Le Coran sera entendu à l’intérieur de Sainte-Sophie de Constantinople pendant la durée du ramadan. Il s’agit là d’une décision provocatrice d’une chaîne de télé turque, obéissant aux ordres implicites du président Erdogan. La chaîne turque en question, chaîne publique d’État, retransmettra depuis Sainte-Sophie le programme « sahur », c’est-à-dire la prière matinale avant le jeûne. Cette transformation de Sainte-Sophie en mosquée est prévue pour durer 30 jours, du 6 juin au 7 juillet. Malgré le caractère provisoire de la mesure (rien n’est moins sûr), la presse pro-gouvernementale turque s’est empressée d’applaudir la décision. Et dès la première retransmission de la prière du matin, un député de l’AKP de Constantinople, Samil Tayyar, s’est hâté de déclarer que, puisque les États-Unis « ont embrassé » le PKK et que l’Allemagne « est tombée dans le mensonge du génocide arménien », l’amitié n’est plus à l’ordre du jour. Il a donc proposé en signe de représailles que Sainte-Sophie « s’ouvre au pèlerinage » c’est-à-dire quelle redevienne à nouveau une mosquée. Ce qui reviendrait à fermer les portes d’un monument de l’héritage culturel mondial et un lieu sacré du monde chrétien…
Face à un « partenaire » aussi bien disposé à l’égard de l’Europe, il faut mettre fin sans délai au processus relancé récemment d’adhésion de la Turquie à l’Union, et dénoncer le fumeux accord conclu le 18 mars dernier.