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Dédollarisation amorcée
Mais le problème majeur, celui qui menace la puissance américaine, est l’avenir du dollar en tant que monnaie internationale.
La question de l’extraterritorialité du droit américain liée au dollar constitue un repoussoir pour l’ensemble du monde non-occidental car les États-Unis se servent du dollar comme d’une arme politique. Ainsi, le gouvernement états-uniens est parvenu globalement à contraindre les autres Etats à respecter une loi votée en 2017 au Congrès américain, le « Countering America’s Adversaries Through Sanctions Act » qui renforce les sanctions existantes conte l’Iran, la Corée du Nord et la Russie.
Ce « chantage » du dollar exaspère nombre de pays, notamment ceux des BRICS, et les incite à mettre en œuvre des alternatives pour assurer leurs transactions commerciales hors du contrôle de Washington. Jusqu’à récemment, malgré les fluctuations des taux de change, la place du dollar américain contre les autres monnaies de réserve était restée stable. Elle est encore de l’ordre de 80% mais diminue sans cesse. Par ailleurs, la part du dollar dans les avoirs officiels des banques centrales du monde, a chuté de 71% en 199 à 58 % en 2022, au profit d’autres devises telles que l’euro, le rouble, le yuan (ou Renminbi) voire l’or.
En outre les Etats des BRICS sont peu endettés, ce qui pour les prédateurs financiers est un handicap dans la mesure où l’endettement asservit, sauf évidemment à briser les chaînes… Pour leur part, la Russie et la Chine ont atteint un niveau d’endettement très bas: 16% et 13%.
La Nouvelle banque de développement (NBD) des BRICS, dont le siège est à Shanghai, lancée en 2015 et depuis peu présidée par l’ancienne présidente brésilienne Dilma Rousseff, vise à mettre fin à l’hégémonie de la devise américaine dans leurs transactions internationales.
Sa mission est de financer les infrastructures et le développement durable dans les marchés émergents et les pays en développement. Elle se veut une alternative au système de Bretton Woods (FMI et Banque mondiale), plus orientée vers les pays en développement. La volonté des membres fondateurs de la NBD est de créer une monnaie commune. Conjointement le fait que les sanctions contre la Russie ont décroché celle-ci du système de paiement international SWIFT, contrôlé par les Occidentaux, va inciter nombre d’Etats à se regrouper au sein d’un système alternatif de paiement – pourquoi pas le système russe SPFS (System for Transfer of Financial Messages) lancé à cette occasion -, rendant aveugle les transactions internationales aux yeux des Occidentaux.
Le fait que les Occidentaux ont gelé des centaines de milliards de dollars d’avoirs russes après l’intervention russe en Ukraine de février 2022 a constitué un signal d’alarme pour nombre de pays qui en ont conclu qu’il fallait le plus vite possible faire en sorte de ne plus dépendre du système états-unien. Là, les Occidentaux ont commis une grave faute : jusqu’à présent la puissance des banques occidentales était basée sur la confiance et le respect des contrats. Pour la première fois, cette confiance est rompue ; irrémédiablement. Et ce ne sont pas les déclarations d’une Merkel, d’un Hollande, se vantant d’avoir signé les Accords de Minsk avec l’intention de ne pas les appliquer, bref de tromper la partie russe qui va améliorer la confiance dans la parole des Occidentaux qui se comportent ouvertement comme de vulgaires gangsters.
Les pays du BRICS en ont tiré un argument puissant conte l’ordre économique actuel et plusieurs pays ont décidé d’effectuer leurs échanges commerciaux sous autres monnaies que le dollar, essentiellement le yuan.
Dans ce contexte, le 14 avril, le président brésilien Lula da Silva a signé un accord avec Pékin pour développer ses échanges commerciaux désormais réalisés en yuan.
Outre le Brésil, la Chine a aussi conclu des ententes commerciales avec le Venezuela, l’Iran, l’Inde et la Russie, lui permettant d’utiliser le yuan (à la place du dollar) dans ses transactions avec ces pays. La China Exim Bank annonçait un prêt en yuan à la banque nationale séoudienne tandis que le pétrole séoudien sera payé en yuan.
Après des Etats comme l’Arabie Séoudite et l’Argentine, le Mexique pourrait bientôt faire de même. La Chine souhaite une entente avec les pays du Conseil de coopération du Golfe (Arabie saoudite, Koweït, Émirats arabes unis, Bahreïn, Qatar et Oman) pour régler en yuan ses importations de pétrole et du gaz. Ce qui affaiblirait davantage le dollar américain.
Un processus de dédollarisation plus ou moins long est ainsi lancé qui peut mettre à bas la monnaie américaine dans la mesure où, si de moins en moins de pays refinancent le déficit américain, le dollar, qui en pratique, ne vaut plus rien autrement que par la force de la confiance qui lui est accordée de par le poids international des Etats-Unis, s’effondrera et par suite la puissance des Etats-Unis sera mise à mal et plus encore de la finance judéo protestante qui, depuis l’époque de Cromwell s’est développée jusqu’à dominer le monde. Les BRICS envisagent de proposer une nouvelle monnaie qui serait adossée à l’or et dont le fonctionnement devrait être discutée lors du prochain sommet des dirigeants des BRICS, en août 2023. «La première étape consiste à passer aux règlements en monnaies nationales. La suivante est de garantir la circulation d’une monnaie numérique ou de toute autre forme de monnaie fondamentalement nouvelle dam un avenir proche », a déclaré le vice-président de la Douma d’État russe, Alexander Babakov.
