La Fête de Jeanne d’Arc et du patriotisme est en France une fête nationale officielle instituée par la loi du 10 juillet 1920, adoptée à l’unanimité par la Chambre des députés et le Sénat, sur proposition du député et écrivain Maurice Barrès, quelques semaines après sa canonisation.
Elle est célébrée chaque année, lors du deuxième dimanche du mois de mai (jour anniversaire de la libération d’Orléans, 8 mai 1429, par l’armée française sous le commandement de Jeanne).
Alors qu’un obscur député macroniste de Côte d’Or, propose de supprimer cette fête la jugeant désuète, si vous ne savez pas, chers compatriotes, pourquoi il est important d’aimer Jeanne, nos adversaires eux savent pourquoi il ne faut surtout pas l’aimer : parce qu’elle enracine, élève dans un idéal, parce qu’elle renforce l’âme et le sentiment d’être les enfants d’un pays. Tout ce qu’ils détestent et veulent faire disparaître.
Chaque fois qu’un Français se souvient de Jeanne, il retire une pierre de l’édifice qui sert de refuge, de temple et d’agora aux ennemis de la France, rejoignez-nous Place des Pyramides, DIMANCHE 14 MAI 2023, à PARIS, à partir de 9 h 30, pour un :
HOMMAGE TRADITIONNEL À SAINTE JEANNE D’ARC
Le rdv est place de pyramides. Il n’y aura pas de défilé dans Paris ?
Non ce sera un rassemblement statique.
LA VRAIE MISSION DE SAINTE JEANNE D’ARC
Dans le premier degré d’abstraction de l’esprit humain qui concerne le vivant défini en tant qu’être mobile (végétaux, animaux, l’homme en tant que cinquième élément) rentrant dans le champ de la Phusis, qui est par exemple de trouver la mission d’un arbre, ce végétal sert à produire de l’oxygène, à absorber le gaz carbonique, à servir de refuges aux oiseaux, à fertiliser le sol par la décomposition de ses feuilles etc…cette Phusis amène à la découverte des transcendantaux : le Beau, le Bien, le Vrai, à l’inverse, la Nature dans l’esprit des juristes latins, cet arbre rentrera dans une catégorie, la Phusis conduit à la recherche de la spiritualité, la nature à l’écologie…
Chaque vivant a donc une mission, par conséquent qu’elle fut celle de Sainte Jehanne d’Arc ? Celle de faire sacrer le dauphin, le futur Charles VII à Reims ! Pour qu’il devienne par ce sacre, locum tenens coelum, qui est Rex Francia (Vous serez Lieu-tenant du Roi des Cieux qui est Roi de France.) et si par malheur il oublie à ne pas reconnaître le suzerain, il devient félon.
Mais auparavant, il nous faut évoquer que depuis le Pacte de Reims de décembre 496 le monarque est le Lieu-tenant du Christ et Jehanne par la Triple Donation le rappellera au dauphin. Trois jours après l’incroyable victoire des français sur les anglais à Patay le 18 juin 1429 où 2000 anglais furent occis pour 5 français, étrange en effet, car c’est une époque où l’on combattait à un contre un, eut lieu trois jours après, c’est-à-dire le 21 juin 1429 la Triple Donation qui sera faite à Benoît-sur-Loire. Ces faits sont donnés par le Père Théotime de Saint Just (1872- ?) La Royauté sociale de Notre-Seigneur Jésus Christ d’après le Cardinal Pie, un autre témoin atteste ce fait Gaston du Fresne de Beaucourt . L’abbé Coubé donnera le récit de cette entrevue, le voici :
Jehanne dit à Charles :
« Sire, me promettez-vous de me donner ce que je vous demanderai ? »
Le Roi hésite, puis consent.
« Sire, donnez- moi votre royaume ».
Le Roi, stupéfait, hésite de nouveau ; mais, tenu par sa promesse et subjugué par l’ascendant surnaturel de la jeune fille :
« Jehanne, lui répondit-il, je vous donne mon royaume ».
Cela ne suffit pas : la Pucelle exige qu’un acte notarié en soi solennellement dressé et signé par les quatre secrétaires du Roi ; après quoi, voyant celui-ci tout interdit et embarrassé de ce qu’il avait fait :
« Voici le plus pauvre chevalier de France, il n’a plus rien. »
Puis aussitôt après, très grave et s’adressant aux secrétaires :
« Ecrivez, dit-elle : Jehanne donne le royaume à Jésus-Christ ».
Et bientôt après :
« Jésus rend le royaume à Charles ».
