l’existence de ces activités » :
« Il se doit d’expliquer pour la communauté internationale les faits qui ont été découverts pendant l’opération russe en Ukraine sur les activités des usines biologiques et le Congrès américain devrait mener une enquête ».
L’Agence américaine pour le développement international (USAID), la Fondation George Soros et le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) ont également participé au financement et au développement de tels programmes :
« Les documents reçus nous ont permis de retracer les schémas d’interaction entre les agences gouvernementales américaines et les installations biologiques ukrainiennes »
D’après le général Kirillov, 16.000 échantillons biologiques ont été envoyés d’Ukraine vers les Etats-Unis et leurs alliés. Par exemple, 4.000 échantillons sanguins ont été prélevés sur des militaires à Lviv, Kharkov, Odessa et Kiev pour étudier la prévalence des anticorps contre le hantavirus, ajoutant que des agents pathogènes dangereux et leurs transporteurs étaient également exportés d’Ukraine :
« Ce dépistage à grande échelle de l’immunité naturelle des populations a probablement été effectué pour sélectionner les agents biologiques les plus dangereux pour les populations de certaines régions »
La Chine a également sauté sur les affirmations et a tweeté le 8 mars : « Les États-Unis ont 336 laboratoires dans 30 pays sous leur contrôle, dont 26 rien qu’en Ukraine ». Elle devrait rendre compte de ses activités militaires biologiques dans son pays et à l’étranger et se soumettre à une vérification multilatérale.
Et le 11 mars, pour couronner le tout, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a tancé l’Ukraine, lui enjoignant de détruire les agents pathogènes à haut risque hébergés dans les laboratoires de santé publique du pays afin d’éviter « tout déversement potentiel » qui propagerait des maladies au sein de la population.
Des « prisons fantômes » aux « bio-labo fantômes », il n’y a qu’un pas
À quel jeu joue les États-Unis, sur les territoires de leurs alliés qui ressemblent de plus en plus à des vassaux ?
Difficile de donner crédit aux dénégations américaines quand on se souvient, déjà il y a plus de 20 ans, que les Etats-Unis niaient avoir utilisé des centres de détention secrets, par exemple en Pologne, en Roumanie ou au Kosovo, où des agents de la CIA auraient procédé à des « interrogatoires poussés » sur des suspects de jihadisme. Depuis, des rapports de l’ONU et d’ONG ont documenté ces prisons fantômes de la CIA, lieux secrets de détention et de torture (Amnesty International, Cageprisoners, le Center for Constitutional Rights, le Center for Human Rights and Global Justice de la faculté de droit de l’Université de New York (CHRGJ), Human Rights Watch, Reprieve…).
Et le 6 septembre 2006, le président américain George W. Bush a finalement admis que des étrangers soupçonnés de terrorisme avaient été détenus et interrogés en dehors des Etats-Unis par les agents de la CIA.
Tout se sait, un jour ou l’autre…
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