Témoins du bombardement Dresde
S’il est un événement dont il est de bon ton de minimiser la qualité, c’est bien celui de la destruction barbare de la Florence de l’Elbe qui ne constituait aucun obstacle militaire aux Alliés de Staline ni à l’armée rouge et dont il n’est pas exagéré de prétendre qu’elle fit un demi million de victimes à cause du feu intense causé par les bombes. Nous ne redirons pas ce qui est su généralement que la ville était encombrée de réfugiés de l’Est chassés par les futures autorités installées par les Russes auxquels, on ne le redira jamais assez, la Conférence de 1943 de Téhéran avaient assuré de nouvelles frontières et des territoires dégermanisés.
Calculer précisément le nombre de ces infortunés est impossible et l’on n’a pu estimer le nombre des tués que par le cubage des restes brûlés. Le zoo aussi brûla, bref tout ce qui vivait. Le fort militaire annexe ne fut point touché.
Je n’écris cet article que pour livrer deux témoignages français et belge. Le premier d’un prêtre qui fut professeur d’histoire et géographie au autrefois nommé Collège puis lycée libre du Caousou à Toulouse, l’abbé Hermet y ayant instruit fort bien plusieurs nombreuses générations. Prisonnier de guerre près de Dresde, il assurait que l’on y voyait, ces nuits-là, comme en plein jour et que l’effet de terreur fit place à la colère chez les prisonniers britanniques demandant aux Allemands de leur permettre de tirer sur leurs compatriotes aviateurs assassins.
Le second témoignage a été recueilli auprès du secrétaire privé de Léon Degrelle, feu Raymond Van Leeuw qui aimait à redire qu’arrivé dans la ville quelques jours après pour une inspection régulière d’école technique où étudiaient de jeunes belges rexistes, il constata que les poteaux étaient encore chauds. Il lui fut rapporté qu’au matin une vague anglo-américaine avait mitraillé les survivants sur les rives de la ville saxonne.
Le troisième témoin lu et non pas entendu, le dramaturge Gerard Hauptmann qui était dans un sanatorium a dit à peu près ces mots, au spectacle de l’enfer allumé ( au même moment où Roosevelt et l’amiral Leahy signaient à bord du croiseur Quincy, en mer rouge, le traité d’alliance avec la famille saoudienne, en lui garantissant de protéger sa couronne contre l’assurance de réserver aux Anglo-américains l’approvisionnement en pétrole) : « Celui qui n’a pas pleuré, pleurera à la vue de cette Dresde consumée ! »
Dresde n’est point un chapitre clos: ce fut l’agrandissement des portes de l’Enfer qui ne sont pas près de se refermer.
Pierre Dortiguier
Tout semble détruit sur cette photo et pourtant, le pire était à venir.
Nous le savons.
Le pire, c’est aujourd’hui.
C’est maintenant que nous voyons notre pays et notre peuple anéantis, détruits, sans espoir.