Dirigeant et étoile montante du parti socialiste italien depuis 1912, Benito Mussolini, qui dirige le journal du PSI, publie, sous la pression de la gauche interventionniste un article prônant l’entrée en guerre le 18 octobre 1914 : De la neutralité absolue à la neutralité active et opérante, Avanti ! Ce ralliement provoque l’enthousiasme des journaux de la gauche antineutraliste comme L’Internazionale, Pagine Libere (syndicaliste révolutionnaire), La Voce, L’Iniziativa (républicaine), La Folla (anarchiste), Azione socialista (socialiste).
Cependant, s’opposant ainsi officiellement à la ligne du parti, cet article vaut à son auteur d’être écarté de la direction du journal deux jours plus tard. Mussolini veut alors fonder un quotidien dont il veut faire l’organe de l’interventionnisme de gauche et entre en pourparlers avec deux dirigeants syndicalistes révolutionnaires A.O. Olivetti et Ottavio Dinale, mais il préfère finalement fonder son propre journal dont le premier numéro sort le 15 novembre 1914.
Dès son premier numéro et jusqu’en 1918, le journal comme son fondateur continue de se réclamer du socialisme révolutionnaire ; le journal porte sous le titre Il Popolo d’Italia la mention journal socialiste des ouvriers. Le journal place en exergue de son journal deux citations révolutionnaires : à gauche, une phrase d’Auguste Blanqui : « Qui a du fer a du pain » ; à droite, une citation de Napoléon Bonaparte : « La révolution est une idée qui a trouvé des baïonnettes ».
Lénine dira après que Bénito (Prénom d’un chef révolutionnaire mexicain) fut écart » du Parti: « Vous avez perdu Mussolini, quelle erreur, quelle erreur ».