Jean-Marie Le Pen: «La dédiabolisation du FN est une foutaise»
Le fondateur du Front National a reçu la «Tribune de Genève» dans son bureau de Saint-Cloud. Extrait :
«Trump l’a dit: c’était peut-être la dernière fois que les Américains de souche ont la possibilité d’être majoritaires»,
glisse Le Président d’Honneur du Front national . Et de poursuivre:
«Trump n’a tenu aucun compte du risque de diabolisation et il a culbuté les uns après les autres les leaders du Parti républicain puis la candidate démocrate. Marine Le Pen a eu tort de baisser le ton sur un certain nombre de sujets qui justement sont en train de monter dans les opinions». «La dédiabolisation est une foutaise»,
répète-il afin de s’assurer qu’on a bien compris son message.
Jean-Marie Le Pen ne croit pas en la stratégie de sa fille Marine Le Pen. La discussion s’anime avec un Jean-Marie Le Pen aux capacités intellectuelles toujours aussi vives.
«Imaginez un accrochage à Mantes-la-Jolie entre policiers et jeunes. Trente policiers meurent. Les autres ripostent. Quinze morts. Deux jours après, deux cent mille types descendent sur les Champs-Elysées et ils passent à l’Elysée.»
«Pour l’emporter, il faut de la lucidité et du courage. Marine Le Pen doit dire la vérité et faire ce qu’attendent les Français. Trump a gagné en étant le diable!»
«Elle peut toujours revenir, nous sommes à quelques mois de la présidentielle. Si elle tirait les conséquences de ce qui vient de se passer aux Etats-Unis, elle rétablirait au plus vite l’unité de son mouvement», lance encore Jean-Marie Le Pen qui, à demi-mot, juge les succès récents du Front national comme étant surtout la conséquence des circonstances. «Remarquez, dans ses discours, Marine Le Pen tient une ligne «Jeanmariste». Ces discours clés sont proches des miens!» souligne-t-il satisfait.