Guide pour Nationaliste : entretien des amis de l’association Le Maréchal avec le camarade Lacab qui partage son expérience de la garde à vue et de la détention.
Cet enregistrement a vocation à servir de guide pour les militants nationalistes. Bien qu’il soit nécessaire d’écouter les conseils et de se nourrir de l’expérience des plus aguerris, gardons à l’esprit que chaque situation est différente, et que nos capacités de résilience face à la répression se forgent dans la lutte quotidienne.
Un intervenant me demandait récemment : qu’est-ce que l’ADIMAD ?
Eh bien, on est en plein dans le sujet traité par le camarade Lacab : l’ADIMAD est l’Association pour la Défense des Intérêts Moraux et Matériels des Anciens Détenus. Anciens détenus de L’OAS, pour tout dire !
Soit tout de même 11 000 détenus, 3 300 condamnés, 40 condamnés à mort et 4 exécutés.
S’où une expérience sans comparaison de ce que peut être la répression, depuis les interrogatoires plus ou moins « musclés » jusqu’aux prisons, et même leurs sinistres sous-sol disciplinaires.
– La première chose à dire concernant cette intervention de Monsieur Lacab : Respect pour lui et pour son combat !
– La seconde, c’est qu’il a raison de faire comprendre que la prison n’a rien de terrifiant. D’autant – et là, c’est moi qui témoigne ! – que les conditions de détention ont considérablement évolué et sont infiniment plus supportables.
– La troisième ne concernera pas la prison elle-même mais les temps qui précédent et qui conditionneront la condamnation éventuelle.
– Je veux parler des « indics » largement utilisés par le pouvoir. Indics qui peuvent être aussi et surtout des provocateurs. MEFIEZ VOUS DU « BON COPAIN » QUI VIENDRA DEPOSER CHEZ VOUS « JUSTE POUR QUELQUES HEURES » UN DOCUMENT OU UNE ARME. ARME POUVANT MEME AU PIRE AVOIR ETE UTILISEE. Cela m’est arrivé un soir… la police perquisitionnait le lendemain aux aurores !
– Méfiez vous du même « bon copain » de cellule aux question trop indiscrètes…
Par ailleurs, les moyens utilisés pour vous faire parler peuvent varier en fonction de la gravité des faits pour lesquels on tente de vous incriminer : Albert Spaggiari, par exemple, ( Casse du siècle à Nice) m’a affirmé qu’il était certain d’avoir parlé sous influence chimique… et sans même parvenir à se souvenir de ce qu’il avait pu dire !
Si l’affaire pour laquelle on tente de vous incriminer est grave, refusez les cafés ou bières aimablement proposés entre deux interrogatoires. Ne buvez que de l’eau DIRECTEMENT AU ROBINET.
Le pire étant que, sous l’effet de drogues telles que la fameuse GHB, dite drogue des violeurs, on peut ignorer que l’on a parlé sous hypnose chimique.
J’ai connu la psychiatrie (environ 2 mois) dans le cadre de l’affaire Méric. C’est pas gai non plus! Je ne sais pas si c’est préférable à la prison n’ayant pas expérimenté cette dernière. Non fumeur, souffrant d’hyperacousie comme Hervé Ryssen, pas très sociable lorsqu’il s’agit de côtoyer des « cas », pas doué pour le vivre ensemble avec une faune cosmopolite, hommes, femmes, de tous âges, de toutes conditions sociales, camés, dépressifs, je l’ai plutôt mal vécu. La plupart du temps dans les vapes à cause des forts calmants, désœuvré, errant comme une âme en peine dans les couloirs… la tv dans la salle commune qui diffuse des clips musicaux en boucle tous aussi nuls les uns que les autres… journées semblant interminables… Que d’images qui me hantent encore aujourd’hui!
Cher Galland
Bien que ne l’ayant pas vécu, je pense que l’utilisation du chantage à l’internement psychiatrique est ce qu’il y a de plus monstrueusement malhonnête en termes de répression. J’ai connu, à Alger, des interrogatoires terminés dans le coma. On me faisait des piqures de solucamphre pour soutenir le coeur et que je supporte davantage. Mais on ne s’attaquait qu’à mon physique, pas à mon esprit !
Mais c’est à l’esprit qu’on s’attaque en psychiatrie. On se fait détruire par la chimie… c’est odieux !
Je pense que, si nous gagnons un jour, les médecins qui prêtent leur concours à cette infamie devront le payer au prix fort.
Merci beaucoup monsieur Le Perlier, d’avoir pris part à mon pauvre sort par ces quelques mots. Merci aussi d’avoir donné plus haut la définition de l’acronyme ADIMAD que je n’avais pas osé demander! Effectivement la torture n’est pas physique mais psychique… Si après la prise controlée des médocs vous manifestez toujours des signes de rébellion un groupe de blouses blanches vous tombent dessus pour vous traîner illico en chambre d’isolement où ils vous attachent à un lit avec des sangles et vous font une piqûre pour vous endormir. Vous dormez alors comme un loir pendant 24 heures ou plus selon la dose, entre quatre murs, lumière allumée.
Mais je n’en ai pas fini avec eux puisque je dois suivre un traitement: tous les 28 jours une injection de « Xéplion 50 mg », produit administré aux soldats américains au retour de la guerre d’Irak, à ce qu’on m’a dit… Si je ne me soumets pas, ils avertissent la gendarmerie qui se fera un devoir de me renvoyer en psychiatrie car, voyez-vous, pour ces gens, le fait d’avoir soutenu, certes rageusement, Esteban Morillot et son camarade dont l’innocence a été suffisamment démontré dans un livre de Serge Ayoub, relève de la maladie!