Chronique de l’échec du « vivre-ensemble » au 11 janvier 2017
Les magouilles de Youssoufi Touré, ancien président d’université
La mauvaise gestion de l’ancien président de l’université d’Orléans a creusé un déficit de 12 millions d’euros. Des suppressions de postes et de formations sont prévues. Il faudra «au moins cinq ans» pour que l’établissement s’en remette.
Des notes de frais injustifiées, des factures téléphoniques de 8500 euros et des billets d’avion Paris-Cayenne «classe affaires» facturés à l’université d’Orléans. Outre ces dérapages personnels, Youssoufi Touré est critiqué pour sa gestion de l’établissement, qu’il a présidé au cours de deux mandats entre 2009 et 2016. À son départ, il a laissé un déficit cumulé de 12 millions d’euros, soit près d’un dixième de son budget annuel. Des 75 universités françaises, celle d’Orléans se retrouve dernière pour sa gestion, selon l’agence d’information spécialisée AEF.
C’est en prenant sa succession qu’Ary Bruand a découvert la réalité des comptes de l’université. Il avait auparavant exprimé sa défiance envers Youssoufi Touré en démissionnant, en juin 2013, de son poste de vice-président. À sa prise de fonction au printemps dernier, il a diligenté un audit qui confirme l’existence d’«arrangements» dans les comptes.
Au conseil d’administration aussi les dérives de la gouvernance de Touré étaient dénoncées depuis longtemps. Maïtine Bergounioux, qui y a siégé de 2007 à 2012, en pointe le manque de transparence. «Dès 2009, nous n’avons eu de cesse de souligner les dérives budgétaires de l’université. Le budget était géré de manière opaque avec une baisse des fonds de roulement [somme d’argent disponible en permanence pour couvrir les dépenses courantes, ndlr] et une hausse des dépenses», insiste la professeur de mathématiques et membre du syndicat d’enseignants SNESUP-FSU.
Pour éviter sa mise sous tutelle, l’université a engagé en octobre un plan d’économies drastique. À la mi-décembre, les administrateurs se sont réunis pour voter un budget de crise pour 2017. Il prévoit des économies de 3 millions d’euros sur l’année, après un effort financier d’un million d’euros au dernier trimestre 2016. Tout l’enjeu sera de réduire les dépenses sans affecter le quotidien des 17 000 étudiants de l’université répartis sur plusieurs campus de la région Centre. Un objectif d’autant plus ardu que, comme la plupart des universités françaises, celle d’Orléans subit une hausse de ses effectifs. Elle a accueilli un millier d’étudiants de plus cette année.
46 postes d’enseignants, d’enseignants-chercheurs et de personnels administratifs et techniques seront gelés cette année. L’offre de formation sera rationalisée dès la rentrée 2017, avec notamment une baisse du nombre d’heures d’enseignement.
Le bilan que Youssoufi Touré laisse derrière lui n’a pas empêché l’homme de 56 ans d’être nommé recteur de l’académie de Guyane en mars 2016. Il a démissionné de ce poste mercredi 4 janvier, quelques jours après la publication d’une enquête à son sujet. «Une décision personnelle», justifie-t-il. Le bruit provoqué par son bilan à l’université d’Orléans y est sans doute pour beaucoup… mais pas seulement. Le mois dernier, des agents de l’Éducation nationale avaient manifesté devant le rectorat de Cayenne pour dénoncer leur «mal-être» et le comportement des collaborateurs de Youssoufi Touré.
Le ministère de l’Enseignement supérieur confirme qu’une «enquête de l’IGAENR (Inspection générale de l’administration de l’éducation nationale et de la recherche) est en cours [et que] nous n’en avons pas encore les conclusions à ce stade».
Youssoufi Touré devra, à son retour en métropole, répondre à la convocation du ministère.
Un mort par balles dans un squat de Drancy : 4 Arabes arrêtés
Un homme a été retrouvé mort, vraisemblablement tué d’une balle dans le torse, dans un squat de la rue Marat.
