Les réformes du gouvernement Valls-Hollande ont quelques points communs : elles font généralement l’unanimité contre elles, elles n’apportent au mieux aucun changement (réforme territoriale, loi Macron-Rothschild) et, au pire, aggravent une situation déjà catastrophique (réformes Taubira sur la justice, lois liberticides “antiterroristes”), quand elles ne détruisent pas les piliers de notre civilisation (loi antimariage).
Hier, environ 45 000 personnes, selon les organisateurs, 19 000, selon la police du régime, ont défilé dans les rues de Paris contre le projet de destruction du système de santé français présenté par Marisol Touraine. Ces membres des professions libérales du secteur de la santé dénoncent l’étatisation et la bureaucratisation de la médecine, à l’encontre des intérêts des patients et des attentes des personnels de santé.
Les professionnels de santé se mobilisent depuis plusieurs semaines contre ce texte, mais la réussite de la manifestation de dimanche, avec une participation rarement vue pour ce type de manifestants, au-delà des espérances des organisateurs, est importante alors que le projet de loi sera examiné à partir de mardi devant la commission des affaires sociales de l’Assemblée.
Tout particulièrement, les protestataires dénoncent les conséquences prévues de la généralisation du tiers payant, ainsi que le poids grandissant des mutuelles et des complémentaires santé aux mains des grands groupes oligarchiques mondiaux.
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Selon les spécialités, les affectations ou les diplômes préparés, cette nouvelle loi parvient à mobiliser contre elle l’ensemble des personnes concernées. Les pédiatres luttent contre leur disparition programmée, quand les internes rejettent le statut prévu à leur sujet, avec plus de travail et de responsabilité, mais à salaire égal.
« À terme, les patients ne pourront plus choisir ni leur médecin ni leur spécialité, ce sera comme en Angleterre, avec une médecine de riches et une médecine de pauvres »
précise une manifestante.
« C’est la mort du système de santé français. On se dirige vers un modèle anglo-saxon où seuls les plus riches pourront se soigner. »
commente un autre.
« On terminera comme les carrossiers qui sont dépendants des assurances auto. Les gens ne paieront plus, mais ne choisiront plus non plus. »
« On nous dira un jour que notre quota d’examens pour l’année est atteint et on nous dira qu’il faut arrêter. C’est ce qui se passe en Allemagne à partir du 15 novembre ».
« L’innovation sera réservée aux hôpitaux publics. On est en train de tuer les cliniques privées à petit feu, or nous savons tous que les urgences de ces mêmes établissements sont déjà largement embouteillées »,
témoignent, tour à tour, des cardiologues, des internes, des généralistes, des psychothérapeutes.
« La ministre a confirmé la généralisation du tiers payant par étapes comme prévu, elle a confirmé l’expérimentation pour la vaccination chez le pharmacien alors que nous la refusons. Aujourd’hui n’était qu’une étape. Il est indispensable que les médecins restent mobilisés »
a conclu Jean-Paul Ortiz, le président de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), auquel Marisol Touraine n’a apporté aucune réponse durant un entretien, se montrant au contraire totalement fermée à toute écoute.