Depuis l’affaire Weinstein et la mode médiatique de « balancer son porc », les révélations ne cessent de se multiplier sur les mœurs particulières de personnalités politiques de tous bords. Le dernier dossier en date concerne un socialiste, Thierry Marchal-Beck, ex-dirigeant du Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS), qui est accusé par huit femmes de harcèlement et d’agression sexuelle, entre 2010 et 2014. Si les socialistes courroucés disent tout leur soutien aux victimes et ne trouvent pas de mots assez forts pour dire leur rejet d’un tel tableau de chasse, l’homme était pourtant connu depuis longtemps, semble-t-il, pour son caractère plus qu’entreprenant. Il avait même été dénoncé à des responsables nationaux par une jeune femme victime de ses agissements en ces termes : il est « dangereux pour les femmes et pour l’organisation. » Dénonciation faite en vain. Il est vrai qu’à l’époque « balancer son porc » n’était pas encore à la mode. La victime vit avec stupeur Marchal-Beck se faire adouber président du MJS. Quant à sa propre « ascension dans le mouvement », elle « s’arrêta net ». Merveille de la politique, l’homme se présentait, entre deux agressions, comme un « grand féministe ». Mais celui qui était capable de faire la leçon aux militants au sujet du « consentement sexuel » usait sans vergogne de son statut : « vous couchiez, vous montiez dans les instances, c’était le deal », témoigne une militante.
Cette promotion canapé est hélas quelque chose de très fréquent dans les appareils politiques, dans l’entreprise, dans beaucoup de mouvements et d’organisations. Mais ce que l’on ne dit pas assez, c’est que les mâles blancs et hétérosexuels — que les media mettent en permanence en accusation depuis des décennies et contre lesquels on a utilisé le rouleau compresseur du féminisme et de l’antiracisme pour les culpabiliser et les domestiquer — sont loin d’être les seuls à parfois très mal se comporter. Le harcèlement dans les milieux homosexuels est beaucoup moins médiatisé et dénoncé parce que les invertis sont une minorité sexuelle protégée et sanctifiée par la pensée unique mais il n’est hélas que trop réel. L’on a évoqué dans ces colonnes le cas de Pierre Bergé qui disposait d’esclaves sexuels qu’il torturait et maltraitait à loisir, à en croire le témoignage et le livre de Fabrice Thomas, l’ancien chauffeur de Yves Saint-Laurent. Mais, ainsi que l’a lui-même reconnu le journaliste Eric Zemmour, à la mairie de Paris du temps de Bertrand Delanoë, le recrutement se faisait essentiellement par cooptation homosexuelle. Et ce qui est vrai de la mairie socialiste de Paris l’est tout autant du Front national mariniste. Dans sa chronique, Robert Spieler évoque le cas d’anciens assistants parlementaires du FN qui se plaignent d’avoir sans cesse été harcelés par un député qui, étant un intime de Marine Le Pen, se permettait tout (gestes déplacés, propos salaces, propositions indécentes, caresses appuyées) sans risquer la moindre sanction car se sachant protégé par la présidente. Et pourtant ces conseillers sont eux-mêmes homosexuels mais ils n’en pouvaient plus d’être harcelés sans cesse par un bras droit du chef. Cela rappelle l’histoire du coiffeur de Marine Le Pen qui, bien que gay lui-même, ne supportait plus d’être sans cesse sollicité, considéré comme un jouet sexuel et qui a donc quitté ses fonctions, totalement déprimé, en racontant à la presse son infortune. Tout cela ne semble pas nullement indisposer la présidente du mouvement qui est autrement plus réactive et efficace quand il s’agit de suspendre ou d’exclure des élus, cadres ou militants du mouvement qui ont osé poster sur les réseaux sociaux des messages, dessins ou photos jugés homophobes, racistes, sexistes ou antisémites par le Système politico-médiatique.
Cette campagne soudaine contre le harcèlement — le gouvernement prépare un nouveau projet de loi à ce sujet comme si l’arsenal répressif existant n’était déjà pas suffisant — ne doit évidemment rien au hasard. C’est un moyen, on l’a dit, de mettre en accusation une nouvelle fois les mâles blancs hétérosexuels tous soupçonnés ou suspectés d’être des “porcs”. C’est aussi une façon, le cas échéant, de se débarrasser d’adversaires politiques gênants. Et tant pis si les accusations ne reposent sur aucun fondement et sont de pures calomnies. On se souvient que vers la fin de sa campagne présidentielle Donald Trump a été accusé brusquement d’une multitude d’agressions sexuelles, accusations toutes plus fantaisistes les unes que les autres, mais cela a failli lui coûter l’élection. Et il semble que les grands media américains, le parti démocrate et la direction du parti républicain, qui s’étaient déjà ligués contre Trump, veuillent actuellement empêcher l’élection au Sénat d’un juge très conservateur qui était jusque-là le grand favori du scrutin dans l’Alabama, un Etat sudiste, mais qui, tout à coup, en fin de campagne, se voit accusé des pires turpitudes sans que l’on ait apporté jusque-là le moindre début de commencement de preuve. Il en va des accusations d’agression sexuelle comme de celles de pédomanie, même si la personne accusée fait la preuve de son innocence, le mal fait est irrémédiable et il reste toujours un soupçon dans l’esprit du public.
