La troisième certitude
Comme chacun le sait, on ne peut être sûr de rien en ce bas monde, même pas de l’origine de la citation « death & taxes » comme disent les Anglo-saxons : oui, apparemment, ce n’est pas de Mark Twain, ni même de Benjamin Franklin, mais d’un certain Christopher Bullock en 1716. Mais qui que ce soit, il avait tort, en fait, dans notre monde moderne, il y en a trois :
- La mort
- Les taxes
- Et l’indemnisation des victimes d’actes antisémites
En feuilletant le budget de l’État Français 2020 qui vient d’être adopté par le Parlement (Décret n° 2019-1493 du 28-12-2019), on peut constater que les « victimes des persécutions antisémites et des actes de barbarie pendant la Seconde Guerre mondiale » n’ont pas été oubliées puisque notre budget 2020 prévoit leur indemnisation (encore une fois comme les années précédentes) à hauteur de 93 536 957 Euros (93,5 millions). Cf. ci-dessous. Il est bien normal, n’est-ce pas, que leurs souffrances soient indemnisées par la Nation à hauteur de près de 100 millions par an alors que la guerre est finie depuis 75 ans maintenant.
Voici le lien, nous pouvons l’utiliser, c’est nous qui le payons avec nos impôts : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000039685363&categorieLien=id (Noter le « s » à la fin de « https » qui garantit qu’il s’agit d’un site non truqué, nous sommes bien sur legifrance.)
Passer l’en-tête d’une rebutante technicité, voici où il faut arriver :
INTITULÉS DE LA MISSION |
NUMÉRO |
Montant de |
MINISTRE DISPOSANT |
Indemnisation des victimes |
158 |
93 536 957 |
Premier ministre |
Il est heureux de voir comme les souffrances, chez certaines personnes, peuvent être significativement apaisées par l’argent.
Cela ne semble pas être le cas.
Ni des Japonais d’Hiroshima et de Nagasaki qui ne réclament rien.
Ni des Allemands de Dresde qui ne réclament rien.
Ni des Vietnamiens victimes de l’agent orange, du napalme et des B52 qui ne réclament rien non plus.
Voilà, nous ne savons pas si en 2099 il y aura encore une France, ni s’il y aura encore un État, ni s’il y aura encore des euros, mais si c’est le cas, alors on retrouvera cette ligne 158 : c’est la troisième certitude.
Francis Goumain
Relevons la formulation byzantine de l’administration « pour indemniser les personnes victimes d’actes d’antisémitisme »: d’après notre administration, il peut y avoir de l’antisémitisme sans Juif, c’est même forcément le cas puisqu’il n’y a pas de Juif, dire qu’il y en a, c’est déjà de l’antisémitisme, vous me suivez?
Idem pour l’homophobie, il peut y avoir des actes homophobes sans homo, et, de nouveau, c’est même forcément le cas, étant donné qu’il n’y a plus d’homme ni de femme, nous sommes à la rigueur tous homos et susceptible d’être traités de pédé ou de gouinasse, même, aux dernière nouvelles, Jésus).