Entre 2000 et 2010, le nombre d’exploitants agricoles a reculé de 21 %, après plusieurs décennies de baisse continue. En 2013, le revenu des agriculteurs a baissé de 18,6 %. Depuis plusieurs décennies, le monde paysan est en crise en France, sans que les pouvoirs publics de leur République n’aient jamais pris de réelles mesures pour lutter contre la pollution des sols, la concentration des terres, la baisse des revenus, les attaques des « populations itinérantes » qui pillent les campagnes, le mal-être et les suicides, la baisse des prix, le pouvoir des grands groupes industriels et commerciaux, etc.
Le contexte de longue crise du monde paysan n’a pas empêché Manuel Valls, d’instrumentaliser sa visite au Salon de l’agriculture à un mois des élections départementales pour dénoncer le FN.
« Les agriculteurs savent aussi ce qu’ils doivent aux pouvoirs publics, particulièrement à l’Europe. Voter Front national, c’est détruire ce modèle européen qui a aussi soutenu l’agriculture française »
a-t-il osé proclamer, ajoutant :
« Je pense que les valeurs de travail, de solidarité, de mérite, cette volonté de transmettre ce savoir-faire à la jeunesse, cette qualité que l’on ressent ici, sont aux antipodes de ce qu’est l’extrême droite. L’extrême droite et le monde rural ne peuvent pas se retrouver. »
« Le ministre de l’Agriculture et tous les membres du gouvernement sont évidemment au côté des agriculteurs, notamment des filières qui peuvent être en difficulté à cause du contexte économique et de l’embargo russe. Je tiendrai dans quelques jours un comité interministériel pour mettre en œuvre toutes les mesures que nous avions commencé à travailler cet automne dans le cadre des assises de la ruralité. Car il faut que les territoires péri-urbains, les espaces ruraux n’aient pas ce sentiment d’abandon qu’on a pu avoir par le passé »
a-il déclaré, oubliant que le Parti socialiste (PS) dirige le pays depuis près de trois ans, et a été au pouvoir 18 des 34 dernières années. Manuel Valls s’inquiète du score à venir du Front national aux élections départementales non seulement dans les zones occupées, mais désormais de surcroît dans les zones rurales.