Les médias se tuent à le répéter : le mouvement des Gilets Jaunes s’essouffle. Le nombre des contre-marcheurs décroît de semaine en semaine. Tout l’arsenal de la communication à vocation de contre-feu a été mobilisé, presque en vain, pour débiner (déconsidérer) la mobilisation et dresser l’opinion contre elle, cela avec des arguments qui ne sont réellement sérieux que dans la bouche torve des journalistes et des élus de la majorité parlementaire, tels le manque à gagner des commerçants (nous les plaignons !) ; la France paralysée (le pays est-il censé turbiner à plein rendement le samedi, non ?) ; les violences (en fait pour beaucoup soigneusement organisées et coordonnées), les fameux Black Blocs n’étant en fin de compte que des supplétifs des forces de l’ordre. Quant à l’ultradroite, on en parle énormément mais on ne la voit jamais à l’œuvre ! Elle est apparemment une figure rhétorique, une clause de style, une figure imposée permettant de créer une symétrie imaginaire entre les deux extrêmes du spectre politique et qui, à force de martelage dans et par les médias, prend la consistance d’un fait existant. Bref, si cette droite si méchante existe, qu’on la montre, qu’on la filme et qu’on en arrête les meneurs, ou alors qu’on se taise !
Il est vrai qu’à défaut de casseurs et de pilleurs, le XIVe acte nous a superbement administré la preuve de la vilenie judéophobique des Gilets jaunes. Las, ce pauvre Finkielkraut — philosophe en peau de zébie, ex-maoïste et vache sacrée car membre d’une Académie naguère prestigieuse — s’est fait allumer en pleine rue au cri de « ici on est chez nous, retourne à Tel-Aviv, grosse m…, nous sommes le Peuple… » et autres gracieusetés. Le pauvre homme arborait le faux air ahuri qui convient en pareille circonstance (avec également une ombre de sourire en coin, il se délectait, le bougre), mais que faisait-il là ? Masochiste, voulait-il réitérer l’expérience malheureuse de la Nuit Debout d’où il s’était fait éconduire à la mi-avril 2016 ? Au fond il n’était nullement effrayé. Comme si tout cela n’avait été qu’une sorte de mise en scène, une provocation payante pour en rajouter une couche à l’odieux supposé de ces gilets jaunes si bien décrit par Macron lui-même le 21 novembre dernier comme « racistes, antisémites ou homophobes »… et tout le bataclan !
Le 31 décembre, à l’occasion des vœux à la Nation, le président avait d’ailleurs remis le couvert (chez lui une habitude désormais bien établie que de marteler des jugements aussi définitifs que sourdement empreints de violence), désignant les Gilets jaunes comme une « foule haineuse » s’en prenant « aux élus, aux forces de l’ordre, aux journalistes, aux étrangers, aux juifs, aux homosexuels… [en somme] la négation de la France… [Toutefois] l’ordre républicain sera assuré sans complaisance ». Eh bien, la chose est à présent vérifiée et documentée… Macron n’est pas un menteur, il a vu juste en stigmatisant à bon escient une « foule haineuse ». En conséquence la justice sera impitoyable à l’égard des insulteurs « parce qu’insulter un juif, c’est insulter la République » dixit le porte-parole Benjamin Griveaux, effectivement, au jour d’aujourd’hui personne n’en doute ! La justice passera, elle sera dure, et certainement beaucoup plus qu’à l’égard des violeurs, des voleurs et des narco-commerçants qui ne sont — soyons-en assurés — que des victimes collatérales de ces foules haineuses, ringardes, rancies et arc-boutées sur leur identité et leur confort petit-bourgeois.
De toute évidence — on l’a bien compris ! — le tout répressif dans le maintien de l’ordre a fait long feu, de même que la casse matérielle programmée et le pillage de boutiques, là où il était pourtant assez simple d’engager un processus de désescalade, par exemple en n’enfermant pas les manifestants dans de véritables nasses sans issue. Ce qui constitue pourtant le b-a-ba du maintien de l’ordre depuis « L’art de la guerre » du Chinois Sun Tzu, il y a quelque vingt-sept siècles…
Il n’est donc pas question lors d’encerclements hermétiques et réitérés des foules de manifestants d’erreur tactique ni même de faute grossière, mais d’un moyen délibéré de pousser à la confrontation créant des conditions propices à engendrer de sérieux accidents. Ce tout répressif — éborgneur par calcul cynique — s’est en effet appliqué à multiplier les blessés et les mutilés en vue de susciter la peur… et décourager les plus tièdes de prendre des risques à coûts exorbitants… « Certainement non, le jeu n’en vaut pas la chandelle » ! Néanmoins, toutes ces manipulations ayant échoué à dissuader ou à désamorcer la colère et la révolte, plus insidieusement, le pouvoir joue la carte de la lassitude de l’opinion : qui, ce dimanche 17 février, était responsable du blocage de Paris sans passage possible d’une rive à l’autre de la Seine entre le pont de l’Alma et Notre-Dame ?
