Interrogé cet après-midi par le député Alain Marsaud sur les cas de terroristes islamistes partis de France pour faire la guerre en Syrie, Bernard Cazeneuve a reconnu qu’un certain nombre d’entre eux ont continué et continuent à percevoir des prestations sociales alors qu’ils tuaient au Proche-Orient.
« À maintes reprises j’ai eu l’occasion d’appeler l’attention de M. le ministre de l’Intérieur sur l’utilisation supposée des allocations familiales et prestations de toutes natures que continuaient à percevoir lesdites familles dans ces zones. J’ai été alerté pour cela par des directeurs de caisses d’allocations familiales qui m’avaient fait part de leur impuissance à contrôler et d’autre part à stopper le versement de ces prestations au profit de ces personnes.
J’ai constaté hélas que ces versements se poursuivaient aujourd’hui et que certains Français [sic] ayant ces organisations faisaient usage de leur carte de crédit ou de Western Union pour débiter leurs comptes crédités en France par nos organismes sociaux »,
a déclaré Alain Marsaud.
« Vous pointez des manquements qui, en réalité, je dois vous le dire, n’existent pas en nombre ; il peut tout à fait exister, à certains moments, tel ou tel problème [sic], mais nous y remédions [sic] »
a répondu Bernard Cazeneuve, reconnaissant donc que certains criminels islamistes continuent bien à percevoir les allocations payées par les Français, sans préciser combien de personnes étaient concernées.
Durant le reste de son intervention, leur ministre de l’Intérieur s’est borné à énoncer des articles de loi, comme si l’existence du Code pénal induisait le respect et l’application de ces lois. Au total en 2014, 290 tueurs ont été signalés en 2014 aux organismes qui versent des prestations sociales après avoir rejoint les groupes terroristes en Syrie ou en Irak.
Désormais selon le ministre de l’Intérieur, « le cas de ceux qui ont quitté le territoire national est immédiatement signalé aux autorités en charge du versement de ces prestations sociales ». Ceux qui parviennent à partir sans être connus continuent donc à percevoir leurs prestations sociales (sic), comme ceux qui partent tuer dans diverses autres régions du monde, notamment en Afrique de l’ouest.
« N’essayons pas de faire sur ce sujet des polémiques [sic] ou de laisser à penser qu’il n’y a pas d’action. Il y a une détermination totale et elle se poursuivra »,
a conclu Bernard Cazeneuve qui, en résumé, refuse d’évoquer le sujet et de décrire la réalité de la situation, car cela serait de la « polémique ».