A l’occasion de son audition au Sénat le 27 novembre, le directeur général de la police nationale Frédéric Veaux a rappelé que le marché de stupéfiants était le «premier marché criminel au monde», pesant «250 milliards de dollars» annuels, rappelant les chiffres de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC). Et les Français dépensent 4,2 milliards d’euros en drogues. En 2020, selon l’Insee, 4,2 milliards d’euros auraient été dépensés par les Français «pour s’approvisionner en produits stupéfiants», la première des drogues étant le cannabis, qui représente 80% de la consommation.
Lors de cet audition dans le cadre de la commission d’enquête sur le «narcotrafic en France», le patron de la police s’est montré inquiet quant à la situation du dans l’Hexagone, déplorant une «progression continue de la production de stupéfiants». Et au-delà de cette production, le haut fonctionnaire évoque «une hausse des violences» liées aux trafics de stupéfiants.
Il a fait état de 315 faits d’homicides ou tentatives d’homicide liés au trafic de drogue. Un chiffre qui témoigne d’une «augmentation de 57% par rapport à la même période en 2022». En 2023, depuis le début de l’année, 451 victimes de ces violences ont ainsi été recensées et 30% d’entre elles étaient âgées de moins de 20 ans, précise-t-il.
Une violence qu’il rapproche d’une «méthode de représailles, qui malheureusement s’installe dans des logiques de vendetta, dont on ne voit jamais la fin». Et Frédéric Veaux d’expliquer que cette violence s’étend désormais à des «villes de taille moyenne, un peu partout sur le territoire».
Ces derniers mois en France, plusieurs épisodes de violences liées aux drogues ont marqué l’opinion. Dans la nuit du 25 au 26 novembre, un homme a été tué par une balle perdue à Dijon, et ce, alors qu’il dormait dans son lit. Un drame qui rappelle celui de Marseille, où mi-septembre une jeune femme avait été fauchée dans son appartement par une rafale de kalachnikov tirée à l’aveugle depuis la rue. Le même mois, également dans la cité phocéenne, la vidéo d’une caméra de surveillance montrant un homme en train de tirer au fusil d’assaut en pleine rue avait été diffusée à la télévision. Ce règlement de compte avait fait plusieurs victimes collatérales.
Au passage, face à ce phénomène d’ampleur, le directeur de la police ne préconise cependant pas la légalisation du cannabis, qui serait selon lui une «double peine» car «les trafiquants ne s’installent jamais dans un système de vente légale de cannabis, ils vont à la recherche d’autres produits», étendant les trafics à d’autres substances, créant d’autres marchés criminels…
Seule réponse des pouvoirs publics : Macron proposant le PV à 200 € payable « par carte bancaire ou en liquide » pour les consommateurs et transporteurs de « petites » quantités drogues.
En revanche, le gouvernement français poursuit une politique acharnée de désarmement des Français : campagnes, malheureusement couronnées de succès, pour inciter les particuliers à remettre leurs armes à la police ou à la gendarmerie sans risquer de nouvelles poursuites, et durcissement draconien des lois applicables aux tireurs sportifs, aux chasseurs et, plus généralement, aux permis de détention d’armes à feu. Pendant ce temps, les populations immigrées des banlieues achètent illégalement des kalachnikovs pour protéger tous leurs trafics…
Et si vous vous demandez pourquoi ceux qui nous gouvernent sont si silencieux et passifs pour combattre ces trafics qui atteignent un niveau inimaginable avec les conséquences désastreuses sur toute la société, voilà une piste d’explications : la consommation de ces substances n’est pas répandue seulement dans le « bon peuple » des « sans dents ». On en croque aussi dans les « hautes sphères » politiques comme le révèle la députée Caroline Janvier.
La parlementaire Renaissance a expliqué à Paris Match le 30 novembre à la suite de l’affaire Joël Guerriau (ce député ayant droguée une collègue) :
« Il y a des soirées où de la drogue circule. Comme il y a des dîners ou des fins de sessions parlementaires où il y a une consommation excessive d’alcool… Et les pratiques addictives existent aussi chez les ministres ».
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