Identification d’un mécanisme mondialiste : la subversion des sociétés organiques par l’art et la culture « de pointe »1
Ce qui se fait dans le monde de l’art contemporain et de la culture officielle est désormais bien connu dans le petit monde des “résistants”.
Malheureusement, l’identification des problématiques induites par cet art et cette culture ne suit guère et lorsqu’on ne refuse pas carrément de regarder de telles “horreurs” en face, on élude à peine moins vite le nécessaire travail critique et conceptuel en les taxant de « n’importe quoi ».
Non, une fois pour toutes les productions (les œuvres) de l’art contemporain ne sont pas « n’importe quoi » ! Elles s’inscrivent, qu’on le veuille ou non, dans un procès historique précis qui apparaît logique et prend sens lorsqu’on le considère dans son ensemble.
Considérées hasardeusement au fil de l’actualité sans volonté de mise en ordre et de systématisation, les innombrables œuvrettes des artistes reconnus et le bavardage intarissable des spécialistes surprennent, déroutent, déconcertent les bonnes volontés. On se débarrasse alors de cette patate chaude, qui, décidément, ne trouve pas sa place dans les schémas d’analyse historique ou politique connus, par l’inévitable « n’importe quoi ». Au mieux on risque quelques vagues hypothèses psychopathologiques.
Observées systématiquement et ordonnées en tant qu’éléments constitutifs d’un processus historique repérable, les productions artistiques contemporaines prennent tout leur sens.
Parce que les “résistants occidentaux” sont, le plus souvent de formation ou d’accointance théologique ou philosophique, ils ont, tendanciellement, une vision intellectualiste, et donc biaisée, des oppositions et des conflits qui risquent de devenir les plus prégnants. Explicitons ceci : ils auraient en effet peut être quelque réticence à admettre que l’action subversive mondialiste « à large spectre » (l’action subversive en faveur du grand public si l’on ose ironiser ainsi) ne se situe déjà plus sur le plan intellectuel et cognitif, mais avant tout sur le plan sensualiste et émotionnel.
Tout au long du XIX siècle et jusque vers 1980 (en France), la domestication laïque et républicaine des populations passa surtout par la diffusion et l’inculcation d’idées politiques « démocratiques ». Même utopiques et courtes, trompeuses et logiquement insoutenables, des idées restent du domaine de l’exercice de l’intelligence et de la raison. Elles peuvent par exemple être prises pour argent comptant, refusées implicitement ou critiquées explicitement : dans tous les cas, l’intellect est, même très sommairement, sollicité, mis en branle.
Or, on est contraint de se rendre à l’évidence : c’est un tout autre mode de domestication et de socialisation « politique » (politique par antiphrase) qui a été insidieusement induit et massivement développé par les « forces mondialistes » et un type nouveau d’hommes de main à leur solde depuis environ trois décennies.
Ce nouveau mode de domestication, il faudra l’étudier longuement, mais on le prédéfinit assez bien si l’on dit qu’il s’agit de prévenir et d’interdire le développement mental des individus, de les maintenir en état d’atrophie mentale, de les maintenir au niveau des sens et du sentiment. Ou, autrement dit : de s’opposer au développement de leur intelligence et de leur raison.
À notre connaissance, les “amis” mondialistes n’ont jamais formé aucune promesse à l’égard d’un quelconque « respect », pour user de leur charabia moral, des fondements ultimes de la civilisation dont ils ont décidé d’avoir la peau.
Fondements ultimes ?
Oui, par exemple : le remplacement lent et difficile des rapports primitifs de force et de violence par le dialogue et l’émergence de références spirituelles communes ; la création et le maintien à travers l’histoire de conditions matérielles de vie autorisant la maturation de la conscience, la vie intérieure et spirituelle et donc l’adhésion libre de l’intelligence à la vraie religion.
On l’a compris : nous pensons que l’art officiel et ses très nombreuses déclinaisons (à travers la presse, la mode, la publicité, et l’enseignement de tous degrés) constituent une sorte d’appareil idéologique, d’apparence indépendant et autonome, contribuant largement au maintien de la population en état d’atrophie mentale, très exactement en un certain état d’atrophie mentale qu’il faudra spécifier rigoureusement.
État d’atrophie mentale nécessaire au bon déroulement de projets dont le vulgaire n’a, confirmation éclatante, pas à connaître.
La culture induite par le mondialisme c’est en fait un flux constant et intarissable de stimulus sensoriels ou sensualistes qui ont pour effet essentiel de s’opposer à toute totalisation, à tout ordonnancement, à toute hiérarchisation des affects, et a fortiori à tout raisonnement, à tout usage calme et reposé des facultés mentales supérieures. La culture culturelle, c’est ce qui vous interdit à jamais d’atteindre à la culture !