Mais les Gilets Jaunes, bien sûr, ces gens insupportables qui ne savent pas s’arrêter à temps ! En fait, que nenni, c’est le ministère de l’Intérieur et lui seul qui a décidé de couper la capitale par le milieu et de la paralyser afin que l’exaspération des Parisiens se reporte naturellement sur les fauteurs de trouble empêcheurs de jouir des premiers soleils du printemps qui s’annonce…! Nous pouvons compter sur les médias impartiaux exempts de tout plan de communication stratégique à l’encontre des Gilets Jaunes, sur les journalistes qui, loin de distiller subtilement, au goutte à goutte, le mépris et la haine du populaire (oublieux de savoir rester à sa place), nous expliquent que les blessés sont les seuls responsables de leurs déboires : primo, les personnels de police ne faisant qu’exécuter les ordres ; deusio, parce qu’exténuées par des semaines de présence sur la brèche, les forces de sécurité sont de facto exposées à des dérapages, ce pourquoi, en cas de bavure, les manifestants n’ont qu’à s’en prendre à eux-mêmes…
Maintenant, puisque le Mouvement semble patiner, puisque personne (enfin c’est que l’on raconte) ne sait comment sortir de la crise par le haut, nonobstant le ballon d’essai lancé à propos d’un très éventuel référendum couplé avec les élections européennes, les voix devraient se multiplier pour inciter la France des ronds-points à regagner ses foyers une fois pour toutes. Au reste les choses ne devraient pas être si simples, et paradoxalement le plus lucide de nos hommes politiques est pour une fois peut-être celui auquel on pense le moins, Hollande soi-même ! Laissons-le tracer sa propre épure du problème qui taraude la France profonde sans que les commensaux du CNRS (Centre national de la recherche scientifique) grassement subventionnés y aient compris quoi que ce soit : « Quand on lit Finkielkraut, Zemmour, Houellebecq, qu’est-ce que ça charrie ? Toujours la même chose, la chrétienté, l’histoire, l’identité face à un monde arabo-musulman qui vient… C’est ça qui fait que les gens basculent, ce n’est pas parce qu’ils ont perdu 3 % de pouvoir d’achat — qu’ils n’ont pas perdu d’ailleurs ! — ou parce qu’ils sont chômeurs. Il y a des choses qui les taraudent, ils arrivent dans un train, ils voient des barbus, des gens qui lisent le Coran, des femmes voilées…» [Gérard Davet/Fabrice Lhomme — Entretien avec F. Hollande, Un président ne devrait pas dire ça].
SUBMERSION ET SUBVERSION MIGRATOIRE
Dans l’incapacité de prendre durablement le pouvoir par en haut, à l’occasion d’un coup de force à la façon d’octobre 1917 en Russie, ou d’un coup d’État institutionnel à la façon du sieur Macron en 2017, messianiques et illuministes (trotskistes freudo-marxistes et attaliens antinomistes anarcho-capitalistes) ont opté pour la subversion de la nation et de ses institutions par le bas. C’est-à-dire par la submersion sous un tsunami de migrants, faux réfugiés et faux mineurs fuyant la guerre, l’oppression ou cherchant un meilleur avenir. Submersion imposée au prétexte cousu de fil blanc qu’il existerait un sacro-saint droit/devoir d’asile inscrit dans le code génétique de la République et s’appliquant à tout un chacun sans la moindre discrimination. Autrement dit, sans exclusive venant contredire l’universalité granitique des nouvelles Tables de la Loi qu’est la charte des Droits de l’Homme de 1948… (dont René Cassin, maçon sans tablier, prix Nobel en 1968 (tiens donc !), sous la houlette de la pionnière lgébétiste Eleanor Roosevelt, fut le nouveau Moïse à la suite des constituants de 1789).
Un déferlement rendu nécessaire (voire obligatoire suivant la sophistique en usage dans des classes dirigeantes) à la suite de la dépénalisation de l’avortement devenu après janvier 1975, une liberté fondamentale coûtant annuellement, en moyenne à l’Hexagone, deux cent vingt mille naissances (une IVG pour quatre accouchements). Un lourd déficit démographique qu’induit de façon permanente cette formidable avancée sociale (sur laquelle aucun retour en arrière n’est envisageable !) qui constitue un imparable prétexte à l’ouverture des frontières. Raison pour laquelle, un an après l’ouverture des avortoirs, par décret du 29 avril 1976, le regroupement familial était instauré par le couple infernal Giscard/Chirac, le ministre du Travail étant alors le célèbre Michel Durafour.
