Alors que les médiats se focalisent sur logiciel « Pegasus » du groupe NSO qui aurait permis d’espionner notamment les numéros d’au moins 180 journalistes et 600 hommes et femmes politiques, à travers le monde et aussi en France (un juge d’instruction a été saisi), d’autres sociétés ayant des liens encore plus étroits avec l’appareil de renseignement israélien vendent des logiciels qui non seulement fournissent exactement les mêmes services aux gouvernements et aux agences de renseignement, mais prétendent aller encore plus loin.
Le logiciel espion israélien Toka
La société israélienne Toka propose depuis quatre ans un logiciel capable de pirater et de prendre le contrôle de caméras de sécurité, mais pour être très clair, la liste des caméras serait la suivante :
- caméras publiques,
- caméras domestiques,
- et celles des téléphones portables.
Selon le quotidien national Hareetz, le logiciel est capable de chercher des appareils dans un périmètre défini, d’entrer dans le système informatique et de regarder en direct sans que les agents ne s’en rendent compte. Le logiciel de Toka ne laisse aucune empreinte numérique dans les appareils infectés. Il permet également de modifier en temps réel les images qui y sont enregistrées et même de modifier les enregistrements précédents….
Selon Haaretz et le journal italien Corriere, il s’agirait du premier logiciel de ce type au monde et serait capable de surmonter tous les obstacles. Il pourrait être utilisé, par exemple, pour falsifier des preuves et influencer des élections. Numerama le qualifie de « nouveau cauchemar qui pirate les caméras de sécurité ni vu ni connu ».
La société israélienne Toka
Toka a été fondé à l’origine par l’ancien Premier ministre, Ehud Barak avec l’intention de transformer en outil d’espionnage tous les appareils connectés, y compris les smartphones. Un examen plus approfondi de Toka suggère fortement qu’il s’agit d’une de ces sociétés écrans.
Toka a été cofondée par Ehud Barak, Alon Kantor, Kfir Waldman et Yaron Rosen. Ces personnalités ne sont pas des inconnus.
- Yaron Rosen, PDG fondateur et co-PDG de la société Toka, est l’ancien chef du cyber-état-major de l’armée sioniste dont dépend l’unité 8200 du renseignement militaire israélien.
- Alon Kantor est l’ancien vice-président de Check Point Software, une société de logiciels et de matériel informatique fondée par des vétérans de l’unité 8200.
- Kfir Waldman est l’ancien PDG de Go Arc (leader dans les applications d’appareils mobiles) et un ancien directeur de l’ingénierie du géant technologique Cisco (leader dans le domaine des objets connectés et de la cybersécurité).
- Ehud Barak, en plus d’avoir été le premier ministre d’Israël, a été chef de la direction du renseignement militaire Aman, avant de diriger l’armée israélienne en tant que ministre de la Défense.
Cela va dans le sens des efforts déployés par le gouvernement sioniste pour tirer parti du secteur de la haute technologie.
Depuis 2012, l’Etat sioniste a promu une nouvelle politique, selon laquelle les projets liés à la cybernétique et au renseignement qui étaient auparavant menés en interne dans l’armée d’occupation sont transférés à des entreprises privées israéliennes qui, dans certains cas, ont été construites dans ce but précis.
L’une des raisons pour lesquelles ce programme aurait été lancé était d’éviter la perte de spécialistes militaires de l’unité 8200 qui se dirigeaient vers d’autres emplois mieux rémunérés dans le secteur privé de la high-tech. Grâce à cette nouvelle politique, certains vétérans de l’Unité 8200 et d’autres services de renseignement sionistes continuent à travailler pour l’État israélien tout en bénéficiant des hauts salaires du secteur privé.
Le résultat final est qu’un nombre inconnu – et probablement très élevé – d’entreprises technologiques israéliennes privées sont dirigées par des vétérans de l’armée et des agences de renseignement et servent, à toutes fins utiles, de sociétés écrans.
Les clients de Toka
La suite logiciel espion est utilisée par des pays du monde entier, y compris dans les pays en développement, avec la facilitation directe d’institutions financières mondiales comme la Banque interaméricaine de développement (BID) et la Banque mondiale.
Selon son site internet, la société israélienne Toka ne s’adresse qu’aux forces de l’ordre et de sécurité pour faciliter les enquêtes criminelles en permettant d’accéder à des informations locales historiques qui peuvent révéler la vérité et fournir des preuves. Mais les activités de la société sont préoccupantes dans la mesure où, depuis sa création, Toka est en partenariat direct avec le ministère israélien de la Défense et d’autres agences de renseignement et de sécurité de l’entité sioniste.
La collaboration directe de Toka avec le gouvernement israélien est également mise en évidence par l’affirmation selon laquelle l’entreprise ne vend ses produits et n’offre ses services qu’à des gouvernements, des services de police et des agences de renseignement « de confiance ».
Ainsi Toka ne travaille qu’avec les militaires, les organisations de sécurité intérieure, les services de renseignement et les forces de l’ordre aux États-Unis et avec ses alliés les plus proches. La société indique sur une carte l’Italie, l’Espagne, le Portugal, la France, le Royaume-Uni, la Grèce et le Canada mais Haaretz signale aussi, outre Israël, l’Allemagne, l’Australie et Singapour.
En d’autres termes, seuls les pays alignés sur les objectifs de la politique israélienne, en particulier en Palestine occupée, sont autorisés à devenir des clients et à avoir accès à sa panoplie de puissants outils de piratage.
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