Entrevue de Mgr Carlo Maria Viganò (79 ans, prélat italien, ancien nonce apostolique, ancien secrétaire-général du Vatican) par Maike Hickson pour le site catholique nord-américain Lifesitenews publiée le 23 décembre 2020.
Excellence, dans un article récent, j’ai fait remarquer que l’autel papal de la basilique vaticane n’a pas été utilisé depuis qu’il a été profané par l’offrande présentée à l’idole de la Pachamama. À cette occasion, en présence de Bergoglio et de sa cour, un très grave sacrilège a été commis. Qu’en pensez-vous ?
La profanation de la basilique du Vatican lors de la cérémonie de clôture du Synode panamazonien a souillé l’autel de la Confession, puisqu’un vase dédié au culte infernal de la Pachamama a été placé sur sa table. Je trouve que cette profanation et d’autres profanations similaires d’églises et d’autels reproduisent en quelque sorte d’autres gestes similaires qui se sont produits dans le passé et nous permettent de comprendre leur véritable nature.
A quoi faites-vous référence ?
Je fais référence à toutes les fois où Satan s’est déchaîné contre l’Église du Christ, des persécutions des premiers chrétiens à la guerre de Khosro contre Byzance, de la fureur iconoclaste des mahométans au sac de Rome par les Lansquenets, et puis à la Révolution française, à l’anticléricalisme du XIXe siècle, au communisme athée, aux Cristeros au Mexique et à la guerre civile en Espagne, jusqu’aux crimes exécrables des partisans communistes pendant et après la Seconde Guerre mondiale et aux formes de christianophobie que nous constatons aujourd’hui dans le monde entier. Chaque fois, invariablement, la Révolution – dans toutes ses nombreuses variantes – confirme son essence luciférienne, faisant émerger l’inimitié biblique entre la lignée du Serpent et la lignée de la Femme, entre les enfants de Satan et les enfants de la Sainte Vierge. On ne peut expliquer autrement cette férocité contre la Vierge et ses enfants.
Je pense en particulier à l’intronisation de la « déesse raison », qui a eu lieu le 10 novembre 1793 en la cathédrale Notre-Dame de Paris, au plus fort de la Terreur. À cette occasion aussi, la haine infernale des révolutionnaires voulut remplacer le culte de la Mère de Dieu par le culte d’une prostituée, érigée en symbole de la religion maçonnique, portée sur les épaules, sur une chaise à porteurs, et placée dans le sanctuaire. Les analogies avec la Pachamama sont multiples et révèlent l’esprit infernal qui les inspire.
N’oublions pas que le 10 août 1793, quelques mois avant la profanation de Notre-Dame, la statue de la « déesse raison » a été érigée sur la place de la Bastille, sous les traits de la déesse égyptienne Isis : il est significatif de trouver cette référence aux cultes de l’Égypte ancienne également dans l’horrible crèche qui se dresse aujourd’hui sur la place Saint-Pierre. A l’évidence, les analogies que nous trouvons dans ces événements s’accompagnent même d’un élément absolument nouveau.
Voulez-vous nous expliquer en quoi consiste ce nouvel élément ?
Je me réfère au fait que si jusqu’au Concile – ou, pour être indulgent, jusqu’à ce « pontificat » – les profanations et les sacrilèges étaient effectués par des ennemis extérieurs à l’Église, depuis lors, les scandales impliquent activement le sommet de la hiérarchie, dans le silence coupable de l’épiscopat et au scandale des fidèles. L’Église bergoglienne donne d’elle-même une image de plus en plus déconcertante, dans laquelle la négation des vérités catholiques s’accompagne de l’affirmation explicite d’une idéologie intrinsèquement anti-catholique et anti-chrétienne ; et dans laquelle le culte idolâtre de fausses divinités païennes – c’est-à-dire de démons – qui sont propitiées par des actes sacrilèges et des profanations de choses sacrées n’est même plus caché. Poser ce vase immonde sur l’autel de la confession est un geste liturgique, avec une valence précise et un but qui n’est pas seulement symbolique. La présence d’une idole de la « terre mère » est une offense directe à Dieu et à la Sainte Vierge, un signe tangible qui explique en quelque sorte les nombreuses remarques irrévérencieuses de Bergoglio à l’égard de la Sainte Vierge.
Il n’est donc pas surprenant que ceux qui veulent démolir l’Église du Christ et la papauté romaine le fassent depuis la plus haute Chaire, selon la prophétie de Notre-Dame de La Salette : « Rome perdra la Foi et deviendra le siège de l’Antéchrist ». Il me semble qu’aujourd’hui nous ne pouvons plus parler d’une simple « perte de la foi », mais nous devons prendre note de l’étape suivante, qui s’exprime dans une véritable apostasie, tout comme la subversion initiale du culte catholique avec la réforme liturgique évolue dans une forme de culte païen qui implique la profanation systématique du Saint-Sacrement – surtout avec l’imposition de la Communion dans la main, sous le prétexte du Covid – et dans une aversion de plus en plus évidente pour l’ancienne liturgie.
En substance, de nombreuses formes de « prudence » initiale dans la dissimulation des véritables intentions des innovateurs disparaissent, révélant la véritable nature de l’œuvre des ennemis de Dieu. Le prétexte de la prière commune pour la paix, qui à Assise légitima les poulets égorgés et d’autres abominations scandaleuses, n’est plus nécessaire aujourd’hui, et l’on théorise que la fraternité entre les hommes peut être séparée de Dieu et de la mission salvatrice de l’Église.
Quelle est votre évaluation des événements survenus depuis octobre 2019, en particulier l’abandon par Bergoglio du titre de Vicaire du Christ, le fait qu’il ne célébrait plus à l’autel papal et la suspension de la célébration publique de la messe à Sainte Marthe ?
