En milieu de journée hier, les autorités ont fait annoncer par la presse l’arrestation de trois terroristes islamistes revenus de Syrie via la Turquie. Reuters a déclaré qu’ils avaient été placés en garde à vue. Ils avaient été arrêtés fin août dans ce pays, après plus d’un an et demi à combattre en Syrie. Expulsés de Turquie, ils auraient dû être arrêtés à Orly à leur arrivée en France.
Or, peu après, une nouvelle dépêche d’agence, citant la police française, affirmait que les terroristes étaient toujours en Turquie en attente d’expulsion. Cette information a été démentie par la Turquie qui a confirmé l’expulsion des trois hommes, parmi lesquels figurent le beau-frère de Mohamed Merah. Sa sœur, épouse du terroriste, a elle aussi rejoint les rangs des tueurs en Syrie. L’un des terroristes avait déjà été impliqué dans une affaire d’attentat en 2007.
En réalité, les services de sécurité ont commis une erreur et n’ont pas arrêté les terroristes, qui sont actuellement en liberté en France comme des centaines d’autres. L’affaire a un retentissement particulier alors que l’État islamique, auquel appartiennent les tueurs, a incité ses membres à commettre des atrocités contre les Français et qu’un otage français est menacé de mort en Algérie.
Selon les avocats des terroristes, les trois hommes n’ont pu prendre leur vol prévu pour Paris – le pilote de l’avion ayant refusé de les laisser embarquer – et ont ensuite été expulsés par un vol pour Marseille. Ils auraient ensuite rejoint Toulouse.
La presse a révélé, en pleine période d’alerte pour les attentats, que le système de contrôle informatique des passeports était en panne hier à Marseille.
Dans un communiqué hier soir, le ministère de l’Intérieur a reconnu avoir raté les terroristes, brandissant comme excuse de n’avoir pas été informé du changement de vol pour Marseille. Alors que Bernard Cazeneuve vantait le plan Vigipirate, le ministère n’a pas précisé s’il était au courant que les appareils de contrôle à Marseille, la ville où s’était réfugié Medhi Nemmouche, plaque tournante de tous les trafics, ne fonctionnaient pas.