Organisation paramilitaire privée diabolisée par les médias occidentaux, le groupe Wagner intervient sur tous les points chauds de la planète où la Russie a des intérêts. Et notamment en ce printemps/été 2022 au Donbass, aux côtés des armées de la République populaire de Donetsk et de Lougansk soutenues par les forces de la Fédération de Russie.
Et d’avance, remarquons que le groupe Wagner n’a participé à aucun coup d’État, aucune révolution colorée et n’intervient que sur des territoires dans le cadre de partenariat avec les autorités légitimes (et oui, la Crimée et le Donbass sont des terres russes).
Le 28 février 2022, The Times révélait que Wagner avait « fait venir il y a quelques semaines une partie de ses hommes déployés en Afrique pour renverser le pouvoir ukrainien et préparer la prise de contrôle de la capitale ». Le 27 mars suivant, les services de renseignement militaires britanniques confirmaient l’intervention du groupe dans l’est de l’Ukraine : « Il est anticipé qu’ils déploient plus d’un millier de mercenaires, notamment de hauts dirigeants de l’organisation, pour prendre part à des opérations de combat.»
Retour aux sources pour une organisation apparue lors de l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014. « On pense que ses mercenaires font partie des « petits hommes verts » qui ont occupé la région » estime Tracey German, professeur au King’s College de Londres, lequel poursuit : « Environ 1 000 de ses mercenaires ont ensuite soutenu les milices pro-russes qui luttent pour le contrôle des régions de Louhansk et de Donetsk.»
DIMITRI OUTKINE, LE FONDATEUR
Le fondateur du groupe Wagner est Dimitri Outkine, un vétéran des guerres de Tchétchénie, ancien lieutenant-colonel des Spetsnaz, les forces spéciales du renseignement militaire russe (GRU), passé au privé. Outkine, qui s’est donné comme nom de guerre Wagner, en hommage au compositeur allemand, est présenté par la presse comme un admirateur du IIIe Reich. Il est vrai qu’une photo diffusée en 2020 le montre arborant sur le cou des tatouages représentant des pattes de col SS…
On le retrouve en Syrie, en 2013, au sein du Slavonic Corps, une filiale de la société militaire privée russe Moran Security Group. En octobre 2013, les 270 membres du Slavonic Corps, recrutés à l’origine pour surveiller des champs de pétrole pour le compte du régime de Bachar el-Assad, sont envoyés en renfort pour mener des opérations armées dans la région de Homs attaquée par les rebelles. Plusieurs mercenaires périront dans les combats et, à leur retour, deux dirigeants seront appréhendés par le FSB, le Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie, puis condamnés en octobre 2014 à plusieurs années de prison pour mercenariat, confirmant que cette opération relevait d’une initiative privée et n’avait pas reçu l’aval de Moscou.
Peu de temps après, le Kremlin fait appel aux services de Dimitri Outkine. Au printemps 2014, lui et ses hommes opèrent en Crimée où ils participent au désarmement des militaires ukrainiens. Outkine baptise alors son groupe du nom de Wagner. Ses paramilitaires vont intervenir dans les zones d’intérêt du Kremlin, permettant une présence locale russe tout en offrant la possibilité de jouer la carte du déni plausible (plausible deniability). Leur présence est attestée en Syrie, en Libye, au Soudan, au Mozambique, en République centrafricaine et au Mali. Le 9 décembre 2016, à l’occasion de la Journée des héros de la Patrie, Dimitri Outkine est décoré par Vladimir Poutine de l’Ordre du Courage lors d’une cérémonie d’hommage aux militaires russes de retour de Syrie organisée au Kremlin. En novembre 2017, il devient le directeur général de Concord Management Consulting, l’entreprise de l’homme d’affaire Evgueni Prigojine.
EVGUENI PRIGOJINE, LE FINANCIER
Le groupe Wagner est financé par Evgueni Prigojine, un homme qui a fait fortune dans le domaine de la restauration. Au début des années 1990, il ouvre à Saint-Pétersbourg un restaurant de luxe fréquenté par l’élite locale, dont Vladimir Poutine, ce qui lui vaudra le surnom de « cuisinier de Poutine ». Il devient, grâce à ce dernier, le traiteur officiel du Kremlin, assurant l’organisation de dîners et d’événements pour la présidence russe. Il gagne des milliards en fournissant les cantines des écoles, des hôpitaux et surtout de l’armée (un milliard d’euros par an selon Le Monde) avec son entreprise Concord.