Le principe philosophique Agere sequitur esse (l’agir suit l’être) nous enseigne que chacun se comporte selon sa façon d’être. Celui qui refuse d’être appelé Vicaire du Christ a de manière évidente l’impression que ce titre ne lui convient pas, ou même regarde avec mépris la possibilité d’être Vicaire de Celui que, par ses paroles et ses actes, il montre ne pas vouloir reconnaître et adorer comme Dieu. Ou plus simplement, il ne considère pas que son propre rôle au sommet de l’Église devrait coïncider avec le concept catholique de la papauté, mais avec une version actualisée et « démythifiée » de celui-ci. En même temps, ne se considérant pas comme le Vicaire du Christ, Bergoglio peut aussi s’exonérer de se comporter comme tel, en adultérant avec désinvolture le Magistère et en scandalisant tout le peuple chrétien. Célébrer in pontificalibus à l’autel érigé sur la tombe de l’apôtre Pierre ferait disparaître l’Argentin, occulterait ses excentricités, cette expression de dégoût perpétuel qu’il ne parvient pas à dissimuler chaque fois qu’il célèbre les fonctions papales : mieux vaut pour lui se mettre en évidence sur le Sagrato désert de Saint-Pierre, en plein lockdown, attirant sur lui l’attention des fidèles qui autrement serait dirigés vers Dieu.
Reconnaissez-vous donc la valeur « symbolique » des actes du pape François ?
Les symboles ont une valeur précise : le choix du nom était symbolique, la décision de vivre dans la Domus Santa Marta, l’abandon des insignes et des vêtements propres au pontife romain, comme la mozzette rouge, le rochet et l’étole, ou les armoiries papales sur la ceinture. L’insistance obsessionnelle sur tout ce qui est profane est symbolique, tout comme l’impatience devant tout ce qui rappelle symboliquement un contenu spécifiquement catholique. Le geste par lequel, à l’épiclèse lors de la consécration de la messe, Bergoglio recouvre chaque fois complètement le calice, le bloque de la main, comme pour empêcher l’effusion du Saint-Esprit, est peut-être symbolique.
De même, tout comme l’acte de s’agenouiller devant le Saint-Sacrement témoigne de la foi en la Présence réelle et est un acte d’adoration envers Dieu, en ne s’agenouillant pas devant le Saint-Sacrement, Bergoglio proclame publiquement qu’il ne veut pas s’humilier devant Dieu, alors qu’il n’a aucun problème à se mettre à genoux devant des immigrants ou des fonctionnaires d’une république africaine. Et en se prosternant devant la Pachamama, certains frères, religieux, clercs et laïcs ont accompli un acte de véritable idolâtrie, honorant indûment une idole et adorant un démon. Les symboles, les signes, les gestes rituels sont donc l’instrument par lequel l’église bergoglienne se manifeste pour ce qu’elle est.
Tous ces « rites » de la nouvelle église, ces « cérémonies » plus ou moins évoquées, ces éléments empruntés aux liturgies profanes ne sont pas fortuits. Ils constituent une des étapes de la fenêtre d’Overton vers l’acceptation de ce qu’en réalité Bergoglio avait déjà théorisé dans ses discours et dans les actes de son « magistère ». D’autre part, le sorcier qui fait le signe de Shiva sur le front de Jean-Paul II et le Bouddha vénéré sur le tabernacle d’une église à Assise peuvent être compris dans leur parfaite cohérence avec les horreurs d’aujourd’hui, tout comme dans le domaine social, avant d’envisager un avortement acceptable au neuvième mois, il fallait le légitimer dans des cas plus limités, et avant de légaliser le mariage entre personnes du même sexe, il était prudemment préférable de laisser croire que la protection de la sodomie ne remettrait pas en cause l’institution du mariage naturel.
Excellence, pensez-vous donc que ces événements auront un développement supplémentaire ?
Si le Seigneur, le Grand et Eternel Prêtre, ne daigne pas mettre fin à cette action de perversion générale de la hiérarchie, l’Eglise catholique sera de plus en plus obscurcie par la secte qui se superpose abusivement à elle. Nous avons confiance dans les promesses du Christ et dans l’assistance spéciale du Saint-Esprit, mais nous ne devons pas oublier que l’apostasie des dirigeants de l’Église fait partie des événements eschatologiques et ne peut être évitée.
Je crois que les prémisses énoncées jusqu’à présent – et qui remontent en grande partie à Vatican II – conduisent inexorablement et de manière de plus en plus explicite à une « profession d’apostasie » de la part des dirigeants de l’église bergoglienne. L’Ennemi exige la fidélité de ses serviteurs et si, dans un premier temps, il semble se contenter d’une idole en bois vénérée dans les jardins du Vatican ou d’une offrande de terre et de plantes déposée sur l’autel de Saint-Pierre, il exigera bientôt un culte public et officiel, qui remplacera le Sacrifice perpétuel. C’est-à-dire que ce que Daniel a prophétisé sur l’abomination de la désolation qui se tient dans le lieu saint deviendrait concret. Je rappelle l’expression précise de l’Écriture Sainte : « Cum videritis abominationem desolationis stantem in loco sancto » ; il est clairement écrit que cette abomination se maintiendra, c’est-à-dire qu’elle se trouvera dans une position d’imposition effrontée et arrogante d’elle-même dans le lieu qui lui est le plus étranger . Ce sera une honte, un scandale, une chose sans précédent devant laquelle les mots de condamnation font défaut.
Qu’est-ce qui nous attend si les choses continuent dans cette direction ?
Ce à quoi nous assistons représente à mon avis la répétition générale pour l’établissement du règne de l’Antéchrist, qui sera précédé par la prédication du faux prophète, le précurseur de celui qui mènera la persécution finale contre l’Eglise avant la victoire finale et écrasante de Notre Seigneur.
Le « vide symbolique » de l’autel papal n’est pas seulement un avertissement pour ceux qui prétendent ne pas voir les scandales de cette « papauté ». C’est en quelque sorte une manière pour Bergoglio de vouloir nous habituer à prendre acte d’une mutation substantielle de la papauté et de l’Église elle-même; à voir en lui non pas le dernier d’une longue série de pontifes romains que le Christ a ordonnés pour faire paître ses brebis et ses agneaux, mais le premier chef d’une multinationale philanthropique qui usurpe le nom « Église catholique » uniquement parce qu’il lui permet de jouir d’un prestige et d’une autorité difficiles à égaler, même en temps de crise religieuse générale.
