Aucun service de sécurité n’a réussi à déceler la présence sur le territoire français de l’islamiste Abdelhamid Abaaoud, considéré comme l’organisateur des attentats de Paris et Saint-Denis la semaine dernière. Il semble être revenu au moins deux fois en Europe, dont une fois après avoir écopé d’une condamnation à 20 ans de prison en Belgique.
Plus grave encore : connu et recherché, il est désormais accusé par les autorités d’être impliqué dans quatre des six attentats déjoués en France depuis le printemps.
« Il faut l’admettre, Schengen est une passoire. Ce gars, avec un CV et des antécédents pareils, où qu’il soit entré dans Schengen cela aurait dû provoquer un drapeau rouge. Qu’un client pareil puisse se balader comme ça sans que personne ne s’en aperçoive, ça montre qu’on a un problème, un gros… »
a déclaré sous anonymat un ancien haut responsable de la Direction générale de la Sécurité extérieure (DGSE).
Abdelhamid Abaaoud se vantait il y a quelques mois d’être revenu en Belgique pour y préparer des attentats – qui avaient été évités grâce à l’assaut à Verviers en janvier. L’action de la police avait conduit à la mort de deux islamistes et l’arrestation d’un troisième puis de treize autres, dont neuf à Molenbeek.
« Mon nom et ma photo étaient partout à la Une et je suis parvenu à rester chez eux, à planifier des opérations puis à partir sans problème et à rentrer en Syrie quand ça a été nécessaire. Allah avait brouillé leur vision, et j’ai échappé à tous leurs services de renseignements »,
déclarait Abdelhamid Abaaoud, annoncé comme mort dans l’assaut de Saint-Denis.
Il n’est pas le seul des individus ayant participé aux opérations criminelles de la semaine passée : Samy Ammimour était visé par un mandat d’arrêt international depuis 2013. Il avait été mis en examen dès 2012 en France et placé sous contrôle judiciaire. Malgré cela, il avait rejoint la Syrie en 2013. Il était revenu depuis tout aussi facilement.