A QUELQUES JOURS DE NOËL, les démons se déchaînent. Ce lundi 18 décembre, une semaine jour pour jour avant la Nativité, les intrus du Vatican ont décidé d’autoriser la bénédiction religieuse de « couples du même sexe » et de « couples en situation irrégulière » (concubins, pacsés, divorcés remariés). De sorte que le Figaro, quotidien pourtant officiellement conservateur, peut écrire sans aucune réserve : « Pour la première fois de son histoire, l’Eglise catholique donne son feu vert aux bénédictions de couples homosexuels. Elle l’a annoncé ce lundi 18 décembre via un document officiel, signé par le nouveau préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, Mgr Victor Manuel Fernandez. Dans une déclaration intitulée « Fiducia supplicans », « soumise au Saint-Père, qui l’a approuvée , il est écrit qu’« il est possible de bénir les couples en situation irrégulière et les couples de même sexe » mais « sous une forme qui ne doit pas être fixée rituellement par les autorités ecclésiales ». Et ce, afin « de ne pas créer de confusion avec la bénédiction propre au sacrement du mariage ». On voit là toute l’hypocrisie de Bergoglio — qui a déjà donné son accord pour que l’on baptise des personnes transgenre et que des transsexuels non repentis puissent être témoin de mariage et parrain ou marraine de baptême — car il est dit dans le document officiel qu’il ne s’agit pas d’un mariage, à proprement parler, mais cela y ressemble étrangement. C’est une forme de bénédiction nuptiale, non ritualisée et formalisée. Mais il y aura bien une cérémonie religieuse à l’église, même si les modalités pratiques sont laissés au libre choix du célébrant qui pourra improviser, faire ce que bon lui semble, l’essentiel étant bien sûr de se montrer inclusif.
Voilà le premier résultat concret, tangible du récent synode sur « l’avenir de l’Eglise » qui s’est achevé fin octobre. Beaucoup pensaient que Bergoglio, que l’on dit très affaibli et qui a soufflé péniblement ses 87 bougies le 17 décembre, attendrait la seconde session de ce synode, prévu en octobre 2024, pour statuer. Il a pris tout le monde de court, ou presque, imposant sa décision quelques jours seulement avant la grande fête de Noël. Difficile d’aller plus loin dans le scandale, l’immoralité et l’impiété. Cette décision, malgré les quelques précautions hypocrites prises dans le document “romain” pour ne pas s’aliéner totalement les milieux conservateurs et surtout pour faire passer la pilule (c’est presque toujours ainsi que la révolution avance, par paliers successifs, selon la technique du salami ou du voleur chinois) est dans les faits une légitimation morale et religieuse de l’adultère, de la fornication (pour les « couples irréguliers ») et, bien plus gravement encore, des unions homosexuelles, tant pédérastiques que saphiques.
C’EST UN NOUVEAU CHANGEMENT à 180 degrés dans la ligne des bouleversements inouïs, sur le plan doctrinal, liturgique, disciplinaire, moral, pastoral, que nous connaissons en permanence depuis Jean XXIII et Vatican II. La Bible, tant l’Ancien que le Nouveau Testament, condamne pourtant, de manière explicite, sans aucune ambiguïté, l’homosexualité et n’aborde même pas la question des “mariages” d’invertis tant cette question était jusqu’il y a peu impensable. Tous les catéchismes ont pareillement toujours condamné « le péché contre l’ordre de la nature », ainsi que l’appelle le Catéchisme de Saint Pie X qui le qualifie même de « crime qui crie vengeance de Dieu » au même titre que l’homicide volontaire, l’oppression des pauvres et le refus de salaire aux ouvriers. Au-delà du christianisme, toutes les grandes religions, la plupart des civilisations, des philosophies et des spiritualités ont toujours porté un jugement très sévère sur ce que l’on appelait naguère le vice italien et ont toujours été opposées à la légitimation publique de ces pratiques déviantes.
Ce qui vient de se passer est donc tout sauf anodin. C’est un tremblement de terre, un séisme qui montre à quel point nous vivons des temps véritablement apocalyptiques, antéchristiques et eschatologiques. Qu’un homme en blanc qui se fait passer aux yeux du monde pour le vicaire du Christ puisse donner sa bénédiction à une telle ignominie prouve que notre monde est devenu un chaudron infernal. Comment peut-on bénir le mal, le péché, le désordre ? C’est impossible. C’est tout le contraire du message de Noël. L’infiniment grand s’est fait infiniment petit, Dieu s’est fait homme, le Verbe s’est fait chair, comme on le chante dans le magnifique cantique Minuit chrétiens « pour effacer la tache originelle et de son Père arrêter le courroux ». La Seconde Personne de la Trinité, par son Incarnation, s’est unie à notre nature humaine (tout en gardant pleinement sa nature divine), s’est abaissée jusqu’à nous pour réparer le péché d’Adam et tous ceux commis depuis par les hommes. C’est la preuve de l’extrême gravité du mal aux yeux de Dieu. Le Père a sacrifié son propre Fils tant le péché lui fait horreur. Si le Christ est né dans une étable et est mort sur la Croix de manière ignominieuse au milieu de larrons, c’est, selon la doctrine chrétienne, pour réparer le mal commis par l’homme (et tout particulièrement par Adam qui a commis un péché de nature) en désobéissant à Dieu.