Le paradoxe est donc évident : Bergoglio sait qu’il ne peut détruire efficacement l’Église et la papauté que s’il est reconnu comme pape ; mais en même temps, il ne peut exercer la papauté au sens strict du terme, car, ce faisant, il devrait nécessairement parler, se comporter et apparaître comme le Vicaire du Christ et le Successeur du Prince des Apôtres. C’est le même paradoxe que nous observons dans la sphère civile ou politique, où ceux qui sont constitués en autorité pour gouverner la chose publique et promouvoir le bonum commune sont en même temps les émissaires de l’élite et ont pour tâche de démolir la Nation et de violer les droits des citoyens. Derrière le deep state et la deep church, il y a toujours le même inspirateur : Satan.
Que peuvent faire les laïcs et le clergé pour éviter cette course à l’abîme ?
L’Église n’appartient pas au pape, et encore moins à une bande d’hérétiques et de fornicateurs qui ont réussi à prendre le pouvoir par la tromperie et la fraude. Nous devons donc unir notre foi surnaturelle dans l’action constante de Dieu au milieu de son peuple par une œuvre de résistance, comme le conseillent les Pères de l’Église : le catholique a le devoir de s’opposer aux infidélités de ses Pasteurs, car l’obéissance qu’il leur doit vise à la gloire de Dieu et au salut des âmes. Nous dénonçons donc tout ce qui représente une trahison de la mission des Pasteurs, implorant le Seigneur de raccourcir ces temps d’épreuve. Et si un jour nous devions entendre Bergoglio dire que pour rester en communion avec lui nous devons accomplir un acte qui offense Dieu, nous aurons la confirmation supplémentaire qu’il est un imposteur et qu’il n’a donc aucune autorité.
Alors, prions. Prions sincèrement et avec ferveur, en gardant à l’esprit les paroles du Sauveur et sa victoire finale. Nous ne serons pas jugés sur les scandales de Bergoglio et de ses complices, mais sur notre fidélité à l’enseignement du Christ : une fidélité qui commence par la vie dans la grâce de Dieu, la fréquentation des sacrements, les sacrifices et les pénitences que nous offrons pour le salut des ministres de Dieu.
Quel est votre souhait pour le prochain Noël ?
Mon souhait est que ces temps d’épreuve nous permettent de voir que là où le Christ Roi ne règne pas, la tyrannie de Satan s’installe inévitablement ; là où la Grâce ne règne pas, le péché et le vice se répandent ; là où la Vérité n’est pas aimée, on finit par embrasser l’erreur et l’hérésie. Si beaucoup d’âmes tièdes n’ont pas su jusqu’à présent se tourner vers Dieu, reconnaissant que c’est seulement en Lui qu’elles peuvent trouver le plein et parfait accomplissement de leur existence, peut-être peuvent-elles maintenant comprendre que sans Dieu notre vie devient un enfer.
Tout comme les bergers se prosternaient en adoration aux pieds de l’Enfant-Roi, couchés dans la crèche mais significativement revêtus des langes qui, dans l’Antiquité, étaient l’apanage des rois, nous devons nous rassembler en prière autour de l’autel – même s’il est situé dans un grenier ou une cave pour échapper aux persécutions ou aux interdictions de rassemblement – car même dans la pauvreté d’une chapelle clandestine ou d’une église abandonnée, le Seigneur descend à l’autel pour se sacrifier mystiquement pour notre salut.
Et prions pour que nous puissions voir le jour où un pape reviendra célébrer le saint sacrifice à l’autel de la confession, dans le rite que Notre Seigneur a enseigné aux Apôtres et qu’ils ont transmis intact à travers les siècles. Cela aussi sera un symbole de la restauration de l’Eglise
Source : lifesitenews.com (traduction medias-presse.info)
Le paganisme mis en cause dans cet article n’a rien d’anti-christique car il était présent avant la venue historique du christ. Tout au plus le paganisme est anté-christique.
Les lecteurs païens de JN combattent aussi les mêmes ennemis que les chrétiens de JN.
Que l’on sache les païens vénèrent la vie à travers ses manifestations divines, ils sont en quête du meilleur d’eux-mêmes et de leur clan, ils aspirent au sacré et non rien à voir avec les affres du monde moderne dénoncés par l’article.
Mais si l’église dépérie c’est peut-être aussi du fait qu’elle se préoccupe essentiellement de morale et non de transcendance et de spiritualité. Il est trop facile de toujours accuser l’autre.
Poignant
Dans la perspective d’un « nouveau printemps » de l’Église catholique (« l’Église de Philadelphie dans l’Apocalypse de Saint jean), la science du Thomisme pourrait être l’antidote efficace pour démontrer l’absurdité du mouvement révolutionnaire (subversion-inversion-perversion) et les bienfaits du mouvement « évolutionnaire », le R.O.C (Réalisme-Ordre-Communion), parce qu’il est connaturel à l’homme d’atteindre Dieu par le travail, qui est plus méritoire que la vie contemplative (mouvement de la vie active au repos), commencement vers la félicité future, j’entends ici un travail à la « franciscaine », mais aussi un travail intellectuel qui n’est nullement l’avatar d’un « américanisme », américanisme qui fut dénoncé par le pape Léon XIII dans son encyclique Testem Benevolentiae du 22 janvier 1899. Ce travail reviendra aux thomistes qui seront chargés de contrer toute forme de subversion – Exemple du Procès du Talmud ou Brûlement du Talmud ou Disputatio de Paris en présence de saint Louis, exemplaires brûlés en place de Grève en 1242 –.
Le Thomisme, héritier de l’Organon d’Aristote, permet l’activité discursive (objet de la logique), celui-ci est tout à fait capable de répondre aux questions morales soulevées par les découvertes scientifiques (par exemple de Nikola Tesla ) ou les applications dans l’enseignement de certaines méthodes scientifiques — la méthode de calcul mental utilisée par l‘école conciliaire Sainte Bernadette de Tarbes —.
