2024, Nos chères provinces, 212 pages, 27 €
À une époque où très peu de femmes avaient pénétré le monde des hommes et en particulier celui de l’aviation et de la compétition aéronautique, les souvenirs de Madeleine Charnaux sont d’une actualité surprenante.
Certes, elle a eu peut-être plus que d’autres les moyens financiers de s’adonner à sa passion, mais la reconnaissance du personnage est passée par le travail, le talent, l’opiniâtreté, le courage… et la passion.
Il fallait quand même avoir (un peu) l’esprit d’aventure, un (grand) sens de la débrouillardise, l’idée qu’à force de travail « cela » pouvait être possible, l’humilité d’apprendre auprès des meilleurs.
Dans ses « Souvenirs », il n’est pas question de se battre pour faire progresser la cause des femmes. Peut-être y a-t-elle songé… Mais il est clairement question d’amitiés féminines et masculines, quelquefois tragiquement trop tôt interrompues, de belles ou de cocasses rencontres au cours de ses voyages, de situations plus ou moins périlleuses.
Madeleine Charnaux fait partie de ces pionnières qui ont contribué à ouvrir des portes, à rendre possible les rêves de terriens.
Madeleine Charnaux (1902-1943) débute sa carrière comme sculptrice. Elle est l’élève d’Antoine Bourdelle et expose avec succès, notamment chez Bernheim-Jeune en 1928. Un voyage en avion au-dessus de l’Italie fait naître sa vocation d’aviatrice, alors que rien ne l’y prédestinait, étant issue d’une famille de médecins. En 1932, elle décroche son brevet de pilote amateur et, après un raid solitaire au Maroc, elle revient en France et se lance dans l’aviation de compétition dans l’écurie Caudron-Renault. Elle y réalise le record d’altitude. Puis, à partir de 1936, sur un Rafale C-530, elle bat le record féminin de vitesse. Concomitamment, elle bat des records de vitesse masculin.
Au cours de sa carrière d’aviatrice, elle croisera la route d’Hélène Boucher, Maryse Bastié (qui lui remettra la Légion d’honneur), Yvonne Jourjon, Jean Mermoz, Maurice Arnoux et bien d’autres instructeurs qui lui auront beaucoup appris. La IIe Guerre mondiale freine quelque peu cette carrière prometteuse. Elle reste pourtant proche du milieu de l’aviation en donnant des cours pour opérateurs radio. Elle décède à Vichy en 1943 d’une tuberculose.
Disponible sur la Boutique des nationalistes