Cette dernière apparaît, en 2014, parmi les sources de financement de l’Internet Research Agency (IRA). Le groupe Wagner et l’IRA sont deux organisations sœurs : Wagner met en œuvre des opérations militaires, tandis que l’IRA combat sur le front de l’information et planifie des opérations de guerre psychologique sur internet. Prigojine figure sur la liste des sanctions américaines, accusé par le FBI en 2016 d’avoir pris part à des manœuvres d’ingérence pour influencer l’élection présidentielle américaine en faveur de Donald Trump, à travers l’IRA. [NDLR : A ce jour, aucun des deux procureurs spéciaux fédéraux américains n’ont pu rapporter la moindre preuve acceptable de cette ingérence contrairement aux dires de nombreux médiats occidentaux…] Même si aucun document officiel ne le relie à Wagner, Prigojine aurait pris la tête du groupe entre 2015 et 2016. Il apparait, sur une vidéo diffusée par Novaïa Gazeta, assistant à une rencontre organisée à Moscou, en novembre 2018, entre le ministre de la Défense russe Sergueï Choïgou et le maréchal libyen Khalifa Haftar, aux côtés duquel Wagner est engagé.
SMP OU MERCENARIAT ?
Les activités de mercenariat sont interdites en Russie par le code pénal. Toutefois, une vingtaine de sociétés militaires privées (SMP) sont enregistrées comme de simples sociétés commerciales. Elles ont été utilisées dans des missions de protection de navires commerciaux dans le golfe d’Aden, dans des opérations de déminage dans les Balkans et en Libye, ou par l’ONU pour sécuriser des convois de réfugiés en Syrie. Contrairement à ces SMP conventionnelles, qui n’exercent pas d’activité combattante, le groupe Wagner, a participé à diverses opérations armées en tant que supplétif, permettant à Moscou de prendre part à des actions militaires sans avoir à engager de forces régulières.
Le groupe Wagner mène trois types de missions. D’abord, il participe à des opérations armées, ce qui en fait une entreprise de mercenariat plus qu’une simple SMP. Le groupe a été utilisé en 2016 par le gouvernement de Bachar el-Assad pour libérer de l’État islamique le champ pétrolier d’Al-Chaer, près de Homs. Il a aussi combattu lors des deux batailles pour la reconquête de Palmyre, en mars 2016 et mars 2017, en collaboration étroite avec les forces armées russes et l’Armée syrienne. Wagner a également participé aux offensives de l’Armée nationale libyenne du maréchal Haftar contre Tripoli au printemps et à l’automne 2019. Il a mené des attaques dans le Nord du Mozambique contre des insurgés islamistes et, en décembre 2020, aux côtés des forces armées centrafricaines et rwandaises contre les rebelles de la Coalition des patriotes. En 2021, la France a accusé la junte militaire au pouvoir au Mali de se rapprocher de la Russie et d’employer le groupe Wagner pour lutter contre les djihadistes ; Bamako évoque, pour sa part, de simples conseillers russes…
Ensuite, deuxième activité, Wagner participe à la formation de forces armées, par exemple en République centrafricaine. Enfin, troisièmement, le groupe sécurise les ressources économiques, en particulier des sites pétroliers ou miniers. En échange de la protection des infrastructures, il reçoit de fortes sommes d’argent ou participe à l’extraction. Ainsi, en 2016, Evgueni Prigojine signe avec les autorités syriennes un contrat lui assurant 25% des revenus des champs de gaz et de pétrole repris par ses hommes à l’État islamique ; la même pratique a été observée dans l’Est de la Libye. En 2017, le groupe a été invité en République centrafricaine pour garder les mines de diamants ; il travaillerait également au Soudan, où il protégerait des mines d’or.
SOLDAT DE FORTUNE ET SOLDAT POLITIQUE
Jusqu’à l’été 2016, la majorité du personnel de Wagner a été formé et entraîné en Russie, dans l’enceinte d’une base militaire située à Molkino, dans la région de Krasnodar, appartenant à la 10e brigade spéciale de renseignement du GRU, et son équipement prélevé dans les surplus de l’armée russe.
Les premières recrues étaient des vétérans d’Afghanistan et de Tchétchénie. La journaliste franco-russe Ksenia Bolchakova, réalisatrice du documentaire Wagner, l’armée de l’ombre de Poutine, dresse le portrait-robot du mercenaire de Wagner : « L’âge moyen est de 30 ans, le plus jeune avait 21 ans et le plus vieux 73 ans. Ils sont originaires d’une quinzaine de pays, en majorité des anciennes républiques soviétiques, mais 75% du contingent est russe. Tous sont a minima réservistes ou anciens de l’armée officielle russe. » Elle poursuit : « l’image de leur chef Outkine, lui fasciné par le nazisme, 30 à 40% des effectifs prônent un retour à la culture slave, pour la pureté de la race russe, et se réclament des rodnoviers, un mouvement néopaïen. » Un certain nombre sont des militants du parti national-bolchevique. Des orgues de Staline aux orques de Poutine, la petite musique russe n’a pas fini de faire danser le monde
Édouard Rix
Source : Wagner les orques de Poutine, Réfléchir & Agir, n°74, Été 2022
Dénazifier avec un groupe « Wagner » –> bon courage!
Wagner contre Azov, il s’agit bien d’une guerre civile et les mondialistes se frottent les mains. Zellensky rejoindra sa seconde patrie quand il sera directement menacé.
Le groupe Wagner ce sont des bons, eux savent faire la guerre, rien à voir avec la brigade internationale ukrainienne qui eux sont fantoches!!