Le Thomisme est également capable d’éclairer les mouvements qui nous poussent vers le Surnaturel (Prophéties de Notre Dame à La Salette ), l’esprit moderniste actuel (Monisme évolutionniste) ne consistant-il pas à vider les dogmes catholiques de leur contenu surnaturel ?
Les disciplines mathématico-physiques, ordonnées à la Cause finale, pourraient sûrement expliquer les distinctions entre l’instantané pour la matière et l’apparition de l’être métaphysique, temporalité, infini, espace-temps et conclure à la nécessité de posséder Dieu à jamais dans l’Éternité , et non pas enchaîné dans l’éviternité (aevum).
Le plus beau mouvement est celui de la « Miséricorde infinie » du Créateur vers sa créature et sa remontée par la contrition parfaite de la créature vers son Créateur, mouvement local, celui du cœur, qui se dilate pour atteindre sa qualité, ses carats qui sont la pureté de cœur et d’intention.
Mais en attendant le jour béni de ce printemps, il nous faut sortir au plus vite de cette éthique évolutionniste et de son Dieu « Hasard » pour retrouver le Traditionalisme (le Sel des Évangiles) « évolutionnaire » du Dieu Trine, et non plus se complaire dans un nostalgisme, fantasme mortifère, maladie sénile des néo-quiétistes qui pensant attendre Dieu attendent en fait Godot…
Le choix est simple : d’un côté, le mouvement est toujours en mouvement, c’est l’horizontalité, la recherche insatiable dans le matérialisme, sa « science », son « progrès », et de l’autre un mouvement qui veut atteindre son terme, la béatitude, pour se reposer dans les vérités immuables, c’est la verticalité, la Transcendance, repos du pusillus grex.
Et pourquoi le (néo)thomisme en temps de détresse … ?
« … il ne suffit pas de produire la chair humaine pour qu’elle vive, il faut à l’homme une raison de vivre. La raison de vivre, l’homme, l’apprend par les emblèmes, les images, les miroirs. Qui manie le Miroir tient l’homme à sa merci. (…). Ainsi … les arts poétiques nous touchent au cœur, en Occident comme partout »
« … et pourquoi des poètes en temps de détresse ? » Hölderlin, Pain et Vin.
« Aujourd’hui l’homme occidental arrive au monde dans une mise en scène scientifique et rationnel : il nait dans un théâtre chirurgical . (…). Un biologiste à la télévision sort d’un bocal le cœur humain et le montre à des milliers de spectateurs. Sait-il qu’il assassine une métaphore. La Big Medecine – la technocratie médicale – nous doit des comptes car elle écrase le pathétique et s’empare de l’homme pour expérimenter un monde qui ne serait plus confronté à l’Abîme, un monde délivré de la pensée, mais gouverné par les violents » .
« De l’extraordinaire aventure du Droit Romain nous avons appris que Dieu n’est pas nécessaire au commerce »
PRELUDE : Avant même de se demander en quoi un retour au thomisme pourrait fortifier le catholicisme en détresse, il est bon de rappeler qu’il n’y a pas de philosophie en tant que telle pour la théologie, le théologien n’ayant plus à faire l’Expérience (« Emperia » vs. Experiencia ») de la question fondamentale de la métaphysique « Pourquoi quelque chose plutôt que rien ? » en effet la théologie lui donne la réponse reçue de la Révélation ; Dieu. Cependant la théologie « prend » à la philosophie (la métaphysique) ce qu’elle y « doit » ou « peut » trouver de la Vérité c’est-à-dire Dieu.
Ainsi le (néo)thomisme à la suite de l’Aquinate (joyeusement ignoré des Orthodoxes) ne constitue pas une philosophie mais seulement une méthode pratique d’enseignement du Dogme, de même que la théologie « savoir sur Dieu » est nullement, et ce heureusement une « science » au sens que ce mot à pris depuis un 18ième siècle entérinant l’expédient cartésien de la méthode. Notons en plus que l’Aquinate utilisant pour ses propres fins d’enseignant des catégories tirées des manuels aristotéliciens, la logique formelle le tout en ce style particulier tout boursoufflé de Droit Romain n’est, par cela même , en rien philosophe. Tout ceci donne aux Sommes ce caractère de catalogues qui annoncent les encyclopédies, cette vue d’un seul œil (œil du cyclope ou Panopticon ), œil pédagogique présentant déjà « en analogique », ce que seront « en digital » les Banques de Données (données comprises comme « faits » ! ) à ceci près que les Sommes sont des systèmes apprêtés clos, mettant hors-jeux – par démonstration syllogistique – tout ce qui contredit le Premier Principe. Par cela même les Sommes garantissent, assurent leur assise en Vérité et excluent tout relativisme du moins quant à la forme, prise en elle-même comme signifiante.
Se pose alors la question de savoir : en quoi la théologie thomiste prenant à la métaphysique (d’Aristote) ce dont elle a besoin pour des fins de « démonstration de style juridique, serait-elle plus capable (que d’autres approches) de comprendre, faire comprendre la Révélation et particulièrement ce qui nous concerne, nous appelle, les Paroles du Christ ?
Par cette référence, supposé garant de la vérité, le recours à la théologie au sceau de l’Aquinate n’est-ce pas tout simplement confondre, voire interdire tout accès à la Parole en son souffle propre ?
