L’ADAGE EST CONNU. En France, lorsqu’on veut se débarrasser d’une difficulté majeure, dégonfler un mécontentement, enterrer une revendication, on crée une commission ou on lance un grand débat. On se souvient que pour ne pas avoir à réformer le code de la nationalité selon le principe du droit de filiation, contrairement à ses promesses de campagne solennisées dans la plate-forme RPR-UDF de 1986, le gouvernement de cohabitation de Jacques Chirac avait institué la commission Marceau-Lang qui avait maintenu le principe désastreux du droit du sol, assurant ainsi la création annuelle de centaines de milliers de Français de papier. De même Nicolas Sarkozy, avait-il lancé un grand débat sur l’identité nationale pour mieux enfumer le public, lui faire accroire qu’il prenait les choses en main, qu’il allait enfin conduire une politique ferme et audacieuse visant à maîtriser réellement les flux migratoires, en réalité il ne s’agissait que d’une énième entreprise de manipulation de l’opinion.
De la même manière la lettre adressée aux Français par Emmanuel Macron le 13 janvier au soir et destinée à ouvrir le « grand débat national » qui doit se dérouler jusqu’au 15 mars, soit deux mois et demi avant les élections européennes, est une totale escroquerie et un signe de plus du mépris et de l’arrogance de l’Exécutif à l’égard du peuple.
D’abord les sujets les plus fondamentaux pour la survie de notre peuple et de notre nation sont laissés de côté. On prétend assurer une réelle liberté de parole et d’expression alors même que d’ores et déjà on délimite les sujets que le peuple aura le droit d’aborder. Contrairement à ce qu’il avait semblé concéder lors de son message télévisé du 10 décembre dernier, où il était manifestement apeuré, la question de l’immigration ne fait pas partie des seuls quatre thèmes autorisés du débat et qui sont : l’impôt et la dépense publique, l’organisation de l’Etat, la transition écologique, la démocratie et la laïcité.
ET IL N’EST pas question pour le chef de l’Etat d’arrêter, et encore moins d’inverser, le courant de l’immigration dans notre pays alors même que nous connaissons un chômage massif, un endettement spectaculaire, que nous subissons des impôts et des taxes écrasants voire confiscatoires (que le chef de l’Etat ne propose pas de diminuer), une montée continue de la délinquance et du crime et des actes terroristes à répétition. « La citoyenneté, écrit Macron dans sa missive, c’est aussi le fait de vivre ensemble. Notre pays a toujours su accueillir ceux qui ont fui les guerres, les persécutions et ont cherché refuge sur notre sol : c’est le droit d’asile, qui ne saurait être remis en cause. Notre communauté nationale s’est aussi toujours ouverte à ceux qui, nés ailleurs, ont fait le choix de la France, à la recherche d’un avenir meilleur : c’est comme cela qu’elle s’est aussi construite. Or, cette tradition est aujourd’hui bousculée par des tensions et des doutes liés à l’immigration et aux défaillances de notre système d’intégration. Que proposez-vous pour améliorer l’intégration dans notre Nation ? En matière d’immigration, une fois nos obligations d’asile remplies, souhaitez-vous que nous puissions nous fixer des objectifs annuels définis par le Parlement ? Que proposez-vous afin de répondre à ce défi qui va durer ? » Les Français n’ont à la rigueur le droit de donner leur point de vue que s’il entre dans le cadre d’une politique d’intégration des immigrés et d’accueil de nombreux migrants supplémentaires chaque année. Ce qui signifie poursuivre une politique de Grand Remplacement et, disons-le, de génocide des Français de souche. Car, non seulement il n’est pas question de freiner, d’arrêter ou d’inverser les flux migratoires, mais il n’est pas question non plus, le gouvernement l’a dit explicitement, de revenir sur la légalisation du mariage homosexuel, alors que cette revendication est pourtant arrivée largement en tête des revendications des Gilets jaunes sur les réseaux sociaux, non plus que sur « le droit à l’avortement ». Cela n’est pas étonnant de la part d’un pouvoir pédérastique et criminel qui ne promeut que la culture de mort et que ce qui est contre-nature. Les photos ahurissantes de Macron à la fête de la musique le 21 juin dernier avec des danseurs noirs, immigrés et LGBT, puis le 30 septembre aux Antilles avec des prisonniers noirs torses nus condamnés pour crimes en disent plus long qu’un discours sur l’inverti qui nous tient lieu de chef de l’Etat.