La réintroduction de l’or dans un panier monétaire serait un moyen de stabiliser cette monnaie, dans la mesure où la Chine et la Russie n’ont cessé d’accumuler des réserves d’or depuis des années, contrairement aux Etats occidentaux, à commencer par la France qui, depuis Sarkozy n’a rien trouvé de mieux que de vider ses coffres, même si les pays occidentaux disposent encore des réserves les plus importantes.
Le yuan va se retrouver en première ligne en tant que monnaie internationale. Il semble cependant que la Chine n’est pas encore prête pour faire du yuan une monnaie de réserve internationale. Internationaliser le yuan a un coût non négligeable et dans l’immédiat, Pékin n’a pas intérêt à trop dévaloriser le dollar, ce qui altérerait sa position de pays exportateur de biens. N’ignorons jamais que les problèmes monétaires s’analysent en rapports de forces.
Il est évident qu’une telle situation est gravide de guette mondiale. Si le phénomène s’aérait, les Etats-Unis auraient une réaction très violente ; en Irak et en Libye, la réaction était le bombardement. Mais s’attaquer à la Chine, à la Russie et à ses alliés est bien plus compliqué.
Vers un ordre multipolaire
A l’issue de sa rencontre avec Poutine en mars 2023, Xi Jinping a dit avec réalisme que le monde est entré dans une période que nous n’avons jamais connue puis cent ans. Que cela plaise ou non, il faut en prendre acte et réagir en conséquence, avec prudence.
Quelle architecture d’ordre mondial mettre en place ? Il est clair que, dans un monde où les distances temporelles se sont réduites fortement et dans lequel les moyens de destruction ont atteint une telle puissance que leur emploi signifierait la destruction de la planète, il faut trouver des moyens de coopération, de bon voisinage, d’entente. Evidemment, ils n’empêcheront les jeux de rapports de forces entre Etats, entre civilisations qui seront autant de facteurs conduisant à modifier l’ordre du monde, comme cela s’est toujours fait.
Les BRICS, qui prônent un monde multipolaire, opposé au monde unipolaire que veulent coûte que coûte maintenir les Américains, même s’ils en ont de moins en moins les moyens, pourraient développer une contre-ONU, organisation qui est un produit occidental ; mettre en place des structures internationales autres que les structures économiques et financière existantes, crée une concurrence à la BRI (banque des règlements internationaux) créée par la finance judéo-protestant dans les années 1930, et substituant progressivement un autre ordre planétaire à celui issu du XXe siècle.
Pour le moment, il semble que ce ne soit pas le choix de la Chine qui préfère agir avec circonspection. Le 21 février 2023, le Forum L,anting sur « l’Initiative pour la sécurité mondiale : la solution de la Chine contre le dilemme de la sécurité » s’est tenu à Pékin et Xi Jinping a proposé l’Initiative pour la sécurité mondiale, reposant sur le concept de sécurité commune, globale, coopérative et durable. Il a préconisé une nouvelle voie de sécurité fondée sur le dialogue plutôt que la confrontation, le partenariat plutôt que l’alliance, et la situation gagnant-gagnant plutôt que la somme nulle. Et il a précisé que jamais la Chine ne rechercherait l’hégémonie mondiale (ce qui n’a jamais été le cas par le passé d’ailleurs). Ce projet a déjà reçu le soutien de plus de 80 pays et organisations régionales.
Sans tomber dans l’angélisme et la naïveté, il est clair qu’il ne peut y avoir d’autre plan international à mettre en place. Les Occidentaux ne sont plus en mesure de dominer le monde mais, plus encore, ils doivent se reconstruire. Se régénérer.
La domination est comme la masse en physique : elle s’impose par elle-même, par son rayonnement et les forces qui émanent d’elle. Cela revêt la forme de l’autorité naturelle, avant que quelque force année n’intervienne, ne se manifeste. La force militaire est d’abord un moyen de défense selon l’adage « qui veut la paix prépare la guerre.»
Les Etats-Unis aujourd’hui tombent dans ce que l’on appelle le piège de Thucydide, concept élaboré par Graham Allison voici une dizaine d’années dont, sans nous attacher à en discuter les contours et la justesse, se définit par le fait qu’un Etat puissant attaque préventivement un Etat qui monte en puissance pour l’empêcher de lui ravir la première place.
Au contraire, comme les peuples d’Europe, ils doivent s’imposer par leur propre rayonnement, leur propre capacité à se maintenir à un niveau de puissance tel qu’ils n’auront pas à subir une quelconque inféodation sans pour autant avoir besoin de vouloir inféoder les autres. De ce point de vue, la vision chinoise est très pragmatique, d’une grande force, sans parler d’une sagesse pragmatique qui fait défaut aux Occidentaux. Les Etats-Unis, entrés en décadence comme le montre le woke, les idéologies satanistes du type LGBT, l’invasion ethnique, doivent d’abord se régénérer intérieurement tout comme les peuples de l’Europe carolingienne et accepter le monde multipolaire que les Chinois définissent par le concept «tout sous un même ciel », le liamia.
Et sachons que, par la nature du monde, à un moment donné, le ciel peut être plus chinois qu’a un autre, comme, il a été européen durant deux siècles et il appartient à nous de faire en sorte qu’au-dessus de notre tête, il demeure européen et chrétien. Les rapports de forces, spirituels, matériels, sont une donnée du réel.
Voir aussi
Qui contrôle le Yiddishland …
https://jeune-nation.com/actualite/geopolitique/qui-controle-le-yiddishland
Heu…..les yiddish ashkenazes et leurs ennemis cousins sepharades ?…..les transgenres LGBT + et tout le reste woke ?
Ceux la même que les trois quarts de la population mondiale ont rejeté ?…..mouais