En 2014, à l’issue du Maïdan, Washington a amorcé le piège du Donbass dans lequel les ploutocrates mondialistes voulaient attirer la Russie. Ce piège est la continuité paroxysmique de l’extension de l’OTAN vers l’Est. À l’aune des événements actuels, malgré sa déliquescence, l’armée ukrainienne aurait pu balayer les milices du Donbass. Mais ses actions à la fois violentes et stériles ont installé une plaie purulente sur le flanc occidental russe. Et l’imposture des accords de Minsk, avouée récemment par Merkel, Hollande et Porochenko, n’a eu comme objectif occidental que de préparer une inévitable guerre entre Kiev et Moscou.
Parallèlement à cette mascarade de Minsk, que Moscou avait sans doute comprise, mais en continuant à espérer malgré tout un déblocage diplomatique, la Russie en a aussi profité pour se préparer à des sanctions et à une guerre.
En 2021, toujours à l’initiative des ukro-atlantistes, le volcan entre en éruption. 2021 est l’année où le conflit localisé dans le Donbass bascule vers une guerre Ukraine-Russie, sous la direction du chef d’orchestre Zelensky guidé par ses alliés néo-conservateurs, avec ses troupes ukro-atlantistes.
Printemps 2021 : première concentration militaire offensive de grande ampleur autour du Donass.
Été 2021 : l’Ukraine accède au statut de « Partenaire grandes opportunités » de l’OTAN.
Automne 2021 : accord militaire entre Kiev et Washington dans lequel les États-Unis s’engagent à aider l’Ukraine
Hiver 2021-2022 : Washington rejette sans même vouloir en discuter l’important proposition de traité de sécurité collective de Moscou.
Printemps 2022 : Zelensky franchit, vraisemblablement sur incitation, le point de non-retour en annonçant en janvier :
- 1 / abandonner définitivement les accords de paix signés à Minsk
- 2 / maintenir le cap vers l’intégration dans l’OTAN
- 3 / ne pas exclure de doter son armée d’une force nucléaire
La Russie considère qu’elle ne peut laisser plus longtemps la situation dégénéré à son désavantage permanent : elle entre dans la confrontation directe avec l’Ukraine !
3 étapes générales sont à distinguer dans les opérations russes :
- Printemps 2022 : démonstration dissuasive et coercitive tentant de faire abandonner par Kiev les projets atlantistes. C’est un échec prouvant la servilité suicidaire totale du pouvoir ukrainien, même si les bruits de coulisses des négociations du mois de mars 2022 laissent penser qu’un accord était possible et que les négociations ont été interrompues par la partie ukrainienne sur forte pression occidentale.
- Été 2022 : repli et renforcement des moyens et des opérations russes qui amorcent une stratégie d’attrition des forces ukrainiennes.
- Automne 2022 : les forces ukro-atlantistes obtiennent leur seule victoire militaire réelle sur le front oriental de Kharkov (Balaklaïa. Koupiansk, Izioum, Krasni Liman).
L’OTAN, qui participe déjà indirectement au conflit (stratégies d’équipement, de renseignement et d’engagement mercenaire), mène sa première attaque directe et extérieure au champ de bataille ukrainien sur les gazoducs russes de la Mer Baltique. Par cet acte de guerre touchant la Russie mais avec de nombreuses répercussions stratégiques à long terme pour les pays européens, les néo conservateurs américains démontrent que le piège tendu dans le Donbass concerne également leurs alliés occidentaux que Washington veut économiquement castrer, politiquement domestiquer, et stratégiquement couper de toutes relations avec la Russie.
