François Hollande s’est résigné à se séparer de son proche collaborateur Kader Arif il y a quelques jours. Malgré l’apparition répétée de son nom dans la rubrique des affaires, le président de leur très exemplaire République avait tenu à protéger celui qui l’a soutenu – un soutien que nous savons désormais très intéressé – durant des années. François Hollande espérait sans doute au moins, après ce choix douloureux, être débarrassé de lui et de ses affaires.
C’est exactement le contraire qui se passe et pour deux affaires différentes, le nom et la responsabilité de François Hollande se trouvent désormais directement engagés après de nouvelles révélations.
Les Arif : une famille qui doit beaucoup à Hollande
Après des mois de silence, des militants du Parti socialiste (PS) ont fini par parler. Ils ont évoqué les soupçons d’escroqueries énoncés de longue date contre le frère de l’ancien sous-ministre aux Anciens combattants et ses fils. Très chèrement payées, les prestations fournies par la « société d’événementiel » d’Aïssa Arif, AWF Music, se révélaient particulièrement médiocres, parfois même sous le seuil de l’acceptable.
Malgré ces faits, AWF Music a été sollicitée par le PS et la direction de campagne de François Hollande en 2011 et 2012 pour assurer l’organisation des réunions du candidat de gauche lors de la campagne pour la primaire du PS puis pour la campagne des présidentielles. Là encore, les services de la société, chèrement payés, étaient très loin du niveau attendu.
Devant l’escroquerie en soi que représentait la société – un pupitre s’était effondré durant l’un des rassemblements tandis que dans l’autre, une coupure d’électricité avait interrompu la réunion –, l’équipe de campagne de François Hollande a subitement rompu tout lien avec la société qui n’a pas assuré la dernière partie de la campagne. Le Parti socialiste a dédommagé AWF Music à hauteur de 85 000 euros, alors même que c’est le microparti de François Hollande, Répondre à gauche, qui avait payé pour les réunions.
Kader Arif a fait travailler ses neveux pour le ministère de la Défense
François Hollande n’a pas manqué de remercier son complice dès son accession à l’Élysée par une nomination aux Anciens combattants. Et pour quelques réunions politiques, Aissa Arif a lui encaissé plus de 700 000 euros payés à l’époque par le candidat Hollande ; mais après la validation de ses comptes de campagne, ce sont les Français qui ont été volés.
D’autres révélations mettent plus sérieusement en cause François Hollande. Le ministère de la Défense – dont dépendait Kader Arif – a passé un contrat, sans appel d’offre, avec ses propres neveux, les fils d’Aissa Arif. C’est lui-même, comme secrétaire d’État aux anciens combattants qui est à l’origine de ce contrat entre une société appartenant à des membres de sa famille et l’État.
Valls et Hollande a couvert durant trois mois Kader Arif
Or, ces faits ont été connus de Manuel Valls et de François Hollande dès le 22 août 2014, soit trois mois avant la démission de Kader Arif. Pressé par plusieurs cadres du Parti socialiste de se débarrasser de l’encombrant sous-ministre, François Hollande, comme il l’avait fait avec Jérôme Cahuzac, a tenu à conserver auprès de lui un individu plus que compromis.
Le triomphe de la République exemplaire…