VISIBLEMENT tendu, le président de la République, dans l’allocution de treize minutes qu’il a prononcée depuis le palais de l’Elysée le 10 décembre au soir, n’avait d’autre but que de sauver sa peau et de sauver la face. Aussi a-t-il essayé d’éteindre l’incendie en promettant aux gilets jaunes la distribution de quelques pièces jaunes : une augmentation du SMIC de 100 euros (bruts, pas nets, ce qui n’est pas la même chose !) au 1er janvier 2019, la défiscalisation tant pour les entreprises que pour les salariés des heures supplémentaires, l’octroi recommandé mais facultatif par les employeurs d’une prime de Noël, elle aussi défiscalisée, et enfin la suppression de l’augmentation de la CSG en 2019 pour les retraites inférieures à 2000 euros.
Ces quelques mesurettes prises sous la pression de la rue seront-elles suffisantes à calmer la colère, la détresse et le désarroi de millions de Français ? Il est a priori permis d’en douter, même si l’approche de la trêve des confiseurs pourrait peut-être, provisoirement au moins, nuire à la mobilisation. Reste qu’il ne s’agit là que de quelques miettes distribuées à contrecœur et avec répugnance, contraint et forcé, et que le compte n’y est pas. Aucun geste véritable et concret n’a en effet été fait en faveur du pouvoir d’achat, des salaires et des retraites. Les retraités dont la pension est égale ou supérieure à 2 000 euros bruts et les actifs dont le salaire est supérieur, même de très peu, au SMIC ne toucheront rien. Non plus que les travailleurs à temps partiel et les chômeurs en fin de droit. Rien de concret non plus n’a été dit sur le maintien des services publics (école, poste, maternité, commissariat…) dans les campagnes, rien sur la dévitalisation et la désertification de la ruralité, rien sur la question vitale de l’immigration au moment même où le gouvernement français signe le désastreux pacte sur les migrations de l’ONU à Marrakech (RIVAROL reviendra longuement sur ce document effrayant la semaine prochaine).
IL FAUT DIRE qu’Emmanuel Macron, créature des Rothschild et d’Attali, était dans l’incapacité de donner satisfaction aux couches populaires et aux classes laborieuses, de contrecarrer le mouvement d’explosion des taxes et des impôts en tous genres et d’améliorer la qualité des services publics — on constate en effet que plus on paye d’impôts et de cotisations, moins il y a de services publics nombreux et performants, ce qui est un comble ! —, tout simplement parce que les gouvernements ne peuvent rien faire dans le cadre de l’Union européenne et d’une économie complètement soumise à la finance internationale. Nous évoquions dans notre dernier éditorial le considérable endettement du pays qu’a favorisé la funeste loi Giscard-Pompidou-Rothschild du 3 janvier 1973, laquelle oblige l’Etat à emprunter avec intérêts sur les marchés alors que jusque-là la Banque de France prêtait sans intérêt aux pouvoirs publics. La dette au deuxième trimestre 2018 était de 2300 milliards d’euros, soit 99 % du produit intérieur brut, c’est-à-dire presque la totalité des richesses produites par la France en un an. François Fillon, alors Premier ministre de Nicolas Sarkozy, disait qu’il était à la tête d’un pays en faillite. La formule était exacte et les choses se sont encore aggravées depuis. A la dette il faut ajouter, et c’est encore plus effrayant, les intérêts de la dette payés aux requins de la finance (banques et compagnies d’assurance) que connaît bien Emmanuel Macron, bref au monde de Wall Street et de la City. Sait-on suffisamment que chaque seconde les intérêts de la dette coûtent environ 1 500 euros, que depuis le 1er janvier 2018 jusqu’à aujourd’hui ils s’élèvent à près de 45 milliards d’euros ? La France est insolvable, des pouvoirs corrompus et criminels l’ont complètement ruinée.
A CELA s’ajoutent, mais c’est évidemment lié, les contraintes de l’Union européenne qui ne laissent aux gouvernements des Etats membres, et surtout ceux de la zone euro, aucune marge de manœuvre, ni budgétaire, ni monétaire. La mise en œuvre de la monnaie unique s’est ainsi accompagnée d’une politique d’austérité et de chômage massifs. Puisque les gouvernements, pour recouvrer de la compétitivité, ne peuvent plus dévaluer, ils ne peuvent jouer que sur l’augmentation des impôts et des taxes et sur la baisse des salaires, des prestations et des pensions. D’où la situation actuelle.