Politique qui transforma ipso facto l’immigration temporaire de travail (désigné non sans raison par les marxistes comme « l’armée de réserve du Capital ») en immigration de peuplement… donnant, le coup d’envoi à l’actuel et cataclysmique Grand Remplacement. Assez stupidement les politiciens (des liquidateurs professionnels) crurent (ou firent mine de croire) que nous goberions en sus les autres prétextes allégués : à savoir que les migrants abonderaient les caisses de retraite. Aujourd’hui, selon l’INSEE, 60 % des nouveaux arrivants en âge et en capacité de travailler, seraient au chômage et par conséquent, à la charge de la collectivité. En 2018, environ 255 000 migrants se sont officiellement présentés à nos portes, et sur les quelque 60 000 demandes d’asile (100 000 en 2017) déposées au cours des sept premiers mois de l’année 2018, 70 % étaient de faux demandeurs, qui, déboutés, n’ont et ne seront jamais renvoyés.
COQUECIGRUES ET AUTRES BILLEVESÉES MEURTRIÈRES
Parmi les coquecigrues et autres billevesées meurtrières qui, dans une société bien faite, seraient inaudibles, objets de dérision ou tomberaient sous le coup de la loi, l’une d’entre elles consiste à prétendre que l’immigration nous enrichirait. Une thèse aussi absurde que stupide bien résumée par Mitterrand dans la formule emblématique : « Une chance pour la France »… Malheureusement cette chance ineffable a un prix qui se compte en dizaines de milliards, nul ne sait ni ne veut vraiment savoir… Un gouffre insondable où se déversent la politique de la ville, le rattrapage scolaire, les zones de priorité, les couvertures sanitaires universelles, les pensions versées dans tous les bleds et les douars du bout du monde, les fraudes multiples et le coût pharamineux des institutions judiciaires et pénitentiaires. Sujet proscrit, objet d’un interdit idéologique majeur qui, s’il était abordé sans tabou, donnerait le tournis mais également les moyens de renflouer nombre de secteurs déficitaires et de services publics en grande souffrance.
Si Macron parvient — ce que nous ne lui souhaitons surtout pas — à la fin de son mandat, ce seront deux millions d’allochtones qui au bas mot se seront, au bout de ce maudit quinquennat, installés chez nous… À l’invitation de nos gouvernants et de notre si belle et si humaine bobocratie. Pourtant, même l’ancien ministre du sieur Sarkozy Brice Hortefeux, découvrait ce 27 janvier 2019 [BFMTV] que notre pays ne détient « ni la capacité ni la nécessité » d’accueillir tout ce beau monde débordant de vie (habité par des appétits torrentueux) qui grignote silencieusement des parts du marché démographique… et bientôt politique. D’aucuns, mal intentionnés, sont aller jusqu’à évoquer un djihad par les urnes ! L’idée d’une subversion démocratique par le nombre n’est évidemment pas à exclure et une fois le point de basculement atteint rien n’exclut en effet que la France puisse devenir la fille aînée de l’Islam. Islam dont la tendance n’est pas à la modération si l’on en croit le durcissement sensible de sa pratique collective dans les trois pays du Maghreb.
In fine, le communautarisme exclusiviste aidant, cette société, pour aimablement bigarrée et plurielle qu’elle a été imaginée au départ par des idéologues ahuris, devrait assez vite aboutir — en toute logique — à une situation comparable sinon semblable à celle prévalant en Afrique australe, notamment dans le monde rural : au mieux nous pourrions d’ici trois décennies être conviés à descendre du trottoir ; au pire, le choix nous sera gracieusement offert entre la valise et le cercueil. Les Français d’Algérie ont déjà connu cela, et l’histoire bègue affichera à la commissure de ses lèvres tremblantes, la bave sanguinolente de tous les renoncements.
UNE LONGUE BAFOUILLE INDIGESTE MACRONIENNE
Macron a choisi de s’adresser le 13 janvier, en ouverture du « Grand débat », par le biais d’une longue bafouille indigeste, aux indigènes hexagonaux (de souche) — pas un mot à l’attention des arrivants de fraîche date naturalisés céfrans grâce à des jeux d’écriture ! — Dans cette missive, l’immigration (le brassage génétique) et la laïcité (l’intolérante religion de l’athéisme militant), des questions vitales — et même ontologiques — ne sont abordées que dans deux courts paragraphes dans lesquels le maître incontesté du volapük conceptuel réduit grâce à un expéditif tour de passe-passe la citoyenneté au vivre ensemble !
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Léon CAMUS
Editorial du numéro 3365 de RIVAROL daté du 20 février 2019.