Dans un bilan communiqué vendredi, l’armée turque revendique la mort de 771 Kurdes dans les bombardements (essentiellement, concentrés surtout sur le nord de l’Irak) et les combats de rue (en Turquie, principalement dans l’est et le sud-est) depuis le 24 juillet. La Turquie ne concède la perte que d’une cinquantaine d’hommes. Les Kurdes affirment en avoir tué beaucoup plus – hier, une agence de presse kurde liée au PKK a annoncé la mort, pour un seul incident armé à Haftanin, de treize soldats turcs et la destruction d’un blindé. Avec les bilans diffusés samedi, ce sont plus de 800 Kurdes qui ont été tués.
Malgré la virulence de la répression, les actes de guerre se poursuivent à travers le pays. Le Front-Parti pour la libération du peuple révolutionnaire (DHKP-C, Devrimci Halk Kurtuluş Partisi-Cephesi), groupuscule terroriste marxiste turc, a revendiqué l’attaque de mercredi contre le palais du premier ministre turc à Constantinople.
Samedi, un capitaine de l’armée turque a été tué et deux soldats ont été blessés lors de l’attaque d’un poste militaire du secteur de Beytussebap (Sirnak, sud-est), près de la frontière avec l’Irak dans une attaque attribuée au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, Partiya Karkerên Kurdistan). Dans cette province, l’armée a affirmé avoir tué 12 membres du PKK. Le siège régional du Parti pour la justice et le développement (AKP, Adalet ve Kalkınma Partisi), le parti au pouvoir, a été touché par une bombe à Diyarbakir (sud-est).
Élections le 1er novembre en Turquie
Dans ce contexte, le président islamiste Recep Tayyip Erdogan, qui tente d’exploiter une situation de guerre larvée dont il est en grande partie responsable pour s’imposer en sauveur, a annoncé la tenue d’élections pour le 1er novembre prochain. Il réclame pour rétablir l’ordre une forte majorité. L’assemblée issue des élections du 7 juin dernier a été incapable de former une majorité pour désigner un premier ministre. L’AKP était arrivé en tête, mais en net recul par rapport aux élections précédentes, et incapable de gouverner seul. Le Parti démocratique du peuple (HDP, Halkların Demokratik Partisi), représentant les intérêts kurdes, avait obtenu le meilleur score de son histoire.
Jusqu’aux élections, le premier ministre actuel, Ahmet Davutoglu, va constituer un nouveau gouvernement de transition.