Du jardin aux serrures de la grille d’entrée, des heures durant, jeudi dernier, les policiers du laboratoire central et ceux de l’identité judiciaire, tout de blanc vêtus, ont passé au peigne fin le petit bâtiment du début de la rue Marat à Drancy. Des dizaines de scellés ont été recueillis pour être expertisés, dans l’espoir de comprendre comment un homme d’une quarantaine d’années a été tué. C’est là, derrière de hautes grilles, en pleine nuit, que son corps a été découvert. Il a été tué par balle dans des circonstances encore bien nébuleuses. « Vers 4 heures du matin, un homme a couru vers une patrouille de la police municipale, pour leur dire qu’un individu était mort », explique une source proche de l’enquête.
Lorsque l’équipage de la police municipale est arrivé rue Marat, guidé par cet inconnu, les grilles étaient fermées. La police nationale est arrivée dans la foulée et a eu confirmation de cette macabre nouvelle. Un magistrat du parquet de Bobigny s’est déplacé rue Marat. L’enquête a été confiée à la police judiciaire de Seine-Saint-Denis. « Il a vraisemblablement été tué d’une balle dans le torse », indique un proche de l’enquête, tandis que l’autopsie devait avoir lieu. La victime est un homme d’une quarantaine d’années dont l’identité est incertaine. Ses vêtements étaient tachés de sang. Aucun papier d’identité n’a été trouvé sur lui. A-t-il été tué dans ce squat ? Les quatre hommes présents sur les lieux, dont celui qui a donné l’alerte, ont été placés en garde à vue. Aucune arme à feu n’a été découverte et rien ne permettait d’affirmer jeudi soir que le tireur se trouvait parmi le groupe de suspects. « La victime a pu être déplacée », souligne prudemment un proche de l’enquête. Le décès pourrait aussi remonter à plusieurs heures.
Jeudi après-midi, les quatre hommes, en garde à vue à Bobigny, n’avaient pas encore pu être interrogés. Les enquêteurs attendaient de s’adjoindre les services de traducteurs en langue arabe. Les quatre hommes sont originaires de différents pays arabophones.
Mohamed.Y tue Hatim.L dans un restaurant en 2013 : tribunal
Dans la poche de la victime, connue pour être un indic des gendarmes, le numéro d’un policier du SDPJ 93. L’assassin, lui, était un indic des policiers.
L’intéressé entre dans la salle. « Vous reconnaissez ce policier ? » l’interroge la présidente. « Pas du tout je ne l’ai jamais vu », soutient celui qui accompagnait la victime de l’homicide.
Les relations entre « indics » et enquêteurs ont donné lieu à des échanges cocasses jeudi après-midi au deuxième jour du procès pour assassinat. Mohamed Y., aujourd’hui âgé de 41 ans, comparaît pour avoir exécuté Hatim L. le 29 octobre 2013 alors qu’il était attablé à la terrasse du Bougnat bar à Saint-Mandé.
D’emblée, l’accusé avait reconnu les faits, expliquant que la victime menaçait de s’en prendre à sa famille s’il n’organisait un nouveau convoi pour récupérer du cannabis. Et d’annoncer au bout de quelques minutes d’audition au 36 qu’il s’est occupé d’acheminer en France une tonne de cannabis en trois ans. Sauf que les deux derniers convois avaient été interceptés. Et ça, c’est tout sauf une surprise. Car la victime était un « indic » des gendarmes. « Secret défense », a répondu un militaire au magistrat. La même victime avait aussi sur elle le numéro du policier du 36, quai des Orfèvres, appelé à la barre ce jeudi. « Officiellement ce n’était pas une source, se souvient le fonctionnaire. On s’est vu huit fois en 18 mois ».
Derrière son box, Mohamed Y. ferme de plus en plus souvent les yeux avant de répondre. Comme si chaque réponse méritait une intense réflexion. Lui est persuadé d’avoir été dénoncé par sa future victime. A peine incarcéré à Fresnes, il est placé à l’isolement pour sa sécurité. Il y restera 18 mois. « J’avais une incompréhension sur tout ce qui était lié à la police », résume-t-il, admettant aujourd’hui sa « paranoïa ». Lui aussi était un « indic ». Il avait donné au SDPJ les « 300 kg de cannabis retrouvés dans un garage à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) ». Au final, il n’y en a aura plus que 200 kg. La drogue volatilisée alimentera alors les fantasmes…
Yacine.M condamné pour avoir menacé d’égorger une policière
Justice. À Saint-Aubin-lès-Elbeuf, des policiers outragés et menacés de mort au cours d’une simple intervention pour tapage nocturne.