Enfin s’ajoutent les faux dogmes de la transition écologique et énergétique, de l’origine humaine du réchauffement climatique qui sont le prétexte, eux aussi, à une plus grande domestication des peuples et à une nouvelle flambée des prélèvements en tous genres dont la taxe carbone, le malus écologique pour les voitures familiales afin de lutter officiellement contre les émissions de CO2. Naguère on parlait pareillement de la nécessité de lutter contre le trou de la couche d’ozone, et l’on sait maintenant qu’il s’agissait d’une vaste fumisterie. De la même manière, lorsqu’on nous parle de la fonte des banquises qui conduirait à la montée de la mer de sorte qu’on finirait par tous se noyer comme au temps du déluge, il convient là aussi d’être sceptique. Il suffit en effet de mettre un glaçon dans un verre pour s’apercevoir que, lorsque le glaçon fond, l’eau dans le verre ne monte pas. Si vous en doutez, faites chez vous l’expérience, c’est saisissant, et cela permet de considérer les allégations des écolo-gauchistes pour ce qu’elles sont : des calembredaines. Mais ces sornettes ne sont malheureusement pas inoffensives car elles ont un coût financier et contribuent à culpabiliser et à surtaxer l’homme blanc, éternel souffre-douleur et vache à lait.
EN QUELQUES décennies on nous a imposé une prétendue mondialisation heureuse avec l’ouverture totale des frontières aux hommes, aux marchandises et aux capitaux, on a tué notre agriculture et notre industrie, on a refusé de pourvoir à notre autosuffisance alimentaire et énergétique, on a incité les nouvelles générations par le biais de la pilule contraceptive, du stérilet, du préservatif et de l’avortement à ne plus mettre au monde d’enfants mais à en importer en mass. Au nom de la construction d’une Union européenne qui est tout sauf une nation mais une entité supranationale et technocratique on a imposé le démantèlement pan après pan de tous nos attributs de souveraineté, de la maîtrise de nos frontières au pouvoir de battre monnaie jusqu’à notre corpus juridique et législatif jugé inférieur au droit européen et aux directives de la commission bruxelloise.
On a traité de racistes et de xénophobes les Français peu enthousiastes à l’idée d’accepter sans rien dire l’installation définitive et à jets continus de millions d’étrangers extra-européens sur leur sol. On a qualifié de ringards, de chauvins et d’arriérés les Français réfractaires à une Union européenne destructrice de leur identité, de leur souveraineté, de leurs emplois, de leur cadre de vie. Et après avoir accusé, dans des campagnes féministes historiques, les mâles blancs d’être des prédateurs et agresseurs sexuels en puissance (qu’on songe à la campagne de délation « balance ton porc »), après avoir traité d’“homophobes” passibles des tribunaux tous ceux qui étaient récalcitrants devant les revendications les plus folles du lobby LGBT, on accuse les Français qui ont besoin de leur voiture pour se déplacer, aller au travail, faire leurs courses, d’être des pollueurs, de n’avoir aucune conscience écologique, de ne pas s’intéresser à l’avenir de la planète et d’être responsable par leur comportement d’une cataclysmique fin du monde ! Est-il possible de manifester davantage d’arrogance, de mépris et de mauvaise foi à l’égard du peuple ? On évoque toujours le temps des rois où, nous assure-t-on, le peuple était persécuté et esclavagisé. Ce ne sont là que des balivernes car les taxations sous l’Ancien Régime n’ont jamais excédé 13 % du revenu. On est donc loin des quelque 50 % de prélèvements obligatoires actuels.
Macron a été élu en 2017 par effraction, la majorité du peuple ne souhaitant pas la politique rothschildienne, européiste, immigrationniste, mondialiste, pro-migrants et pro-LGBT, qu’il met en œuvre. Au moment où d’autres nations européennes et occidentales plaçaient au pouvoir des populistes et des droitiers, sur lesquels on peut certes émettre quelques réserves, la France élisait le représentant par excellence de l’oligarchie cosmopolite, le laquais de l’hyper-classe mondiale, le caniche de la haute finance. C’était un paradoxe, une étrangeté, un non-sens. Les faits étant têtus, c’est cette anomalie qui est en train d’exploser violemment au visage du plus juvénile des présidents que la France ait connus.
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Jérôme BOURBON.
Editorial du numéro 3356 de RIVAROL daté du 12 décembre 2018.