Posons alors ceci :
A – Qu’il est nécessaire de reprendre les Evangiles dans l’original Grec (et lorsqu’une traduction est nécessaire, d’éviter toutes celles s’inspirant de Luther, de la Réforme et de ce qui la contrant la reprend de fait. Nécessaire d’éviter radicalement les dernières versions interlinéaires jouant sur des équivalences lexicales, du mot à mot et reports sur des dictionnaires gonflés de tournures argotiques – et bientôt teintés du slang râpeux d’unimonde ? – évitant trop soigneusement le recours à l’étymologie etc. Nécessaire aussi dans une certaine mesure les recours à l’« historiographie », à un Ur-Text, à des originaux ( ?) en Araméen, en Hébreux. Tout recours historique choit nécessairement à un moment ou un autre dans l’historicisme. Qui justifie ou cherche à justifier un « fait » de foi par l’histoire risque en même temps la restriction « géographique » : l’insistance sur la Révélation comme ayant eu lieu à Jérusalem et plaçant Jérusalem, tel l’omphalos du monde aura par retour (et projection d’une Jérusalem Céleste) entrainé la manufacture d’un hybride, le judéo-christianisme dont nous vivons, et dont il faut l’espérer, nous vivons les dernières heures.
B – Le « Lien » à Dieu est atopique comme le Christ le dit lui-même et ce, sans hasard, à la Samaritaine :
« … l’heure vient où ce n’est ni sur cette montagne, ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. Vous adorez ce que vous ne connaissez pas, nous adorons ce que nous connaissons (adjonction supprimée). Mais l’heure vient, et c’est maintenant où les véritables adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité, oui car le Père cherche de tels adorateurs. Dieu est esprit et ceux qui l’adorent doivent l’adorer en esprit et vérité. » Jean IV 21-24
Penser donc à un certain danger des pèlerinages où la Source est confondue avec des lieux géographiques. Penser à la nécessité de revenir à l’Unique Source unifiante d’Inception . Ce qui est possible en se rendant ou non sur les lieux sacrés. N’est-il pas remarquable que des Poètes qui ne se sont jamais rendus sur des lieux sacrés ou bien comme l’immense Chateaubriand s’y sont certes rendus mais plus fortement en poètes qu’en touristes pèlerins, ne les décrivant pas nous font EPROUVER .
C. Alors n’est-il pas évident que si une politique peut être tirée des Ecritures ce n’est certainement pas des dits du Christ que cela est possible mais bien des seuls textes vétérotestamentaires (soigneusement coordonnés) et surtout revisités par le Droit Romain. Le passage s’effectue par Justinien et son Codex, avec son entête, si désopilante « Il y a nous et il y a les fous » et l’arrangement des « Discordances concordantes », du Décret de Gratien d’où sont manufacturées, en toute tranquillité, les commentaires des Saintes Ecritures par des Autorités catholiques puis protestantes pour finir en géopolitique mondialiste.
Ne portons-nous pas aujourd’hui, dans la Détresse, le poids de nos prétentions à l’universel ?
Corps du Texte (Programmatique)
« Long est le temps de détresse de la nuit du monde. Celle-ci doit d’abord, longuement, accéder à son propre milieu. Au milieu de cette nuit, la détresse du temps est la plus grande. Alors, l’époque indigente ne ressent même plus son indigence. Cette incapacité, par laquelle l’indigence même de la détresse tombe dans l’oubli, voilà bien la détresse elle-même de ce temps. Ce qui achève de rendre l’indigence opaque, c’est qu’elle n’apparait plus que comme besoin demandant à être satisfait ».
A – Sur quelques modes d’interprétations rafraîchissantes pour la Foi
Les travaux de Marcel JOUSSE : Un rythme mélodique de la Prière pour permettre l’Harmonie afin que le souffle (Respiration) puisse laisser advenir la Parole. Cependant les travaux de Jousse présentent un danger celui de l’enfermement géographique et ethnique de la Parole. Ce que nous retrouvons par ailleurs dans la fort belle traduction (que je préfère à toutes les autres traductions récentes et bien sûr à l’abjecte T.O.B) de la Bible par André Chouraqui inspirée par Jousse : enfermement de la Parole dans un espace géographique définit par (et non l’inverse) les langues sémitiques – langues désertiques – où s’inscrit le Coran comme retour au Dieu 1 = 1 de pure extériorité : la base du Judaïsme.
Notons encore que l’extériorité pure du Dieu de l’A.T (prononcé « athée » ?) et de l’insistance sur la lettre – forme et formulisme – la « coranisation » du texte s’est effectuée, a opéré, hélas une mutation des contenus du N.T, dès l’instant où le droit romain s’est emparé des Paroles du Christ qui ne contiennent pas même l’allusion à un tel « légalisme »
Une autre approche pratique : l’application de la Sémantique Structurale de A.J Greimas à l’étude de l’Evangile . Repris par la Foi de tels travaux permettent d’éviter le dangereux recours à « la » qui a favorisé et favorise toujours l’émergence de nouveaux pharisiens. Or c’est l’esprit même des Paroles du Christ que de dénoncer les pharisiens c.-à-d. l’hypocrisie à savoir là où forme et apparence font effets et écrans à la Vérité, à son Découvrement. Le « Devoir être » comme tel suppose que l’être est à venir, donc n’est pas etc.
B – La Messe Traditionnelle : Fontaine de Jouvence
Plutôt que de Foi, trop proche de « croyance » parlons, et vivons en Confiance. En effet on peut croire à n’importe quoi : tout ce qui se présente comme émanent de sujets « supposés savoir », experts (ex-pères) spécialistes. Ainsi nous le voyons et le verrons hélas encore, ON croit au Virus, parce que « fait » de «science » etc. mais plus en la Vérité : d’ailleurs, désormais il n’y a que des vérités, des vérités changeantes lorsque ce ne sont pas de simples « états émotionnels » qui sont pris pour vérités témoins ou faits.
Le Fou, Marseillais, Antonin Artaud auteur du Théâtre son Double et la Peste martelait au théâtre Sarah Bernard, à Paris, en 1945 ( ?) cette vérité blessante pour les âmes faussement sensibles, les Animaux Raisonnables :
« – Je ne délire pas / je ne suis pas fou / je vous dis qu’on a réinventé les microbes afin d’imposer une nouvelle idée de dieu »
Plutôt que de Foi parler de Confiance (ou Fiançailles, Fiancé(e)s de Dieu) : Confiance et non croyances – superstitions – ce sont ces dernières qui sont à la base des messes noires simulacres de la messe plutôt qu’inversion pure et simple . Simulacres qui reposent dans le fantasme des journalistes et autres spécialistes sur la gnose, en fait la basse gnose, sur le « coït » naturel ou contre . Ce n’est cependant pas l’essentiel pour que « fonctionne » les rites de la Main Gauche, ils sont , en effet appelés par la négligence de certains prêtres, une négligence encouragée par Vat d’eux, réduisant la pratique religieuse au social, accentuant ainsi, une caractéristique de ce Temps de Détresse, « Le Dieu (le Surnaturel) qui manque ».