Le 31 décembre 2016, à 0 h 20, les forces de police sont appelées pour tapage à Saint-Aubin-lès-Elbeuf. Ils se rendent sur place et trouvent deux hommes ivres se montrant véhéments à leur égard. Constatant l’état d’ébriété particulièrement avancé de l’un d’eux, il l’emmène à l’hôpital.
C’est en arrivant aux abords de l’établissement que la situation dégénère. Un des policiers fait descendre Yacine M. (37 ans) du véhicule. Celui-ci tente alors de mettre un coup de tête à l’agent que ce dernier évite. Il crache alors dans sa direction et l’atteint, ce qui oblige le policier à subir une désinfection.
Une policière tire alors l’homme ivre en arrière et tombe à la renverse avec lui. Les agents finissent par le maîtriser et l’amener dans le box d’examen. De nouveau, les insultes pleuvent. Il menace même la policière de l’égorger.
– « Vous avez déjà été condamné pour outrage. C’était déjà des policiers ? », demande la substitut du procureur.
– « Oui, mais c’était il y a longtemps. »
– « C’était il y a moins de cinq ans et je compte demander au tribunal de relever l’état de récidive. »
Le prévenu est condamné à une peine de 6 mois de prison avec sursis
Un converti à l’Islam déclare aux juges: « Convertissez-vous – Allah Akbar ! »
Angers. L’islamiste radical joue la provocation devant la cour d’appel
David Pagerie comparaissait de nouveau, jeudi 5 janvier, pour consultations habituelles de sites liés au terrorisme. Une audience devant la cour d’appel d’Angers où cet Angevin fiché S a joué la carte de la provocation. Il a passé une bonne partie de son temps les yeux rivés sur La Citadelle du musulman, compilations d’invocations pour musulman rigoriste.
Surveillé comme le lait sur le feu depuis les attentats de novembre 2015, il est rejugé pour violation de son assignation à résidence et, surtout, consultation habituelle de sites liés au terrorisme. Le 14 septembre, les magistrats angevins lui ont infligé le maximum : deux ans de prison avec maintien derrière les barreaux.
Il lui est surtout reproché un abonnement à une chaîne de la messagerie Telegram, celle des djihadistes. En attendant le délibéré annoncé pour le 23 février, la cour d’appel l’a maintenu en détention. Fin février, il fera face à une autre échéance : la décision du Conseil constitutionnel sur la validité de l’infraction nouvelle de consultation de sites liés au terrorisme.
En partant, il a lancé aux juges une ultime bravade : « Je vous invite à embrasser la religion musulmane. Allahou akbar. »
Boubakeur dépouille un étudiant, rêve de faire comme Ben Laden
«Je vais faire péter le commissariat, je comprends les terroristes qui vous exterminent. Quand je sortirais de garde à vue je vous tuerais. C’est mon rêve d’être comme Ben Laden !». Boubakeur, 34 ans, particulièrement éméché, a accosté un jeune étudiant de 18 ans au niveau de la place du Capitole pour lui demander une pièce. Le jeune homme lui a alors donné 1 € mais Boubakeur en a voulu plus. Face au refus du jeune, Boubakeur l’a alors emmené de force puis la tabassé avant de le menacer de mort…
Rennes: Il frappe sa compagne qui refuse de se convertir à l’Islam
Un homme a été condamné jeudi à Rennes à 17 mois de prison ferme pour avoir frappé sa compagne qui refusait de se convertir à sa religion.
Il estimait notamment qu’il « fallait se marier religieusement pour ne pas être dans le péché. »
Le 30 décembre des gens alertent la police suite à des propos entendus. Ils nourrissent des inquiétudes de radicalisation pour un homme.
Les policiers prennent note et retrouvent une main courante déposée par une femme suite à des violences commises par son ancien compagnon. Ce dernier lui a tiré violemment l’oreille et l’a frappée sur les cuisses. Depuis des semaines, il la harcèle en proférant des menaces de mort.