Le 17 juillet 1429, ce sera l’apothéose (Comme le dimanche des Rameaux pour le Christ) par le sacre de Reims, Jeanne se tient à côté du roi avec son étendard sur lequel figurent le Christ en majesté et les mots Jésus Maria. « Il avait été à la peine, c’était bien raison qu’il fût à l’honneur », déclarera-t-elle plus tard. Derrière elle, son écuyer le fidèle Jean d’Aulon, son aumônier frère Pasquerel et sa famille, invitée pour l’occasion.
Après le sacre, fondant en larmes, elle tombe aux pieds du souverain : « O gentil roi, maintenant est fait le plaisir de Dieu, qui voulait que je fisse lever le siège d’Orléans et que je vous amenasse en votre cité de Reims recevoir votre saint sacre, montrant que vous êtes vrai roi, et qu’à vous doit appartenir le royaume de France ».
Le 30 mai 1431, Jeanne d’Arc est brûlée vive à Rouen, sur la place du Vieux-Marché, après un procès inique. Elle est victime de ce que les Anglais voulaient à tout prix la convaincre d’hérésie (et accessoirement de sorcellerie) pour abaisser ainsi le roi Charles VII qu’elle avait diligemment servi.
Relatant ce martyr, le père Ayroles (1828-1921) fait un rapprochement poignant entre le Maître (Jésus) et le disciple (Jehanne), il écrit :
« Au calvaire un dernier outrage nous manifesta et nous ouvrit le Cœur de l’Homme Dieu. Le cœur de la Pucelle fut ce qui fixa en dernier lieu l’attention des bourreaux et des spectateurs du calvaire de Rouen. La flamme semblait avoir fait son œuvre. Les premiers tisons écartés ne laissaient voir que de la cendre et des eaux calcinés ; mais, ô merveille, sous cet amas fouillé, les viscères et le cœur paraissait intacts. On rallume le foyer incandescent, et on cherche à en activer les ardeurs en y jetant de l’huile et du soufre. Inutiles efforts, le cœur résiste ».
Par ordre des Anglais, aucune relique ne restât de l’héroïne, ce cœur fut jeté à la Seine tout chaud et battant encore…
« Le soldat qui avait ouvert le cœur du Sauveur au Calvaire, soudainement illuminé, confessa la divinité de Celui auquel il avait fait un dernier outrage ; à la place du Vieux-Marché, le bourreau, voyons le cœur de la Pucelle résister à tous ces efforts pour le réduire en cendres, courait au monastère des pères dominicains, demandant s’il y avait pardon pour lui au Ciel, pour avoir été l’exécuteur du forfait qui venait de se commettre … »
Dernier signe de Dieu, confirmatif de toute sa mission :
« Quand elle expira, au milieu des flammes, une blanche colombe s’échappa de ses lèvres et prit son vol vers la France…Le Saint-Esprit manifesta ainsi avec éclat qu’il habitait cette âme, l’inspirait et la guidait . »
Pour Mgr H. Delassus (1836-1921), il y a par ce martyr une Mission posthume qui est celle de l’achèvement de la délivrance de la France, puis l’établissement du Règne du Sacré-Cœur, ne pouvaient s’accomplir que par son martyr.
« Il veut régner sur la France et par la France sur le monde. » Mgr Delassus.
UN PEU D’HISTOIRE DE NOTRE FRANCE
(ULTIMA) GESTA DEI PER FRANCOS ?
La France Fille Ainée de l’Eglise — La transmission davidique à la monarchie française, la marque spirituelle (La forme) — La Bataille de Bouvines du 27 juillet 1214 (La matière) ? — La vraie mission se Sainte Jehanne d’Arc — Mgr H. Delassus, un contre-révolutionnaire — Les prophéties de Barthélémi Holzhauser — Les Prophéties d’Anna Maria Taigi — L’espoir de Saint Pie X et la prière de Pie XII — Jean Vaquié, La Bataille préliminaire — Conclusion.
