Intervention de Jean-François Collin, président de l’ADIMAD, pour la messe de funéraille du comte Hubert de David de Beauregard le 3 juin 2009 à Hyères.
En cette triste après-midi je me fais l’interprète des Français d’Algérie pour exprimer ici, en leur nom, la reconnaissance très émue qu’ils ont pour Hubert de Beauregard.
Souvenons-nous. C’est l’été 1962. Hubert de Beauregard est meurtri profondément par la tragédie que vivent ses compatriotes du Sud de la Méditerranée.
Bien sûr il a apporté son discret soutien actif aux Résistants-Patriotes de l’Algérie française.
Bien sûr le parjure et le reniement du Gouvernement le choquent profondément.
Bien sûr la déportation de plus d’un million de Français de leurs départements vers une Métropole en vacances ne le laisse pas indifférent.
C’est alors qu’il crée un Comité d’accueil pour les Français d’Algérie. Il mobilise les Scouts catholiques et le Conseil municipal. Son initiative est, bien sûr, critiquée par ceux qui préférèrent soutenir les terroristes que les victimes…
Hubert de Beauregard reçoit l’appel téléphonique d’un Chanoine de Constantine qui l’informe que cent vingt enfants d’Algérie arrivent clandestinement à Toulon par bateau. Parmi eux beaucoup d’orphelins dont les parents ont été assassinés, parfois sous leurs yeux…
Un mouvement d’entraide se met en place. Notre ami en est l’âme. Il mobilise, il bouscule, il réussit le tour de force de placer tous ces petits clandestins qui pourraient être, évidemment, de très dangereux terroristes… Il en héberge lui-même, plusieurs, certains durant plusieurs mois. Le récit qu’Hubert de Beauregard nous faisait de leurs souffrances lui procurait, à chaque fois, un profond chagrin. Petit à petit tous ces enfants traumatisés à jamais furent recasés dans leurs familles ou chez des amis. Près de cinquante ans après certains d’entre eux venaient encore le remercier.
Monsieur le Comte, les Français d’Algérie se souviennent, Ils prient pour vous et ne peuvent que vous décerner le magnifique nom de « Juste » !