PAS QUESTION non plus pour le président de la République de contester si peu que ce soit le dogme et la nécessité de la transition écologique. Et ce, alors même que la colère et l’indignation des Gilets jaunes sont nées directement de l’augmentation vertigineuse des taxes sur les carburants au nom de la diabolisation, très suspecte, des énergies fossiles. Là encore, les Français ne sont pas interrogés sur la pertinence de cette mode — c’est un dogme auquel on ne peut toucher et qui ne saurait être contesté — mais sur les modalités du financement de ladite transition écologique. Peut-on se moquer davantage du monde ?
De la même manière, Macron prend les Français pour des imbéciles lorsqu’il vante l’exceptionnelle liberté de parole, d’expression et d’opinion dont on jouirait en France : « La France est, de toutes les nations, une des plus fraternelles et des plus égalitaires. C’est aussi une des plus libres, puisque chacun est protégé dans ses droits et dans sa liberté d’opinion, de conscience, de croyance ou de philosophie. Et chaque citoyen a le droit de choisir celles et ceux qui porteront sa voix dans la conduite du pays, dans l’élaboration des lois, dans les grandes décisions à prendre. Chacun partage le destin des autres et chacun est appelé à décider du destin de tous : c’est tout cela, la Nation française. Comment ne pas éprouver la fierté d’être Français ? »
Comment le chef de l’Etat ose-t-il tenir de tels propos, dans son message à la nation, alors même que les lois limitant la liberté d’expression et de recherche sur un nombre chaque jour plus grand de sujets n’ont cessé de se multiplier depuis quelques décennies : loi Pleven en 1972, loi Gayssot en 1990, loi Lellouche en 2002, loi créant un délit d’homophobie en 2004, loi visant à exercer un contrôle strict des réseaux sociaux, création de la DILCRAH (Délégation interministérielle à la lutte contre le Racisme, l’Antisémitisme et la Haine anti-LGBT), loi sur les fake news, etc. Et que de surcroît la répression des manifestants est de plus en plus féroce et la dramatisation des faits les plus anodins systématique. Les pouvoirs publics et les media à leur solde voudraient-ils légitimer le tir à balles réelles sur la foule des gilets jaunes qu’ils ne s’y prendraient pas autrement. On excuse, on nie ou on passe sous silence les violences et la brutalité policières mais chaque incivilité, réelle ou supposée, de gilets jaunes est systématiquement mise en évidence, stigmatisée, dramatisée. Cela est tout sauf innocent et contraste avec ce qui s’était passé avec les émeutes des banlieues, aux Minguettes en 1981, à Vaulx-en-Velin en 1990 et pendant le Ramadan 2005 un peu partout en France où l’on minimisait les violences, les exactions et les déprédations des émeutiers allogènes dont aucun n’a été ni tué ni grièvement blessé à l’époque par les forces de l’ordre alors que l’on compte déjà une douzaine de morts et deux mille blessés environ parmi les gilets jaunes depuis le début du mouvement. On ne réforme pas un régime abject, menteur et contre-nature. On le conteste radicalement et on l’abat. Le renversement de ce pouvoir rothschildien, pro-migrants et pro-LGBT est chaque jour qui passe une nécessité des plus impérieuses. Pour la survie de notre peuple et de notre nation.
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Jérôme BOURBON.
Editorial du numéro 3360 de RIVAROL daté du 16 janvier 2019.