Gesta Dei per Francos (L’action de Dieu passe par les Francs) a été formulée par Guibert de Nogent (1053-1125) à propos de la Première Croisade (Deus Vult), c’est un historien et un théologien précurseur de la méthode historique, d’un point de vue français et parce qu’il recourait aux sources écrites, orales et matérielles, se livrant ainsi à une approche critique de leur contenu en fonction de leur degré de fiabilité, ses écrits soulignent l’omniprésence du surnaturel, on retrouve cet état d’esprit chez Mgr Gay (1815-1892) dans son ouvrage Sainte Clotilde et les origines chrétiennes de la Nation & Monarchie Françaises (Éditions Saint Rémi), plus près de nous, l’historien et académicien René Grousset publiera chez Plon en 1939 L’épopée des Croisades. En 2007, le médiéviste Pierre Aubé (1944-) s’exprimait ainsi sur Grousset :
« Cet historien, qui a su s’appuyer sur le meilleur des plus grands orientalistes de son temps, dont l’érudition est d’une rare solidité quand il s’agit d’établir des faits, est très orienté quand il s’agit de les interpréter. Son angle de vision est très marqué par l’utopie colonialiste qui avait cours dans les années 1920-1930 où il a construit son opus magnum. »
Comme le souligne A. Schopenhauer (1788-1860) dans ses Parerga et paralipomena, l’information, l’érudition c’est bien, mais l’esprit de pénétration c’est mieux…et ces grands auteurs en étaient possédés.
Alors, pourquoi cet (Ultima) Gesta Dei per Francos ?
Ma foi dans le Christ-Roi, attise ma foi humaine et quelque chose me dit que rien n’est perdu.
« Comme l’aimant attire le fer, le péché attire le châtiment. Les nations n’allant pas en corps dans l’autre monde, c’est sur la terre qu’elles reçoivent la récompense de leurs vertus nationales, ou le châtiment de leurs crimes nationaux. Mais Dieu est patient, longtemps Il avertit, Il supplie, Il menace : avant de frapper Il attend que la mesure soit comble. Les grandes époques de l’Histoire nous montrent l’application invariable de cette double loi de miséricorde et de justice. » Mgr Gaume, Testament de Pierre le Grand, p. 9
La transmission davidique à la monarchie française ou la forme.
Nous avons vu au chapitre VI-. L’action du Surnaturel sur les origines de la monarchie française, le Baptême de Clovis, roi des Francs Saliens à Reims le 25 décembre 496. La date de la royauté française commence bien à ce moment précis et non pas en 987 avec l’élection d’Hugues Capet (939-996) comme le pensent les maurassiens ; ce baptême désiré par l’action incroyable des saint Rémi, Saint Vaast et de l’amour de sa femme, Sainte Clotilde, princesse Burgonde convertie au christianisme. Rémi était pour Clovis ce que le prophète Samuel était au jeune roi David, cette royauté française est le relais de la royauté davidique, mais attention, avec un intermédiaire, vrai Dieu et vrai homme incarné, hypostase remise en doute par la plupart des hérésies. Le Christ, vrai Dieu incarné rétablit cette transmission davidique à cette nouvelle royauté, à cette nouvelle race provenant de la Gentilité. Cette retransmission se fait donc par le Christ, Jésus Incarné mort et ressuscité et qui parachève le mosaïsme ce qui fait que celui-ci est mort et enterré avec le Christ et on ne peut plus dire judéo-chrétien. Ce judaïsme est mort, il a été utile avant le Christ, c’est le Christ qui parachève de par soi-même la transition entre l’Ancien Testament et le Nouveau et ouvre son enseignement à toute la Gentilité et non plus au seul Peuple Elu. Cette Royauté française, à partir de Clovis et sous l’action de l’action de l’Evêque Saint Rémi est une transmission, l’incarnation d’une nouvelle royauté qui passe à une étape supérieure dans le cadre de la Nouvelle Alliance et Sainte Jeanne d’Arc est là pour rappeler le fameux baptême de Clovis qui est l’élément clef qui instaure la Royauté du Christ sur la France, nonobstant qu’avec Clovis, c’est une France embryonnaire, c’est une marque spirituelle, une onction, Pierre Hillard affirmant que la marque matérielle de la France est la fameuse bataille de Bouvines du 27 juillet 1214, nous retrouvons ici le concept clef de la philosophie aristotélicienne l’hylémorphisme : la matière et la forme, la puissance et l’acte que les sédéprivationnistes réunis autour de Mgr Guérard des Lauriers n’avaient pas compris puisque dans sa thèse Cassiciacum , ils considéraient que Montini (Paul VI) était pape materialiter mais non formaliter, un pape en devenir en somme…
La France c’est d’abord une marque spirituelle et la mission de Sainte Jeanne d’Arc est ainsi de rappeler cette marque spirituelle et de faire sacrer Charles VII (1403-1461) à Reims, d’ailleurs où est-elle née ? A Domrémy (Domus-Maison) et Rémi (L’évêque), c’est le résumé de la science politique française, la transmission davidique, l’élément clef étant l’incarnation.