Pour bien saisir cette défaillance il suffit de recueillir les critiques principales faites aux catholiques à travers le temps linéaire (dit historique) pour le comprendre.
Cependant la clef tient dans le geste le plus démonstratif celui du rejet de la compréhension « inception » de Phusis (qui est même chez Aristote bien plus que la Natura des philosophes juristes latins) et la désignation, condamnation de toute pratique partant de la compréhension (inception) de Phusis comme étant de la « sorcellerie » purement et simplement.
Ce Principe Anti-Physis est toujours très actif, opère toujours au cœur des christianismes et dans les catéchismes ordinaires par la référence insistante à la médecine moderne (leurs ralliement à la médecine officielle et particulièrement à la biologie) comme garant de toute vérité SUR le Körper (le corps qu’on a vs. le corps que nous sommes – Leib en Allemand, mot proche de Leben, Liebe, Leid et Lied : Amour, Vraie Vie, Souffrance et Chant – Körper, Corpse, Cadavre ou Ecorché et tout ce qui fait de l’âme, de la conscience, et de l’esprit etc. de pures fictions sauf pour quelques anecdotiques miracles ou OBE.
Le discours médical garant nous le voyons opérer aujourd’hui plus que jamais avec la même arrogance que les églises ont montrée, et ce et le plus souvent de la manière la plus perverse, envers nos médecines régionales, la connaissance des Simples, les Médecines Chinoises et Indiennes qui contrairement à la médecine occidentale sont conduites par Un Principe et non par l’empirisme, les tâtonnements de « notre » méthode expérimentale (fut-elle quantique ou on ne sait trop quoi) s’appuyant sur la méthode de Descartes (déjà contenu dans la procédure analytique aristotélicienne !).
Mais ce qui frappe le plus c’est la permanence du manichéisme ordinaire cette curieuse absence d’Ethos (donation de Séjour à l’Anthropos en son Propre) en jouant des catégories de bien et de mal sans autre formalité qu’un Devoir être abstrait et ce sans, bien sûr sans que comme Kant (le détesté Kant ) tentant – et réussissant d’ailleurs à travers les 3 Critiques – de donner une fondation à ce qui sans cette fondation demeurent des catégories, vides. Fondation donnée par la Constitution de l’Existant, sa finitude. Etc.
Jeux de catégoriels sans fondation voilà ce qui est à la clef des critiques du christianisme, qui laissent, qui ont laissé intouché la personne du Christ. La mort de dieu laisse intouchée son « essence ». elles n’accusent que l’extériorité d’un Jugement de « Dieu ». C’est seulement la théologie (scolastique) qui est visée.
Il n’y a de messes noires que parce que l’extériorité d’un Dieu (Judaïsme) s’affirme alors que le Christ parle ni d’un lieu purement extérieur (social, espace public ou transcendant abstrait) ni d’une pure intériorité (espace privé, vie intérieure sans lien etc.) . Le Christ est une évidence qui n’a pas à être démontrée. Les dites démonstrations de l’existence de Dieu sont à y regarder de près qu’un apprêt de sophiste. Qu’est-ce après tout qu’un syllogisme sinon un « pouvoir » jouissif du dire pour dire – donc de dire (le) Rien ?
Le Dieu Vivant est Trine et cela suffit pour ne pas tomber dans la représentation des 3 hypostases en procession et manquer l’Amour qui lie les 3, les meut : le filioque latin (et tout autant sa négation par l’Orthodoxie, d’ailleurs, peut-être ?) signifie bien qu’il n’y a ni 3 séparées ni possibilité de retour sur le plus dangereux 1 au Miroir : 1 = 1 cette égalité fraternelle – fratricide – qui agite le mortifère Islam.
Le Dieu Vivant opère par la Sainte Messe (et c’est là que s’évanouit la nécessité du recours aux thomismes en temps de Détresse. Et par où je commencerais si je devais donner une conférence autour de la question : comment parler de Dieu de manière telle que la conversion s’en déduise …
etc…
UN EXEMPLE DE MOUVEMENT FIGÉ PAR L’ESPRIT :
LE MONDE CATHOLIQUE TRADITIONALISTE
Il est difficile de tracer une ligne de démarcation infranchissable entre la philosophie et les sciences. La philosophie est elle-même une science, qui se suffit à elle-même et ne relève que de la raison. La philosophie, c’est la raison dans l’usage le plus noble et le plus élevé qu’elle puisse faire de ses forces. C’est la raison cherchant à se gouverner elle-même, ne posant une règle qu’à sa propre activité, s’élevant au-dessus des intérêts du moment pour découvrir le but suprême de la vie et atteindre la vérité dans son essence. C’est d’elle que part le mouvement. Elle seule peut le contenir et le discipliner.
Le mouvement implique quelque chose de distinct de lui-même, à savoir l’activité spirituelle qu’il ne produit pas et par laquelle il est produit. Il est manifestation de l’activité spirituelle ; surtout il est essentiel à la matière. On se sert généralement de l’âme et de la pensée pour l’expliquer.
