Danton avait déclaré à la tribune de la Convention, au cours de la Séance du 12 décembre 1793 : « Il est temps de rétablir ce grand principe qu’on semble méconnaître : que les enfants appartiennent à la République avant d‘appartenir à leurs parents. Personne plus que moi ne respecte la nature. Mais l‘intérêt social exige que là seulement doivent se réunir les affections. Qui me répondra que les enfants, travaillés par l’égoïsme des pères, ne deviennent dangereux pour la République? »
Plus de deux siècles plus tard, rien n’a changé. Vincent Peillon, ministre de « l’éducation nationale » déclarait : « Il ne faut pas confondre morale laïque et ordre moral. C’est tout le contraire. Le but de la morale laïque est de permettre à chaque élève de s‘émanciper, car le point de départ de la laïcité c’est le respect absolu de la liberté de conscience. Pour donner la liberté du choix, il faut être capable d‘arracher l‘élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel, pour après faire un choix. » (L’Express du 02/0912012).
Sans doute que l’école obligatoire à partir de 6 ans n’a-t-elle pas atteint les objectifs souhaités par les laïcards. Alors, pour tenter de les atteindre, Macron a-t-il décidé de la rendre obligatoire dès l’âge de 2 ans ! Certes, peu d’enfants ne sont pas encore scolarisés à cet âge : 2%, parait-il. Mais c’est encore trop, surtout lorsque l’on sait que ce sont les minorités qui opèrent les changements décisifs et que parmi ces 2%, figurent nombre de parents rétifs à la dégénérescence morale et spirituelle ambiante. On n’est jamais trop prudent !
Cependant, à 2 ans, me direz-vous, quel formatage décisif peut-on imprimer à un bambin ?
C’est là qu’intervient la question de l’éducation sexuelle. Dans tout système traditionnel et sain, la sexualité n’est licite et bonne que dans le mariage. Cette institution sociale, et surtout ce sacrement catholique, ont été pervertis, dénaturés avec succès depuis 1968. Mais il en est encore qui restent fidèles sa nature première. Alors, dénaturez aussi le sexe et peut-être, ce qui tient encore debout disparaîtra !
Les écoliers sont informés dès le primaire des questions sexuelles, mais certains psys jugent cette initiation trop tardive. Ainsi, Didier Dumas, psychanalyste pour enfants et auteur de La Sexualité des ados racontée par eux-mêmes (Hachette Littératures, 2009), préconise-t-il l’éducation sexuelle dès la maternelle car, selon lui, la psychanalyse considère que la sexualité humaine se construit entre 3 et 7 ans.
Mais, en rester là reviendrait à se limiter à un simple débat d’idée, comme il y en a tant, entre les tenants de cette éducation sexuelle précoce et ceux qui la considèrent comme déplacée. Or ce n’est pas le cas. En effet, la section européenne de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) recommande de dispenser une initiation « holistique » à la sexualité dès la plus tendre enfance.
Dans un document de 2010 intitulé « Standards pour l‘éducation sexuelle en Europe» sous-titré « Un cadre de référence pour les décideurs politiques, les autorités compétentes en matière d’éducation et de santé et les spécialistes » elle écrit que « L‘éducation sexuelle (et relationnelle) devrait être obligatoire et prescrit l’apprentissage de « la jouissance et du plaisir quand nous touchons notre propre corps » … entre 0 et 4 ans ! Elle nomme cela « la masturbation infantile », Le tout, dans le cadre d’une « citoyenneté sexuelle ».
Selon l’OMS, les enfants sont aptes dès l’âge de 4 ans à « exprimer besoins, désirs et limites », par exemple « jouer au docteur », La période entre 4 et 6 ans est considérée comme favorable à l’étude des « relations du même sexe » et « consolider l‘identité de genre ». Entre 6 et 9 ans, les enfants doivent pouvoir connaître et défendre les « droits sexuels des garçons et des filles ». Entre 9 et 12 ans – on n’est jamais assez prudent – il est préconisé d’informer les enfants du problème des grossesses imprévues : de quoi justifier le maintien des centres de « planning familial », grands pourvoyeurs de pesticides anti- humains et de candidates aux avortoirs.
Dès l’âge de 9 ans, il est recommandé d’indiquer aux enfants comment trouver des produits contraceptifs et où pratiquer une « interruption » plus ou moins volontaire de grossesse, autrement dit un avortement.
Entre 9 et 15 ans, il est conseillé aux gouvernements de faire une mise en garde contre un danger l’adversaire idéologique constitué par la religion chrétienne, obstacle pour la jouissance et le plaisir sexuel …
A partir de l’âge de 15 ans (p.50), c’est le largage dans le vaste monde et les aventures qu’il propose, en particulier « faire son coming out (parler de ses sentiments homosexuels ou bisexuels) » sans compter les relations sexuelles tarifées et la pornographie.
Voilà de quoi fabriquer des citoyens aptes à vivre dans « Le meilleur des mondes », pour reprendre Aldous Huxley et « Contribuer à un climat social tolérant, ouvert et respectueux envers la sexualité et les différents modes de vie, attitudes et valeurs ». Bref, apprendre le relativisme obligatoire et inculquer l’idée qu’il n’y a pas de vérité absolue, unique. Et pour être sûr que cela soit bien inculqué, le rapport recommande que « Pour être suffisamment valorisée, l’éducation sexuelle devrait devenir une branche d’examen» (p. 16). Le rapport ne précise pas si le dit examen doit comporter des épreuves pratiques …
Et cela, sous l’égide de l’Etat considéré comme la « source formelle » et « scientifique » de l’éducation des enfants, les parents n’étant plus que des « sources informelles ».
Avec un tel programme, la famille est effacée et l’individualisme hédoniste, abortif, jouissif, consumériste a un bel avenir. Avant que tout ne s’écroule, ensevelissant avec justice ces promoteurs de mort?
Charles ESCAMPS
Source : Militant n°704 – Mai 2018
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Cette bande de fumiers de (((cosmopolites))) doit être mise hors d’état de nuire.