L’Incarnation du Verbe témoigne tout à la fois de l’amour infini, inouï, renversant, stupéfiant de Dieu pour l’homme, fût-il pécheur, mais aussi, et on oublie souvent de nos jours cet aspect essentiel, l’exceptionnelle gravité du mal. Seul un Dieu se faisant homme pouvait réparer, effacer le péché adamique. Il fallait que ce fût un homme pleinement homme qui réparât la faute commise par le premier homme. Et il fallait que ce fût un Dieu pleinement Dieu qui effaçât l’offense inouïe faite à Dieu, ce que ne pouvait pas faire un simple humain. Telle est la théologie catholique la plus traditionnelle et la plus fondamentale.
C’est le cœur du mystère de l’Incarnation et de la Rédemption : le Dieu fait homme vient effacer la tache originelle et ouvrir à nouveau le Ciel qui était fermé depuis la chute pourvu que l’on fasse la Volonté divine, que l’on manifeste par sa foi et ses œuvres son incorporation au Christ. Par conséquent, promouvoir le péché, légitimer le mal, vouloir lui donner une forme de bénédiction de nature religieuse, cultuelle dans une église qui est la maison de Dieu est une infamie. C’est un acte proprement satanique. Et il faut avoir perdu tout sens moral pour ne pas le voir et ne pas en être indigné, scandalisé, effrayé. Qu’on ne nous fasse pas croire que Bergoglio et ses acolytes ont la foi et craignent Dieu, la crainte de Dieu étant le commencement de la sagesse dit l’Ecriture et elle est l’un des sept dons du Saint-Esprit. Ce sont des suppôts de l’Enfer qui doivent être désignés et traités comme tels et avec lesquels aucune collaboration n’est possible et auxquels a fortiori il est impossible de se soumettre en quoi que ce soit, si peu que ce soit.
CE MÊME 18 DÉCEMBRE se tenait au ministère de la Santé une réunion avec des soignants pour évoquer le projet de loi pudiquement baptisé « sur la fin de vie ». Ce projet qui dépénalise l’euthanasie et le suicide assisté doit être présenté en Conseil des ministres en février 2024. Rédigé sous la houlette du ministre aux Professions de santé, Madame Agnès Firmin Le Bodo, ce document de 35 pages, qui se décline en 21 articles, propose un texte en trois parties : les soins d’accompagnement, les droits des patients et l’aide à mourir, expression retenue pour qualifier la nouvelle possibilité de mettre un terme à son existence. Ce qui est appelé pudiquement « l’aide à mourir » serait inscrit dans l’article L 110-5 du Code de la Santé. L’aide à mourir serait réservée aux Français majeurs, atteints d’une « affection grave et incurable qui engage son pronostic vital à court ou moyen terme » (avec une fourchette de « 6 à 12 mois » selon ce document) ou présentant une « souffrance physique réfractaire ou insupportable » liée à leur maladie. Ces critères excluent pour le moment (mais n’ayons aucune illusion, ça viendra) les souffrances « exclusivement liées à des troubles psychiques ou psychologiques ». L’adverbe “exclusivement” n’est à cet égard pas particulièrement rassurant.
L’aide à mourir — qui consiste « en l’administration d’une substance létale » — serait « par principe » effectuée « par la personne elle-même ». Mais « un médecin, un infirmier » pourraient intervenir lorsque le malade « n’est pas en mesure physiquement d’y procéder », indique le document. Une autre possibilité évoquée fait encore davantage froid dans le dos. L’avant-projet suggère en effet que ce rôle puisse être endossé par un proche. Par exemple pour « amener le verre et faire boire à la personne la substance létale…». Le catéchisme enseigne qu’il faut honorer et assister ses parents dans leurs vieux jours. Là, il faut leur apporter la substance létale dans un verre. Peut-on aller plus loin dans l’horreur et la barbarie ordinaires ? Jusque-là on tendait un verre pour qu’une personne se désaltère, se sente mieux, là la boisson servira à la tuer, et c’est un proche, un enfant, un époux, un frère, une sœur, un cousin qui endossera ce rôle et cette responsabilité. Quel cauchemar éveillé !
