Un mythe républicain
Pour tenter de se convaincre qu’elle n’est pas encore tout à fait morte, leur République continue à s’inventer des mythes, mobilisant la population par ce qu’elle possède de plus bas et de plus malsain : la peur, le goût du sang et du sensationnel, l’attirance morbide pour les faits divers.
Le 7 janvier dernier, les deux terroristes ont agi pour leur peuple, leur communauté, pour plaire à leur Dieu et devenir des héros – et ils le sont devenus pour des millions de musulmans qui les acclament depuis à travers le monde.
Peu leur importait les conséquences de leur acte de l’autre côté, dans cette République dont ils furent les parfaits produits. Ils ont permis la création d’un nouveau mythe républicain qui, pour être un mythe de caniveau, ne s’en veut pas moins refondateur. Les peuples, les communautés, ont les héros et les exemples qu’ils méritent. Les « héros » de leur République ont massacré des soldats désarmés à la Bastille en 1789, ils ont commis un génocide en Vendée en 1793, ils ont assassiné les Parisiens en 1871, en 1934, en 1945. Leurs héros sont des étrangers, comme Dreyfus le traître, ou des traîtres de fabrication nationale comme De Gaulle. Ce sont désormais des petits agents du système, morts à genoux, hallucinés, passifs.
S’ils se rêvaient comme Charb commissaires politiques envoyant à la mort des millions d’hommes, ils n’avaient pu qu’être les petits censeurs du régime, diffusant ses dogmes antiracistes, sa haine des religions, du drapeau national, dénonçant les nationalistes, envoyant les « antisémites » au tribunal, mais sachant toujours ménager leurs véritables maîtres. Les « victimes » de Charlie hebdo s’inscrivent dans la longue lignée de ces antihéros républicains.
C’est la vision du monde qui nous oppose
Entre nous et « Charlie », il n’y a pas seulement des divergences politiques, ou mêmes morales. C’est la conception même de l’homme, de la vie, du monde qui nous oppose. Ce qui nous différencie des 700 000 moutons qui ont marché dans les rues de Paris dimanche dernier, c’est que nous reconnaissons à l’homme d’être autre chose qu’un individu-animal venu sur terre pour satisfaire ses désirs immédiats. Nous le proclamons : l’homme n’est pas cet obsédé de Wolinski qui ne doit vivre que pour satisfaire ses pulsions sexuelles. L’homme n’est pas ce fils du freudisme Charb se complaisant dans la scatophilie. L’homme n’est pas un individu sans morale, sans conscience ni sans honneur comme l’équipe de Charlie hebdo, prêt à publier un dessin immonde au risque de provoquer la mort de centaines de personnes dans le monde, Français ou chrétiens, sans s’en soucier une seconde, pour leur seul petit plaisir d’un dessin vulgaire ou d’un jeu de mots insultant.
Toutes les civilisations connaissent les mythes, honorant des héros solaires prêts à tous les sacrifices pour leur peuple. Ils inspirent les hommes qui agissent selon le code d’honneur dicté par les héros. Dans les anticivilisations qui ont tourné le dos à la tradition, ce sont les antihéros qui inspirent les individus qui s’en réclament.
Le tableau présentant les dernières minutes de la rédaction de Charlie hebdo est digne de leur République, digne d’inspirer un peuple de consommateurs sans morale et sans conscience, ce même peuple qui laisse ses filles être violées dans les trains sans réagir, ses fils être assassinés dans les rues sans se révolter. Pour ce peuple décadent, « Charlie » est bien un modèle.
« Coco » et Jeanne
Que penser d’une femme1 qui ouvre une porte blindée à des individus lourdement armés et la menaçant, sachant que sa fille, qu’elle est venue chercher, pourrait être tuée, que son chef, menacé de mort par des terroristes depuis plusieurs années, va sans doute être assassiné ? Que penser de cette autre femme, travaillant dans un journal anticlérical, crachant à longueur de journée sa haine des religions et des « extrémistes », se mettant à réciter le Coran sur ordre de ses pires ennemis2 ? Ils en deviendraient presque admirables et héroïques, ceux qui n’ont fait que se cacher ou qui ont feint la mort.
Il ne s’agit pas ici de peur devant la mort, de panique irrationnelle, de faiblesse passagère, mais de comportements en parfaite adéquation avec les antivaleurs portées par Charlie hebdo. Aucun autre journal plus que le torchon antifrançais n’a autant fait pour détruire les nobles valeurs et les remplacer par les plus vils sentiments. Le courage, l’honneur, la vérité, la pitié, la reconnaissance, la patrie, la responsabilité, la famille, la fidélité : pas une seule de ces valeurs n’a été épargnée durant quarante ans. En détruisant ces valeurs, c’est l’homme qu’ils ont détruit, l’homme européen qui justement se caractérise par sa haute valeur morale. Qu’attendre dès lors que face au danger, à la mort, ces gens agissent autrement que lâchement, de la plus indigne et immorale des manières ?