Il est un sujet qui par rapport au mouvement nous interpelle : c’est l’attitude statique du monde catholique traditionaliste depuis 1958, depuis la mort de Pie XII [Eugenio Pacelli (1876-1958), Pape de 1939 à 1958], face à la prise du pouvoir au sein de l’Église universelle des Néo-Modernistes – secte professant la Théologie libérale développée au XIXème siècle par la Jeune école libérale protestante de Tubingen, à partir du livre publié en 1835 par David-Friedrich Strauss (1808-1874), La vie de Jésus ou Examen critique de son histoire (Das Leben Jesu, Kritisch bearbeitet), que les Réformés qualifient eux-mêmes de « Protestantisme athée » -, à l’utilisation très habile et digne des grands maîtres de la subversion par les Révolutionnaires du Concile en tant qu’arme pour y substituer, sans rencontrer de véritable opposition, à la religion et à l’Église fondées par le Christ sur Dieu une religion et une « Église » qui lui était vouée fondées sur le culte de l’Homme, bouleversement total de paradigme. Cela rappelle sur bien des points la révolution suscitée par la Réforme au XVIème siècle. Mais alors que nous aurions dû nous attendre à un mouvement équivalent à celui de la Contre-Réforme qui a affirmé l’hérésie protestante et a reconnu en elle l’existence d’une autre religion, d’une autre « Église », une fausse, nous n’avons rien eu de tel. Rien !…
Nous avons vu un monde catholique traditionaliste immobile, qui, ébahi, ne comprend pas le saccage des églises par les Révolutionnaires juste après la fin du Concile. Il se réveille lorsque Paul VI [Giovanni-Battisti Montini (1897-1978), Pape de l’Église catholique romaine de 1963 à 1965, Pape et Président du Collège épiscopal de la fausse « Église néo-moderniste dite conciliaire » de 1965 à 1978] a imposé en 1969 une synaxe protestante en remplacement de la Messe tridentine, synaxe élaborée par un Franc-maçon… Mais ce n’est pas pour autant qu’il a compris que les Néo-Modernistes avaient utilisé le Concile pour lui imposer une nouvelle religion et qu’il n’était plus dans l’Église catholique, continuatrice de l’Église fondée par le Christ, mais dans ce que le concile de Trente a appelé une « fausse Église ». Ce monde hurle à la résistance, bouge dans tous les sens, appelle au combat pour la Foi, Mgr Marcel Lefebvre (1905-1991) crée la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X pour maintenir le sacerdoce , mais finalement le mouvement cède, les Traditionalistes se laissent circonvenir par les Néo-Modernistes qui infiltrent le mouvement et ouvrent sous leurs pieds les fosses du Néant. On assiste alors à des divisions, à des excommunications réciproques entre frères qui hier résistaient ensemble, à des apostasies. Mais surtout à une tétanisation du mouvement, pour ce qu’il en reste. Depuis 1979, depuis que Mgr Lefebvre s’est vu proposer par les Révolutionnaires un statut canonique pour la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X sous réserve d’accepter Vatican II et de reconnaître la validité de la « Messe » de Paul VI, le monde catholique traditionaliste est figé. En 1988, il y a eu un rebondissement avec le sacre par Mgr Lefebvre de quatre évêques contre (naturellement) la volonté des Révolutionnaires qui ne voulaient pas d’évêques traditionalistes en leur sein, et pour cause !… A partir de l’an 2000, ce monde s’est chaque jour un peu plus liquéfié, ne sachant plus où est la vérité, où est Dieu, où est l’Église. La confusion s’est emparée de son esprit. Lentement, il plonge vers l’abîme ouvert à ses pieds. Il y a ici et là des éléments singuliers de résistance, mais ils ont été si bien formatés par la longue mais squelettique formation qu’ils ont reçue dans leurs séminaires qu’il est vain d’attendre quoi que ce soit de positif de leur part. D’ailleurs, tous se terrent dans leurs prieurés. Au lieu de se faire Gédéon (Cf. dans l’Ancien Testament Les Juges), ils préfèrent s’insulter les uns les autres à la grande satisfaction des ennemis de Dieu. Aussi a-t-on de quoi être pessimiste.
Pourquoi le mouvement est-il inanimé ? Pourquoi le monde catholique traditionaliste qui parle beaucoup, dans tous les sens et dans le vide, est-il paralysé ? Pourquoi aussi tant d’incohérences et de contradictions dans les discours développés ici et là depuis cinquante ans ? Pourquoi n’a-t-il aucune volonté à sortir du bourbier où il a plongé depuis le Concile Vatican II ? Pourquoi beaucoup préfèrent-ils céder aux sirènes de la secte plutôt que se battre contre les Néo-Modernistes ? L’abbé Benoît de Jorna, Supérieur de la FSSPX du district de France, nous en a fait l’aveu donné dans une Lettre aux Amis et Bienfaiteurs de la FSSPX (N° 88, mars 2020). Il est terrible : « La situation, dit-il, nous dépasse et nous échappe, on ne fait pas le poids vis-à-vis de la puissance des loups renforcée de celle du monde. Nous sommes condamnés à souffrir des bourrasques et devons-nous contenter de nous protéger des influences délétères ». Il ajoute même : « La puissance des bourrasques dépasse largement les capacités des marins, et il ne faut pas s’illusionner au point de croire qu’on pourra empêcher réellement par ses propres forces leur action destructrice. La seule chose possible et raisonnable est d’essayer de préserver tant bien que mal à la fois les hommes sur le bateau, et le bateau lui-même, principalement ses capacités de manœuvres ». Comment peut-on attendre de tels hommes qu’ils sauvent les Catholiques, et même l’humanité, du Néant, avec un tel esprit défaitiste, où l’on capitule en rase campagne sans chercher à se battre alors qu’on a choisi de rentrer dans la milice divine ? Comment le monde catholique traditionaliste peut-il espérer un jour sortir du bourbier où il a plongé et où il est toujours aujourd’hui plongé, avec une telle absence de volonté à impulser un mouvement visant à contrecarrer les forces destructrices ?