D’où cette injonction culturelle permanente, ce devoir de culture sans fin : il est en fait très précisément question de maintenir les populations en état permanent d’atrophie intellectuelle et d’hébétude2.
Initions le quadrillage de cet immense domaine de la fausse culture, de la culture frelatée. On peut distinguer, grosso-modo :
-le désamorçage et la neutralisation, voire la ridiculisation, d’œuvres du passé, à l’aide de procédés d’ailleurs repérables et élimés ;
-la production constante d’œuvres répétitives « à esthétique courte », dérisoires, mais intrigantes, et ne contribuant aucunement à faire émerger les problématiques, par exemple politiques, de ce temps.
Au passage, notons le biais qui consisterait à surestimer la valeur des œuvres « classiques » pour notre temps : contrairement à ce que pensent les érudits dont elles constituent l’univers et le quotidien, elles ne peuvent « dire » que des vérités très partielles sur le monde contemporain qui demanderait, précisément à être appréhendé « esthétiquement » dans toute sa complexité.
Il est donc important de concéder ceci : fabriquer interminablement et imperturbablement, des produits culturels « à esthétique courte », même dérisoires, répétitifs, nihilistes et ainsi de suite, et prendre place ainsi dans un processus historique qui, indiscutablement, est dans le droit fil de l’histoire de l’art, processus historique qui dénote, par exemple, une inflation discrète de la provocation, eh bien, c’est, indiscutablement, faire de l’art ! C’est notamment réussir à se placer dans le monde foisonnant de l’art dérisoire et cela n’est pas peu. Il faut notamment avoir acquis une connaissance parfaite du milieu et une assurance de dilettante et de blasé, et ça, c’est effectivement « tout un art ». L’art contemporain, ce n’est décidément pas « n’importe quoi » !
Pour surmonter les apories apparentes introduites ici, il suffit d’oser admettre enfin que l’art n’est pas toujours quelque chose de moral et de positif…
Dans tous les cas, on ne peut nier un profond déficit stratégique des résistants occidentaux face à ces dilettantes et blasés du monde de l’art et de la culture3.
Les effets spécifiques de cette esthétique courte, mais fascinante, cynique mais séduisante qui a pris la place de la culture au sens ancien n’a guère été considérée sérieusement et ses incidences profondes et massives, n’ont pas été prises en compte dans les schémas stratégiques des « défenseurs de la civilisation ».
Reste donc à écrire l’histoire d’un processus de subversion culturel et esthétique d’une efficacité d’autant plus redoutable qu’il n’a guère été explicitement identifié comme tel, mais apparaît habituellement aux yeux des profanes étonnés comme une vaste foire aux lubies et aux manies, assez détestables, mais sans grandes implications historiques.
Puis à élaborer une contre-offensive à la hauteur des enjeux…
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1 Cette courte note a pour but unique de contribuer à l’identification et à la prédéfinition d’un ensemble de problématiques liées au monde de l’art et de la culture après son passage sous motion mondialiste, problématiques qui se trouvent parfois frôlées et entrevues par des écrits critiques et polémiques, mais qui ne sont peut-être pas encore étudiées dans toute l’étendue de leur emprise et dans toutes les implications de leurs mécanismes. On s’est donc dispensé ici de la tension vers la rigueur conceptuelle et vers la systématicité totalisante qui caractérisent un article traitant une question. À ce stade du repérage, on se veut plus stimulant que doctrinal.
2 Nos juristes, parangons de ratiocinateurs et affidés du mondialisme, seraient bien incapables d’identifier ce crime qui fait d’innombrables victimes : l’éreintement culturel.
3 Que les innombrables producteurs d’art et de culture officiels soient effectivement les exécuteurs des basses œuvres d’un certain mondialisme financier n’a rien qui offusque la raison. On sait d’une part que la quasi-idolâtrie de l’artiste et des œuvres peut être « fabriquée » de manière tout à fait industrielle et presque à l’insu de l’individu promu, d’autre part qu’un homme de main est d’autant plus discret et insoupçonnable qu’il n’est que très partiellement conscient de l’ensemble du jeu dont il est un élément, adoptant spontanément le comportement si discrètement suggéré par ses maîtres.
Quelques références intéressantes dans ce reportage
http://www.lengadoc-info.com/750/culture/reportage-monde-culturel-deteste-tant-droite-en-general-front-national-en-particulier/