Cette transmission davidique est d’ailleurs visible sur la façade de Notre-Dame , en effet, à mi-hauteur vingt-huit statues y figurent, et ne sont pas celles des mérovingiens, ni celles des carolingiens ou celles des capétiens, elles y ont été mises durant la première moitié du XIIIème siècle et il s’agit des quinze statues des rois de Juda et les treize autres ce sont celles de hauts fonctionnaires qui étaient au service de ces rois davidiques, que la royauté française mettait en valeur cette transmission de la royauté davidique, mais ne l’oublions jamais couronnée par l’Incarnation, l’expression Rois Juifs d’Éric Zemmour est une expression, fausse et perfide…
La bataille de Bouvines du 27 juillet 1214 ou la matière ?
Pour Pierre Hillard, cette bataille est la matière de la France, je propose celle de Vouillé en 507 lorsque Clovis tua le chef wisigoth (arianiste) Alaric de sa main, se rendit à Poitiers puis à Tours pour rendre un hommage public à Saint Hilaire, évêque de Poitiers l’un des rares prélats occidentaux à défendre le catholicisme tel Saint Athanase en Orient. Si je comprends bien la démarche de Pierre Hillard par le baptême de Clovis, la France recevrait sa marque spirituelle, sa forme (formaliter) et 704 années plus tard, grâce à la bataille de Bouvines sa matière (materialiter), or Mgr Albert Farges (1848-1926), Docteur en philosophie et en Théologie rappelle dans son ouvrage Matière et forme , en présence des sciences modernes ceci : « Nous répondrons qu’il est en effet impossible de les voir des yeux du corps ou de le de l’imagination ; mais qu’il n’est pas bien difficile de les concevoir par une abstraction de l’esprit. Il suffit qu’elles aient une essence différente pour les concevoir à part, et qu’en même temps elles soient chacune si incomplète qu’elles aient besoin pour exister de se soutenir mutuellement, ou de se subordonner dans une dépendance mutuelle. La vitesse peut-elle exister sans une direction ? Nullement. Une direction du mouvement peut-elle exister sans une vitesse ? Pas davantage. Et cependant la direction n’est pas la vitesse : un enfant est capable de se faire une idée de l’une ou l’autre séparément, parce qu’elles ont deux essences distinctes, quoique réunies de fait dans une même existence. Ainsi en est-il de la Matière et de la Forme : inséparables quant à l’existence, elles sont séparables par abstraction en deux essences réelles profondément dissemblables. » Pour la bataille de Vouillé (Printemps 507), nous renverrons le lecteur au chapitre VI-. L’action du Surnaturel sur les origines de la monarchie française, le Baptême de Clovis, roi des Francs Saliens à Reims le 25 décembre 496, p. ?
Comme Clovis à Vouillé, Philippe-Auguste (1165-1223) est aussi sur le champ de bataille à Bouvines (Aucun roi de France n’a été tué ou blessé à la tête de ses troupes), c’est l’âge d’or de la Chevalerie, époque où existe une rivalité entre les Capétiens et les Plantagenet.
Au départ, un événement fortuit : le remariage d’Henri Plantagenet (1133-1189) avec Aliénor d’Aquitaine (1122-1204) qui était précédemment l’épouse du roi de France Louis VII (1120-1180), mais en 1151, le second concile de Beaugency trouvera une faille pour prononcer l’annulation du mariage le 21 mars 1152, deux mois plus tard Aliénor reprend sa dot et épouse en secondes noces le 18 mai 1152 Henri Plantagenêt, comte d’Anjou et duc de Normandie, elle a trente ans et lui dix-neuf.
Le grand projet de Philippe-Auguste est de transformer la suzeraineté d’Henri de Plantagenet, suzeraineté définie comme étant une situation dans laquelle une région ou une nation est tributaire d’une entité plus puissante qui lui accorde une autonomie intérieure restreinte mais contrôle ses affaires étrangères en une vassalité. A partir de 1210, le Roi d’Angleterre Jean sans terre (1166-1216) ne possède plus en France que le Poitou et la Guyenne donc, il veut essayer de remettre la main sur ses anciennes possessions, il va organiser avec Renaud Dammartin (1165-1227), comte de Boulogne une coalition pour renverser cette puissance capétienne, il va lancer un mouvement avec deux axes d’attaque, une tenaille : un débarquement sur les côtes occidentales de la France et une coalition animée par le comte de Boulogne, le comte de Flandres et l’Empereur du Saint Empire Othon IV (1175-1218) pour attaquer le roi de France par le Nord.
La coalition contre la France :
1) Jean sans Terre, roi d’Angleterre, qui avait monté et financé la coalition, mais qui ne participa pas à la bataille puisqu’il avait fui en Angleterre.