En vérité, il y a plusieurs facteurs à cette paralysie du mouvement. Laissons de côté le caractère des hommes. Les facteurs touchent plus à l’esprit : une absence élémentaire de culture politico-religieuse, historique, et philosophique ; un cléricalisme borné et obnubilé par ce qui est considéré comme étant la Tradition, qui crée des obstacles à une perception du réel et à la prise de décisions positives ; un centrage exorbitant sur la seule Messe où l’on en oublie le rôle missionnaire dévolu par le Christ aux clercs, d’avoir à satisfaire à la conversion des infidèles, à la vérité et à la Parole du Christ qui est la voix de Dieu. On peut même se demander si ceux qui ont la charge d’inspirer le mouvement ont observé le Christ agir et parler, s’ils écoutent sa Parole, et croient en sa Révélation. On a l’impression qu’au contraire des Musulmans, ils n’attachent aucune importance à leurs textes sacrés et à la Parole de Dieu. Ont-ils seulement la Foi, car s’ils l’avaient, elle serait le moteur de leur action ? On les verrait aller combattre les infidèles comme à la croisade. Leur foi ne serait-elle au fond que du vent ?
L’esprit des clercs est depuis 1979 dans le monde catholique traditionaliste totalement apathique ; il vit sur une autre planète à se faire des romans totalement déconnectés de la réalité. Cela l’incite à des discours incohérents, remplis de contradictions. Et à ne pas bouger. Quand quelque chose dans la réalité le dérange, il fuit pour s’éviter d’avoir à tirer des conclusions et prendre des décisions qui iraient contre ses intérêts, contre son bonheur terrestre (une expression qui dans la bouche de Notre Dame à La Salette raisonnait comme le pire des péchés dont les clercs était atteint). Il faut dire que ce bonheur terrestre résume toute l’attitude des clercs aujourd’hui, leur paralysie. Pour ne pas y porter atteinte, il ne se nourrit ni de la Parole de Dieu, ni de la philosophie et de l’histoire, et pas davantage par le sens critique analytique reposant sur les enseignements et commandements du Christ. Il cultive au plus haut point le cléricalisme qui est en matière de bonheur terrestre son nirvana. Cela l’a conduit à rejeter la doctrine franciscaine, trop dérangeante, en ce qu’elle est une adhésion inconditionnelle à la Parole de Dieu, s’attache trop à la réalité, lui préférant la doctrine dominicaine, c’est-à-dire le Thomisme, qui est plus orientée sur la philosophie et la raison. Elle permet surtout de prouver tout et son contraire au gré du vent, des intérêts en jeu, mais au détriment de la vérité. Surtout, elle le conduit à être aveugle, à vivre dans l’incohérence et la contradiction.
Parmi les facteurs qui incitent à la paralysie du mouvement dans le monde catholique traditionaliste, il y a d’abord une totale inculture des milieux traditionalistes au sujet de la doctrine des Néo-Modernistes. Leurs connaissances sont basées sur celles de Mgr Lefebvre qui étaient bien minces. Il avait saisi que la doctrine néo-moderniste touchait au Libéralisme, mais ses lectures (qui ne sont venues qu’après le Concile) ne lui avaient fait découvrir que le Catholicisme libéral de Lamennais (1782-1854), de Montalembert (1810-1870), et de Sangnier (1873-1950). Il ignorait tout de la Nouvelle Apologétique, plus connue sous le nom de Modernisme développée par Alfred Loisy (1857-1940), doctrine fondée sur l’historico-cristicisme, qui relevait de la Théologie Libérale. Il ignorait tout également du Libéralisme catholique de l’École catholique de Tübingen sous influence de l’école protestante de la même ville. Il ignorait encore tout de la Nouvelle Théologie plus connue sous le nom de Néo-Modernisme, qui est une revisitation philosophique de la pensée d’Alfred Loisy par Maurice Blondel (1861-1949), Henri de Lubac S.J. (1896-1991) et Pierre Teilhard de Chardin S.J. (1881-1955), approfondie après la Seconde Guerre mondiale par des théologiens progressistes, notamment par Karl Rahner S.J. (1904-1984), Yves Congar O.F.M. (1904-1995), et plus récemment par Joseph Ratzinger (1927-….). Pour Mgr Lefebvre la doctrine des Néo-Modernistes n’était qu’une variation de la doctrine catholique, un simple état d’esprit libéral qui restait dans ses fondements catholiques. A partir de là, personne n’a osé aller contre son jugement. Et tirer d’autres conclusions. Jusqu’à aujourd’hui… Certes la doctrine néo-moderniste est hérétique, ne cesse-t-on de dire, mais elle est tout de même catholique. Belle incohérence. Jamais, au demeurant, vous n’entendrez dans la bouche ou sous la plume d’un clerc traditionaliste affirmer en reprenant Saint Pie X que la doctrine néo-moderniste est le collecteur de toutes les hérésies qui tend à l’anéantissement du Christianisme, et qu’il faut donc en tirer toutes les conséquences, toutes sans exception !… Le silence est total. Ce silence est d’autant plus troublant qu’au XVIème siècle, face aux Réformés, les Catholiques étaient loin de se laisser manipuler, de composer avec les fils de Satan, de rester passif dans leur coin. Ceux qui ont eu les comportements des clercs traditionalistes d’aujourd’hui ont fini par passer au Protestantisme.
commentaire naïf après ceux plus documentés et qui méritent plus d’attention . Il m’est venu à l’esprit que le pape après son homélie de noël avait beaucoup d’humanisme ce qui est autant chrétien qu’humain qui n’a pas de cœur mais que l’on n’y sentait pas la foi intrinséque que son homélie était républicaine la foi n’était elle pas d’intercéder pour le repos de l’âme des morts la guérison des malades la fin de la pandémie message d’espoir dans la miséricorde divine accompagnant ainsi les priéres des simples chrétiens ?
Les trois vertus théologales du Chrétien sont la Foi, l’Espérance et la Charité, ce sont des Grâces de Dieu défini comme étant une « Saine Simplicité ». La Synagogue de Satan leur oppose ses vertus anti-théologales: la tolérance (on met sur le même pied d’égalité le vice et la vertu), le progrès (le scientisme et le matérialisme remplacent le Surnaturel) et la solidarité (l’ennemi est généreux avec votre argent), et justement Bergoglio incarne les Droits de l’Homme qui se sont substitués aux Droits de Dieu (1er et 2ème Commandement).