L’un des comptes Telegram les plus lus en Russie pour ses analyses politiques sans concessions et ses prévisions écrivait, le 5 juin dernier, qu’un des objectifs ukrainiens était « un camp de prisonniers de guerre dans le village de Yelenovka, où se trouvent les défenseurs d’Azovstal. Les Britanniques voudront présenter la frappe du MLRS comme une tentative des Forces armées russes de cacher l’exécution et la torture de prisonniers, puis en feront la promotion sur le mode de Bucha. »
Et vendredi 29 juillet, les Forces armées ukrainiennes ont lancé 12 roquettes sur la prison de Yelenovka (République de Donetsk) où sont détenus de nombreux prisonniers de guerre ukrainiens, dont un certain nombre de combattants du régiment Azov qui s’étaient retranchés à Azovstal. Il y a 53 morts et 75 blessés parmi les prisonniers, et 8 blessés parmi le personnel à ce jour. Il est assez piquant de voir l’armée ukrainienne bombarder ses propres membres. Et particulièrement les « glorieux défenseurs de Marioupol ».
Evidemment, les Ukrainiens – auxquels tous les médiats occidentaux emboitement lâchement le pas – affirment que ce sont les Russes qui ont fait cela et l’ont fait pour camoufler les tortures qu’ils infligent aux prisonniers de guerre Ce qui est déjà démenti, évidemment, par les premiers témoignages des blessés. Et bien sûr on a ressorti Bucha. Et certains vont même jusqu’à évoquer Katyn…
En réalité, il est très vraisemblable que ce massacre avait pour but de réduire au silence des « héros d’Azovstal » qui auraient des choses très désagréables à dire sur la responsabilité du bataillon dans la destruction de Marioupol et ses diverses exactions dans la ville. Sans compter qu’en réalité Zelensky et Azov, derrière la façade médiatique, sont à couteaux tirés.
Selon les Russes, cette provocation a pour but d’intimider les soldats ukrainiens et les empêcher de se rendre. De fait, la campagne de propagande qui montrait les Russes comme des monstres qui allaient les torturer affreusement s’ils se rendaient, a perdu toute crédibilité. Il fallait donc trouver autre chose : si vous vous rendez on vous retrouvera et on vous fera la peau où que vous soyez.
L’armée ukrainienne a osé démentir de cette façon :
« Les forces armées d’Ukraine, qui adhèrent pleinement aux principes et aux normes du droit international humanitaire, n’ont jamais procédé et ne procèdent pas à des bombardements d’infrastructures civiles, en particulier dans des endroits où des prisonniers de guerre sont susceptibles d’être détenus. »
Malgré le silence gêné des médiats et du personnel politique occidental, personne n’ignore que les Forces armées ukrainiennes bombardent régulièrement depuis 2014, et en ce moment tous les jours (avec des mines PMF-1 anti-personnels dites « à pétales »), des quartiers résidentiels sans objectifs militaires et des infrastructures civiles du Donbass, ce que tout le monde peut constater. Et ce n’est pas sans un particulier cynisme qu’elles ont attaqué cette prison le lendemain de la « journée de la mémoire des enfants victimes de la guerre du Donbass », victimes des roquettes et des mines ukrainiennes depuis 2014, et dont la liste s’allonge chaque semaine.
Quoi qu’il en soit, les images des fragments de projectiles incriminent un HIMARS (M142 High Mobility Artillery Rocket System) américain. Le pouvoir ukrainien ferait donc tuer ses propres soldats – prisonniers – grâce aux armes fournies par les Américains…
Est-ce que tuer ses propres prisonniers de guerre est contraire aux conventions de Genève ? Logiquement ce devrait l’être. Mais peut-être que personne n’avait pensé à la possibilité que quelqu’un le fasse réellement…
Mais là, les Russes payent les inconvénients de leur stratégie ultra lente.
Leur seule façon de démentir tout cela dans l’esprit du public, c’est de gagner la guerre.
Or, cela fait deux semaines au moins que les Russes n’avancent plus du tout, malgré une déclaration de Choïgou demandant d’accélérer les opérations.
Le public- celui qui en a envie – peut donc croire que les Russes commencent à s’énerver et à se venger sur les prisonniers.
J’espère que les Russes savent ce qu’ils font et où ils en sont, mais vu de l’extérieur, ils ne nous aident pas à les aider: on attend au moins une bonne nouvelle de Sversk, d’Artemosk, de Soledar ou d’Advika.
Même les Ukrainiens pensaient que le front dans le Donbass s’écroulerait plus vite et irait en s’accélérant: ce n’est pas ce qui se produit du tout, chaque nouvelle avancée est aussi lente et laborieuse que la précédente.
on ne sait vraiment pas ce qui se passe, ce que fabriquent les Russes, tous les signaux critiques sont allumés au rouge, on ne peut plus suivre.
Les Russes font semblant de saupoudrer avec des missiles un peu partout à la fois, comme autant de coup d’épée dans l’eau.
Ils font des reportages sans fin sur toutes leurs armes, tout y est passé, du fusil à lunette au mortier silencieux en passant par la mine sauteuse, mais ils vont arriver à cours d’arguments.
On va finir par croire que les livraisons d’armes occidentales, même obsolètes et au compte goutte ont eu un effet sur le cours de la guerre.
https://lesakerfrancophone.fr/quelques-reponses-a-vos-questions-sur-lukraine
https://alawata-rebellion.blogspot.com/2022/08/lete-le-temps-des-grillades.html
https://www.medias-presse.info/cest-deja-une-tendance-marquee-comment-le-mecontentement-au-sujet-du-president-ukrainien-et-ses-actes-saccroit-en-occident/160485/