2) Othon IV, empereur du Saint-Empire romain germanique
3) Guillaume Ier, comte de Hollande
4) Guillaume de Longuespée, comte de Salisbury, fils illégitime d’Henri II d’Angleterre et demi-frère de Jean sans Terre
5) Henri, marquis d’Anvers, duc de Basse-Lotharingie et duc de Brabant (dans l’actuelle Belgique)
6) Philippe, marquis de Namur (dans l’actuelle Belgique)
7) Ferrand de Portugal, Infant de Portugal et comte de Flandre et de Hainaut (dans l’actuelle Belgique)
8) Thiébaud, duc de Lorraine
9) Renaud de Dammartin, comte de Boulogne (en rébellion contre le roi de France, son ami d’enfance)
Le roi de France et ses troupes étaient en infériorité numérique marquée. Bien que les estimations des historiens varient (les historiens du XIXe siècle considéraient que le rapport était de 1 à 3), on estime aujourd’hui que les troupes coalisées comptaient 24 000 hommes, dont 2 000 chevaliers, tandis que les troupes françaises auraient pu compter jusqu’à 20 000 hommes, dont 1 500 chevaliers
Le 27 juillet 1214 Philippe Auguste vint à bout de ses ennemis ! Des conséquences en résulteront :
1) Jean sans terre, absent est isolé définitivement et la crise monarchique anglaise s’aggrave, il sera contraint de signer la Magna Carta (La grande Charte) le 15 juin 1215 ;
2) Othon IV est affaibli de manière décisive dans son combat contre le Hohenstaufen, le futur Frédéric II.
3) Les grands féodaux (Flandres) doivent se soumettre à l’autorité royale.
4) Le royaume des Francs s’affirme comme une grande puissance. Philippe Auguste tentera de mettre en place autour de cette victoire les prémisses d’un « sentiment national » qui montre le caractère décisif de la bataille. Dans les faits le retentissement de cette bataille ne va pas au-delà de la Loire et pour le Saint Empire, elle est quasiment inconnue.
La postérité viendra au XIXème siècle les historiens ayant besoin de créer « un roman national », Ernest Lavisse (1842-1922) qui a peut-être influencé Pierre Hillard écrira : « Bouvines a donné à notre pays, avec la sécurité de son berceau, belle figure du monde […] cette gloire sacra la vraie France, celle dont l’histoire sans interruption, continuera jusqu’à nous. C’est pourquoi le souvenir de Bouvines doit demeurer national. » mais peut-on voir pour toutes ces batailles, Tolbiac (496), Vouillé (507), Poitiers (732), Bouvines (1214), Patay (18/06/1429), Denain (24 juillet 1712) le Gesta Dei per Francos ?
C’est par la victoire de Tolbiac (sa matière) que la France a reçue sa forme, sa marque spirituelle, il serait à cet égard intéressant de s’intéresser à Mérovée ou Chlodebaude, le père de Childéric Ier (436-481), père de Clovis, on dit du grand-père qu’on a découvert dans sa tombe, la fibule cruciforme en or « Une distinction qu’il avait certainement reçue de l’empereur avec le paludamentum . » (K-F Werner). De là, peut-être, le besoin de s’inscrire dans la lignée d’un ancêtre éponyme lointain, mais n’oublions pas la transmission davidique et les 28 statues de la façade de Notre-Dame de Paris qui comporte 15 statues des rois de Juda et 13 autres de hauts fonctionnaires, il est intéressant de rappeler que le moine hésychaste, disciple de Nicodème, saint Grégoire Palamas(1296-1359) définissait l’orthodoxie comme égale à deux dimensions — dimension interne d’un caractère ésotérique — dimension externe d’un caractère exotérique — la chute de l’Occident est la négation de cet ésotérisme, car comme le souligne Alexandre Douguine : « l’hésychasme est non seulement une pratique d’initiative chrétienne, mais aussi une métaphysique orthodoxe à part entière. C’est l’inachèvement de l’initiative de l’Eglise Occidentale qui conduit à l’émergence d’organisations d’initiative extra-ecclésiale — ordres, sociétés secrètes, fraternités hermétiques, loges, ateliers et compagnonnages. » (Les Templiers du Prolétariat, p.71). En 1982, un livre Le Saint-Sang et le Saint Graal spéculait que Mérovée était issu d’une union entre un poisson et un humain, cette lignée est en quelque sorte liée au symbole chrétien primitif du poisson, on comprend mieux la symbolique des statues de Notre-Dame.