La jeune femme raconte comment son ancien ami s’est radicalisé ces derniers mois, par SMS et par des messages oraux. En septembre, il est parti au Mali. « Il a profondément changé depuis son retour, explique l’ancienne concubine. Il s’est radicalisé. » Il promet aussi « qu’Allah va se venger contre les mécréants qui ne se convertissent pas », affirme-t-elle.
Dans le box, le prévenu, en djellaba violette, écoute les charges retenues contre lui. Il ne nie pas les violences conjugales, délit pour lequel il est jugé en comparution immédiate, mais il conteste sa radicalisation. « Je n’ai jamais forcé quelqu’un à être musulman, dit-il calmement. Avant, j’étais comme elle, je fumais, je buvais, mais c’est fini maintenant. »
Le prévenu invoque un complot dont il serait victime de la part de ses deux anciennes amies. Même au travail, poursuit-il, ses collègues « se foutent de lui ». C’est d’ailleurs pour ça qu’il n’a pas remis les pieds sur son lieu de travail depuis le 23 décembre. « C’est à force de prier que j’ai compris que tous se foutaient de moi, explique le plombier. Et il faut se marier religieusement pour ne pas être dans le péché. »
Le parquet lui rappelle ses menaces de mort, toutes fondées sur l’islam. Son ancienne amie, à la barre, ne cache pas son angoisse. « La religion prend de plus en plus de place dans sa vie, dit-elle. Il est dans le bien et tous les autres dans le mal. »
El Hadj Omar, Aziz Bouzida… : mutinerie en prison
Les trois détenus, auteurs de la mutinerie à la prison de Valence en septembre, ont été condamnés ce vendredi à trois ans de prison ferme.
Après un peu plus de cinq heures d’audience, le tribunal correctionnel de Valence a condamné, ce vendredi, El Hadj Omar Top, Aziz Bouzida et Joseph Marino, à trois ans de prison ferme. En octobre dernier, leur procès avait été renvoyé. Ce vendredi, un important dispositif de sécurité a de nouveau été déployé devant et dans le palais de justice de Valence.
Le 25 septembre dernier, ils avaient agressé un surveillant et dérobé ses clefs pour ouvrir plusieurs cellules d’un des bâtiments de la « maison centrale » du centre pénitentiaire de Valence. Des caméras, des réfrigérateurs, des machines à laver, des téléviseurs, des vitres avaient également été cassés. Des matelas avaient été incendiés. Le montant des dégâts s’élève finalement à près de 92 000 euros.
« Ces détenus se sont cachés le visage ; c’était une volonté de nuire, une puissance dévastatrice » explique le procureur. Il affirme que les trois détenus ont prémédité l’agression du surveillant.
Aziz Bouzida, 29 ans, condamné pour meurtre à vingt ans de prison en 2011, reconnaît avoir donné un coup de poing au surveillant le 25 septembre. Joseph Marino, 42 ans, condamné pour meurtre à dix-huit ans de prison en 2013, avoue avoir mis le feu à des matelas lors de cette mutinerie.
El Hadj Omar Top : le meneur de la mutinerie et le seul qui nie tout en bloc. Cet homme de 38 ans est un braqueur condamné en 2002 à dix ans de réclusion pour avoir tiré sur des policiers à la kalachnikov en Seine-Saint-Denis.
En 2009, il s’évade avec un autre détenu de la centrale de Moulins. Il utilise des explosifs pour faire sauter deux portes blindées et il prend en otage deux surveillants qu’il libérera dans la soirée. En 2015, il est condamné en appel pour cette évasion à dix-huit ans de réclusion. La veille de la mutinerie, sa femme est interdite de visite parce qu’ils ont recouvert la vitre du parloir pour avoir plus d’intimité.
Au téléphone, elle s’énerve et dit à son mari : « Fais quelque chose, il faut partir de cette centrale, je veux aller ailleurs« . El Hadj Omar Top lui répond « je m’en occupe, t’inquiète pas« . Le lendemain soir la mutinerie à la prison de Valence a lieu. Pour le tribunal, El Hadj Omar Top est bien l’instigateur de cette mutinerie.
Les trois détenus n’étaient pas libérables avant 2028, 2029, et 2040
El Hadj Omar Top, Aziz Bouzida et Joseph Marino ont donc été condamnés à trois ans de prison ferme ce vendredi.