Hommage à Émile Driant et ses chasseurs – Discours de Georges Dumont à la randonnée de Lorraine Nationaliste
Chers amis nationalistes,
Nous voici réunis au Bois des Caures où ont péri les 21 et 22 février 1916 le lieutenant-colonel Mile Driant et ses chasseurs des 56e et 59e Bataillons de Chasseurs à Pied – BCP –. Seulement une centaine de chasseurs, sur un effectif de 1.200 hommes, survivront à cette première offensive de ce qui deviendra la « Bataille de Verdun ». Ils avaient face à eux plus de 10.000 combattants allemands. Leur sacrifice héroïque permettra de contenir durant deux jours l’armée du Kronprinz. Ce fait d’armes d’exception offrira ainsi à l’armée française, commandée par le Général de Castelnau, la mise en place d’une contre-offensive déterminante pour sauver Verdun.
Émile Driant, brillant officier de Saint Cyr, devenu Député de Nancy, n’hésita pas à 49 ans à reprendre du service au moment de la déclaration de la guerre en 1914 pour défendre sa patrie : LA FRANCE. Il prit le commandement à Verdun des 56e et 59e BCP composé de réservistes de l’armée Française. Ces unités furent placées en première ligne face à l’armée allemande. Driant, tacticien émérite, comprit très vite qu’un grand affrontement se préparait. Il préviendra l’état-major du danger imminent que risquait de subir l’ensemble militaire de Verdun ou de nombreux forts avaient cependant été désarmés !
Le lieutenant-colonel Émile Driant, assisté du commandant RENOUARD, prépara alors avec leurs hommes et l’artillerie dont il disposait – 270 canons – les éléments de défense autour du poste de commandement du Bois des Caures. Il s’agissait des 7, 8 ,9 et 10es compagnies commandées respectivement par le Capitaine Seguin, le lieutenant Simon, le lieutenant Robin et le Capitaine Vigneron. La consigne qui leur fut donnée par Driant sera : On ne passe pas.
Face à eux l’armée Allemande dix fois supérieure en hommes et avec 850 pièces d’artillerie, dont 540 de gros calibre.
Le 21 février 1916 à 6H30 l’ennemi déclenche un premier bombardement. Puis à 07H30 un bombardement massif – feu continu – qui durera jusqu’à 17H00. Sachant que l’heure du sacrifice a sonné, Driant parait au milieu de ses chasseurs qu’il ne quittera plus. Le jour baisse, la neige commence à tomber.
Alors que l’armée allemande équipée de lances flammes se rue sur les positions Françaises, les chasseurs de Driant s’accrochent au terrain malgré de nombreuses pertes en hommes et en matériel. Le lieutenant Robin et ses chasseurs valides contre-attaquent durant la nuit pour reprendre un poste perdu. Les autres tirent jusqu’à épuisement des munitions.
Au matin du 22 février, les bombardements ennemis reprennent, mais les troupes allemandes n’avancent plus. Pourtant à 16H00, Driant entend des tirs d’obus par son arrière et comprend qu’il est contourné. Il brûle ses documents, passe à son poste de secours pour réconforter les blessés. Pour ne pas être faits prisonniers, Driant et une centaine d’hommes encore valides décident de se replier en quatre groupes. Le colonel marche calmement, sa canne à la main. Il vient de faire un pansement à un chasseur blessé dans un trou d’obus, la forêt du Bois des Caures ayant disparu du fait des bombardements massifs de l’ennemi. Alors qu’il sort d’un trou d’obus, une balle l’atteint à la tempe. Il tombe en criant : Mon Dieu. Il est un peu plus de 16H30, le colonel Émile Driant est mort pour la France. Seul un des quatre groupes, soit au total une trentaine d’hommes rejoindra les lignes françaises.
Par leur action de résistance face à l’ennemi, Driant et ses chasseurs ont retardé de façon décisive la progression allemande, permettant au Général de Castelnau de préparer la contre-offensive pour sauver Verdun. Verdun qui tiendra avec la venue du Général Philippe Pétain et la mise en place de la voie Sacrée avec les Poilus pour gagner la bataille de Verdun qui s’achèvera en décembre 1916.
Le monument dédié à Émile Driant et à ses chasseurs, devant lequel nous nous trouvons au Bois des Caures, fut inauguré le 22 octobre 1922 en présence du Général de Castelnau et du ministre de la Guerre André Maginot.
Le camp nationaliste 2016 a été dédié à Émile Driant, un nationaliste visionnaire, un Héros FRANÇAIS.
Georges DUMONT
Au Bois des Caures, le samedi 20 août 2016
À l’issue de cette déclaration, une gerbe a été déposée au Bois des Caures à l’emplacement où est mort au combat Émile Driant. L’hymne des nationalistes a ensuite été entonné : NOUS VOULONS RESTER FRANÇAIS.