DE MÊME que Bergoglio se garde bien d’évoquer le mot de mariage pour la bénédiction religieuse des accouplements sodomites et saphiques, l’avant-projet de loi sur l’euthanasie ouvre la porte au suicide assisté et à l’euthanasie, mais sans jamais utiliser ces termes. On tue, mais on le fait de manière hypocrite, déguisée. Le modèle travaillé par Agnès Firmin Le Bodo prévoit que le suicide assisté ait obligatoirement lieu en présence d’un soignant. Une modalité qui se rapproche du modèle belge car le patient serait obligé de programmer à l’avance la date et l’heure de sa mort afin de s’assurer de la présence d’un médecin ou d’une infirmière. Le Figaro explique que « ce déroulé est donc différent de l’assistance au suicide pratiquée dans l’Oregon, “modèle” pourtant vanté par la ministre aux Professions de santé car il laisse une grande part au libre arbitre du patient. Dans cet État américain, les patients qui obtiennent une “kill pill” sur ordonnance peuvent choisir de l’ingérer à tout moment, sans accompagnement médical, et un grand nombre d’entre eux y renoncent. » Pour que les patients ne renoncent pas facilement à se donner la mort, le gouvernement français a tout prévu : un soignant doit être obligatoirement présent. Et le “soignant” (qui ne soigne pas mais tue) décidera tout seul. « Il ne s’agit pas d’une décision collégiale, mais bien d’une décision prise par le médecin », souligne le document. Un médecin ou un infirmier devrait obligatoirement être présent avant le geste final pour préparer le produit létal ou installer la perfusion si besoin. Il ne serait pas tenu « d’être dans la même pièce » aux derniers instants. Mais, attention, ce “soignant” (qui en fait donne la mort, on vit dans un mode orwellien) devrait néanmoins rester sur place pour pouvoir «intervenir en cas d’incident lors de l’administration ». Le gouvernement a tout prévu !
L’avant-projet de loi évoque également un tout nouveau concept, celui du « secourisme à l’envers » (sic !) pour pouvoir « hâter le décès en limitant les souffrances ». Quelle immonde tartuferie ! Une inversion de la mission de soins qui n’étonne guère dans un monde qui repose sur l’inversion dans tous les domaines : moral, sexuel, religieux. Après le décès, le médecin ou l’infirmier devrait enfin enregistrer la procédure dans un système d’information pour qu’elle puisse être tracée par une « commission d’évaluation et de contrôle du dispositif d’aide à mourir ». La technocratie a, on le voit, toute sa place dans ce commerce de la mort volontaire. Et naturellement ce suicide assisté sera pris en charge par l’assurance maladie. Cet acte ferait ainsi son entrée dans le Code de la sécurité sociale pour pouvoir être remboursé. En revanche, le projet de loi ne prévoit pas de modifier le Code Pénal qui définit le meurtre et l’assassinat. On se demande pourquoi car c’est bien d’une forme d’homicide qu’il s’agit.
Les tenants de la culture de mort ont tout prévu : alors que les gériatres et les soignants en Ehpad se sont montrés particulièrement inquiets par la légalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté, le document gouvernemental prévoit qu’une hospitalisation ou un hébergement dans un Ehpad, « ne peut pas faire obstacle à l’accès d’une personne malade à l’aide à mourir ». Si les professionnels de santé de ces lieux ne souhaitent pas y participer, le responsable de l’établissement serait tenu de permettre une intervention extérieure. Même la situation des malades incarcérés a été anticipée, les pouvoirs publics pensent décidément à tout ! Les détenus devraient pouvoir accéder au suicide assisté « en dehors des établissements pénitentiaires », quitte, tenez-vous bien, à porter un bracelet anti-rapprochement s’ils ont été condamnés pour des infractions de nature conjugale ! Non, on ne rit pas ! Dans quel monde allons-nous devoir vivre (ou survivre) ?
TOUT À SA FRÉNÉSIE mortifère, le gouvernement Borne a par ailleurs présenté le 12 décembre en Conseil des ministres le projet de loi inscrivant « le droit à l’avortement » dans la Constitution. Selon une source parlementaire, ce projet de loi a été inscrit à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale pour le mercredi 24 janvier. Après l’examen à l’Assemblée nationale et au Sénat, la formulation devra encore être avalisée par 3/5e des députés et sénateurs réunis en Congrès à Versailles, ce qui ne sera hélas qu’une simple formalité, les opposants à cette initiative monstrueuse se comptant sur les doigts de la main. Rappelons que l’avortement est une boucherie.