Aujourd’hui la Russie prend acte de cette coalition ukro-atlantistes menant contre elle une escalade sous forme de fuite en avant servile et belliciste au sein de l’espace stratégique russe. Après la fourniture de blindés lourds aux forces armées ukrainiennes, Joe Bidon à beau dire publiquement « pas d’avions », des Ukrainiens sont arrivés à Londres il y a quelques jours pour entamer une formation aux pilotage et à l’emploi de chasseurs ou bombardiers au format OTAN… Et en coulisses, en France, on prépare l’envoi d’une trentaine de chars Leclerc…
Moscou, pour le moment, n’a engager aucune masse de manœuvre écrasante ni aucune arme de destruction massive contre l’Ukraine, pour 3 raisons majeures :
- 1 / Préserver a minima la population sur le territoire du conflit qui reviendra sous sa responsabilité à l’issue (ainsi que les reconstructions), mais aussi protéger le contrat social en Russie entre les populations et le pouvoir.
- 2 / Poursuivre une stratégie d’attrition lente des forces ukro-atlantistes, ce qui fragilise une unité sociale ukrainienne déjà artificiellement maintenue par Zelensky (interdiction de partis politiques, de médiats et d’églises, poursuites contre des blogueurs, des personnalités ou oligarques, intimidation des populations encore sous son contrôle avec le sinistre SBU…) et surtout éviter des pertes importantes dans les rangs russes.
- 3 / Devant l’obstination des Occidentaux à radicaliser leur stratégie d’équipement en Ukraine, la Russie doit étendre la stratégie d’attrition des forces ukrainiennes et des arsenaux de l’OTAN tout en restant sur le théâtre d’opérations étranger à l’espace de l’alliance Atlantique.
Les forces russes peuvent largement encaisser et vaincre les fournitures et frappes provenant de l’aide militaire occidentale à l’Ukraine, même si certaines comme les HIMARS sont efficaces et difficiles à détruire.
Et devant l’attrition accélérée des effectifs et des matériels des forces de Kiev, les Occidentaux vont bientôt arriver sur un butoir dans leur soutien frénétique : pour continuer ils ne pourront qu’envisager l’engagement direct d’unités militaires occidentales sur le champ de bataille (d’abord sous mandat privé, puis nationaux puis de l’OTAN).
Les populations occidentales se laisseront-elles entraîner sans sourciller dans une guerre contre la Russie (à part peut-être la Pologne) ? Leur apathie, déjà échaudée par les retours de bâtons de sanctions économiques anti russes (qui en plus échouent dans les grandes largeurs) peut disparaître et leur servilité peut prendre fin comme le prouve les protestations populaires et politiques qui commencent à être nombreuses (sauf bien sûr en France, cette « fille aînée de l’OTAN ») depuis l’annonce de livraisons de chars de combat à l’Ukraine.
Aujourd’hui l’Ukraine est devenue un piège pour l’OTAN et qui non seulement l’invite à mener une stratégie hégémonique russophobe vers une défaite radicale mais également à fissurer la servilité des populations de l’Alliance.
Et quand bien même l’OTAN se déciderait de faire exploser le volcan ukrainien à toute l’Europe elle devrait alors faire face
- à une Russie qui se prépare à un affrontement militaire contre elle,
- à un effondrement socio-économique accéléré car orientant ses derniers bénéfices vers l’effort de guerre,
- à des fronts secondaires ouverts contre les intérêts mondialistes et impactant son économie de guerre,
- à d’éventuelles rébellions internes occidentales dont l’ampleur est inconnue,
- …
Si les États-Unis, qui sont pour le moment le « gagnant-gagnant » du conflit russo-ukrainien (la Russie étant le « gagnant perdant » provisoire, et l’Ukraine et l’UE le « perdant perdant »), restent dans le piège ukrainien, ils mettront inévitablement en jeu leur stratégie hégémonique mondialiste bâtie depuis le XIXe siècle contre la Russie. Et les néo conservateurs y risquent non seulement la défaite dans la bataille pour l’Ukraine mais aussi dans leur « jeu » de domination mondiale.
Un N et deux J …
Le N en question, je ne sais pas s’il pourrait passer dans l’infanterie légère!