Mais, il faut le reconnaître, la plupart des affaires qui sont mises sur le devant de la scène, ne sont pas de pures inventions. De même que DSK était coupable, beaucoup d’indices et de témoignages laissent à penser que l’ancien président des jeunesses socialistes et le député mariniste ne sont probablement pas innocents des faits qui leur sont reprochés. Et s’il est exact que le harcèlement sexuel a toujours existé, il n’est pas sûr qu’il ait atteint naguère le niveau que l’on connaît aujourd’hui. Nous vivons dans un monde hypersexualisé et tout est fait pour encourager les excès, les dérives et le mésusage de la sexualité. Les sites pornographiques pullulent sur la Toile, sont d’ailleurs d’accès gratuit pour la plupart. Or il y a une extraordinaire hypocrisie à dénoncer les “porcs” et à ne pas agir sur les principales causes de ses débordements. La pornographie de masse en est évidemment une. Comment des hommes qui se gavent régulièrement de films X peuvent-ils respecter la gent féminine et faire preuve de délicatesse et de galanterie ? Et que les enfants soient exposés à ce genre de spectacles nauséabonds, de plus en plus jeunes, du fait des nouvelles techniques, de l’insuffisante vigilance de leurs parents ou du mauvais exemple donné par des camarades est une catastrophe car les conséquences pour leur vie affective, pour la structuration de leur personnalité, pour la stabilité et la pérennité du foyer qu’ils voudront peut-être construire à l’âge adulte seront immanquablement dévastatrices. Comment pourront-ils aimer en profondeur et dans la durée un conjoint s’ils ne voient en lui qu’un objet de jouissance ? Les pouvoirs publics portent une immense responsabilité en laissant prospérer ces sites pornographiques, en encourageant la publicité d’affiches et de messages dans la rue, dans le métro, sur les bus, promouvant ouvertement l’adultère. Quand on connaît les ravages psychologiques, humains, scolaires et spirituels induits si souvent par les divorces et les séparations chez les enfants, il s’agit d’une attitude irresponsable et criminelle. Mais si l’on admet que le pouvoir est là pour nous détruire, nous subvertir et nous avilir, et à terme nous remplacer, tout alors s’explique et devient parfaitement cohérent. C’est Satan qui mène le bal.
Si nous vivons dans un monde de plus en plus glauque et irrespirable où l’air manque à nos poumons, c’est aussi et surtout que nous vivons dans un effrayant désert spirituel. La déspiritualisation et la déchristianisation des hommes, des familles, des cités, des nations, des institutions, des âmes et des consciences ont des effets chaque jour plus désastreux. Autrefois, même le non-croyant, le non-pratiquant était comme malgré lui imprégné par la morale chrétienne qui enseigne la maîtrise de soi, le respect d’autrui, la politesse, la fidélité, la galanterie, la charité. Même à l’école laïque on enseignait une certaine morale reprise pour l’essentiel du Décalogue. Si les instituteurs et professeurs du public avaient agi autrement et enseignaient ce qu’ils professent aujourd’hui (la théorie du genre, la promotion de l’homosexualité, l’amour libre, le droit à l’avortement, etc.) les parents, même anticléricaux, auraient aussitôt mis leur progéniture chez les frères ou chez les sœurs car ils n’auraient voulu pour rien au monde que leurs enfants fussent corrompus. Aujourd’hui ce que l’on appelait naguère l’école du Diable et l’école du Bon Dieu sont devenus d’infâmes pourrissoirs, de sordides cloaques. L’on a détruit l’esprit d’enfance, cet esprit d’innocence, de sincérité et de pureté car l’on savait que pour détruire les fondements traditionnels de la civilisation c’était d’abord à l’enfant et à son monde qu’il fallait s’en prendre.
Éditorial de Rivarol n° 3306 du 22.11.2017
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Et le verrou idéologique de cette dissociété abjecte sexisée est la chambre à gaz de la mythique shoah. Un verrou qui atteint même largement une portée religieuse puisqu’il se substitue à la passion du Fils de Dieu, deuxième personne de la Sainte Trinité et verbe incarné pour la rédemption éternelle du genre humain.