Puisqu’il est autorisé en France désormais jusqu’à 14 semaines de grossesse, cela implique de fracasser le crâne du bébé, avant de l’aspirer et de le jeter à la poubelle tel un mouchoir usagé. C’est ce crime abominable qui va être gravé dans le marbre constitutionnel comme s’il s’agissait d’une liberté fondamentale, d’un droit inaliénable, d’une conquête fantastique, d’une avancée considérable. Alors qu’il s’agit en réalité d’une monstruosité sans nom, d’une négation de la civilisation, de la vie, de la morale, de la famille, du bon sens.
SI ON AJOUTE à tout ce tableau déjà apocalyptique les horreurs qui se commettent jour et nuit à Gaza où des civils innocents sont massacrés, affamés, assoiffés, privés de soin, privés de tout, dans l’indifférence générale, par l’armée sioniste, la plus morale du monde selon Meyer Habib, en réalité la plus criminelle et la plus inhumaine, il y a de quoi être effrayé. Jamais le mal n’a peut-être été aussi profond, aussi étendu, aussi intense qu’aujourd’hui. On dit que les derniers temps seront marqués par un grand refroidissement de la charité. Et c’est ce que nous voyons partout actuellement. On en est jusqu’à essayer de déraciner du cœur de l’enfant, dès le plus jeune âge, le sens du bien et du mal. Tout est inversé. C’est Satan qui mène le bal. Et l’année qui va bientôt commencer s’annonce terrible avec la constitutionnalisation de l’avortement, la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté, le massacre de masse qui continue à Gaza, les horreurs liées à une immigration incontrôlée et favorisée par tous les moyens dans notre pays — malgré les gesticulations parlementaires actuelles entre la fausse droite et la Macronie sur un projet de loi Darmanin qui ne changera strictement rien à la submersion que nous subissons —, et la répression qui ne cesse de s’aggraver avec la multiplication des interdictions, des dissolutions, avec le règne de la guillotine judiciaire, les comparutions immédiates et les jugements expéditifs pour sanctionner de prétendus « crimes de haine ».
Mais, aussi noir que soit le présent, aussi angoissant que soit l’avenir, au milieu des ténèbres actuelles et des ruines qui partout s’accumulent, conservons à la plus fine pointe de l’âme, grâce à la méditation du mystère de Noël, ce Dieu qui s’incarne et nous rouvre le Ciel tant il nous aime, la paix et la joie. Non pas la paix de Pilate qui refuse de combattre les injustices et les ignominies et qui n’est au final que compromission, égoïsme, faiblesse et lâcheté. Mais celle de l’Auteur de la Vie, du Prince de la Paix. Celle du risque pris, du devoir accompli, de la bonne conscience, de la fidélité aux principes, du courage en action, du combat contre toutes les formes de mensonge, d’imposture et d’injustice, de l’amour vécu et partagé, de la vie qui se donne et se sacrifie. Et faisons enfin grandir en nous la joie, pas celle, factice, trompeuse et éphémère du monde, qui débouche toujours sur la tristesse, la dissipation et la désillusion, mais cette joie chrétienne, pleine de confiance et d’abandon, simple et profonde, qui apaise et guérit, comble et irradie, vivifie et fortifie, calme et rassasie, et que rien ni personne ne pourra nous enlever. Joyeuses et saintes fêtes de Noël à tous ! […]
RIVAROL, <[email protected]>
Source : Éditorial de Rivarol
Vous êtes dans l’erreur. Mon frère est mort du sida sans bénédictions. Jésus avait déjà tranché cette question lorsque le centurion lui demanda de venir sauver son enfant (dans un évangile) ou son serviteur (dans un autre évangile) : « Je ne suis pas digne que tu entres chez moi » « En vérité je n’ai pas trouvé une telle foi en Israël ».
Le centurion vivait avec une femme juive mais ne pouvait l’épouser parce qu’il lui aurait fallu passer par la circoncision, chose répugnante pour lui. Mais les juifs le respectaient parce qu’il avait restauré la synagogue de Capharnaüm.
L’enfant c’était son fils, mais il ne pouvait pas le dire parce qu’il n’était pas légitime, donc hors de la loi mosaïque. Et le serviteur c’était le même avec plus de retenue. Jésus est passé par dessus la loi mosaïque et l’a guérit.
C’est exactement ce que fait le pape François. Il ouvre les portes de l’amour qui étaient bloquées par la loi de l’église. Loi qui était nécessaire pour un peuple infantilisé jusqu’à aujourd’hui. Mais il n’a pas ouvert les portes au dérèglement des meurs.
Baudouin