Comment, en découvrant le comportement des « héros » de Charlie hebdo, ne pas penser aux véritables héros Français, à nos héros ? Comme ne pas penser à Jeanne, menacée de mort, emprisonnée, humiliée, qui refusa de céder à ses bourreaux et préféra, à 19 ans, la plus violente des morts plutôt que la tâche ? Devant tant d’infamie, comment ne pas penser au chevalier d’Assas qui, entouré par les ennemis et menacé d’être tué au moindre bruit, au matin de la bataille de Kloster Kampen, préfère être tué pour sauver ses camarades en lançant : « À moi, Auvergne ! Voici l’ennemi ! »
L’héroïsme, le courage, la droiture symbolisent les héros de notre France, comme la lâcheté, la veulerie, la duplicité caractérisent les héros de l’antifrance. En plus de produire des individus seulement mus par la recherche des biens matériels, sans racine, sans passé ni avenir, le système ne fabrique que des êtres lâches, incapables d’héroïsme, de don de soi, incapables de réagir autrement – si marcher dans la rue sous la protection de 10 000 policiers et militaires peut-être considéré comme une réaction – que stimulés par 20 chaînes de télévision, 50 de radio et 100 journaux parlant d’une même voix.
Demain
Comme pour toutes les périodes d’involution, les porteurs des valeurs de morts disparaissent : s’ils ont pu parasiter et prospérer sur un organisme sain, ils n’ont, une fois qu’ils en ont pris le contrôle, d’autre choix que de périr avec lui. « Charlie » et ses survivants se montrent « courageux » aujourd’hui parce que s’ils étaient portés par un sentiment d’impunité hier, ils vivent aujourd’hui sous la protection de l’armée. Ils ne souffrent pas des « caricatures » qu’ils publient. Qu’importe à ces criminels qu’à cette heure des hommes meurent par leur faute au Niger. Qu’importe à ces criminels que des églises soient incendiées, des commerces soient pillés, saccagés par leur faute, que les biens de toute une vie partent en fumée. Ils continueront à être invités sur les plateaux télévisés et leurs prédécesseurs ont trouvé dans la mort la reconnaissance que la médiocrité et la bassesse de leurs « œuvres » leur interdisaient de leur vivant.
Définitivement, nous ne sommes pas Charlie : nous sommes les anti-Charlie, les hommes debout contre les individus couchés, les hommes responsables contre des individus prêts à incendier la moitié du monde pour faire sourire 30 000 soixante-huitards bien au chaud dans leurs appartements du XVIe arrondissement.
Il est facile de pousser à la guerre quand on se croit à l’abri. Nous n’oublions pas qu’en 1939, quand la même gauche décadente, bien-pensante, matérialiste et bourgeoise qui aujourd’hui se prétend « Charlie », excitée par la juiverie mondiale, poussait à la guerre, les nationalistes de France, comme leurs camarades en Europe, recherchaient, jusqu’aux dernières heures d’août 1939, la paix3. Pendant que les criminels croassaient – déjà – l’Internationale et Le chant des partisans, odieux appels au meurtre et au terrorisme, les Français, en chantant Maréchal nous voilà, rappelaient : « la guerre est inhumaine ».
Quatre-vingts ans plus tard, rien n’a changé. Les fauteurs de guerre sont toujours les mêmes, comme les victimes, ces Français « d’en bas » qui n’ont pas la chance de posséder un triple passeport français, israélien et américain. Comme à l’époque, les nationalistes avaient raison : ils avaient raison quand ils dénonçaient l’invasion, ils avaient quand ils désignaient le régime coupable, ils avaient raison quand ils critiquaient la politique étrangère du régime et quand ils en annonçaient les conséquences, que chacun peut constater aujourd’hui.
Si nous savons que la guerre est inhumaine, nous savons aussi que certaines guerres doivent être menées. Et les responsables de cette guerre, ces ennemis de l’intérieur, devront payer au moins aussi chèrement que l’ennemi qui nous attaque, peu importe l’étendard religieux, national ou racial que ce dernier brandit contre nous.
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1 Notons que c’est L’Humanité qui a recueilli le témoignage de Corinne ‘Coco’ Rey. Le journal d’extrême gauche y précise très clairement qu’elle était venue chercher sa fille, et qu’elle n’était donc pas avec elle.
« J’allais chercher ma fille à la garderie, devant la porte de l’immeuble du journal deux hommes cagoulées et armés m’ont brutalement menacées. Ils voulaient entrer, monter. J’ai tapé le code. Ils ont tiré sur Wolinski, Cabu… ça a duré cinq minutes… Je m’étais réfugiée sous un bureau… Ils parlaient parfaitement le français… Se revendiquaient d’Al Qaïda ».
Mais la dépêche diffusée peu après et reprise par l’ensemble des médiats prétendaient curieusement le contraire, comme pour excuser sa lâcheté, que sa fille était avec elle, transformant éhontément les « je » en « nous » (voir par exemple 20 minutes).
2 « [Sigolène Vinson] a eu la kalachnikov sur le nez. Il lui a dit : “récite le Coran” et je t’épargne. Elle récitait ça en boucle »
a affirmé Caroline Fourest. Nouveau mensonge de Caroline Fourest ? Honte de l’intéressée ? Celle-ci a déclaré – dans un récit totalement délirant suintant la démagogie gauchiste (« Il était parti pour me tuer, je n’ai pas baissé les yeux » (sic)) – ensuite que l’un des tueurs l’a menacée et a déclaré :
« Je ne te tue pas car tu es une femme et on ne tue pas les femmes, mais tu dois te convertir à l’islam, lire le coran et te voiler ».
3 Lire à ce sujet le récit de l’activité du « germanophobe » Charles Maurras dans l’imprimerie de l’Action française pour tenter d’éviter la guerre dans Notre avant-guerre de Robert Brasillach.