Le 2 décembre, l’artiste ProjetKO, dessinateur dissident dont on peut admirer les productions régulièrement sur Jeune Nation, donnait un entretien à La Meute France. Au menu : dessin, inspiration, technique, enjeu, objectif et actualité !
Quand as-tu commencé à dessiner ? Et pourquoi « Projet KO » ?
« Projet KO » est une référence directe à Fight Club. Pour moi, il ne s’agit pas de souhaiter le « Chaos » mais de mettre KO leur République. Comme beaucoup, la passion du dessin remonte à l’enfance. C’est un processus naturel qui n’est pas lié à un quelconque « don » mais à l’amour du dessin et de l’effet qu’il produit sur autrui. L’enfant dessine d’abord par jeu et le miracle se produit lorsqu’il constate le résultat obtenu auprès de sa famille: l’émerveillement de voir une feuille blanche se transformer en « image à succès« . Cette émotion primordiale, j’avoue la chercher à chaque nouveau dessin et suis toujours très impatient de voir les réactions de mes camarades dessinateurs, premiers servis. Le dessin est le moyen de communication le plus naturel qui soit, davantage encore que l’écriture. On peut réellement émouvoir les gens avec un beau dessin « qui résume tout ». Comme en musique, un dessin qui fonctionne touche directement le cœur. L’efficacité est immédiate et avec les moyens de diffusion actuels (réseaux sociaux), les dessins peuvent être partagés dans le monde entier. C’est très enthousiasmant. En tout cas, dans ce monde où la médiocrité est portée aux nues (Art Contemporain paresseux…), je m’accroche à l’idée de « faire de belles choses », avec le plus grand sérieux.
Quelles ont été tes sources d’inspiration ?
Je suis de l’Ecole « Métal Hurlant« , magazine Français de BD avant-gardiste des années 70s, d’une richesse graphique et d’une influence mondiale à l’époque. En dessin, Moebius/Jean Giraud est mon maître. Le créateur de Blueberry (entre autres) est le meilleur Artiste/dessinateur du XXème siècle, point final. Sinon, Hergé et Franquin sont des piliers parfaitement complémentaires dont je suis intarissable. Ces 3 institutions ont formé mon « œil » de dessinateur, naturellement.
En ce qui concerne l’inspiration politique, c’est moins évident. J’aimerais pouvoir dire que je suis dissident depuis 20 ans, mais je ne me suis réveillé qu’en 2012 suite à un ensemble d’événements qui m’ont amené à voir plus loin que mon petit confort personnel. Tout un univers (la fameuse fachosphère ?) s’ouvre alors sur internet. Des claques intellectuelles irréversibles.
Comment réalises-tu tes dessins ?
Concrètement, il se passe parfois plusieurs semaines entre l’esquisse d’une idée dans mon carnet et la réalisation finale. Je travaille énormément la composition de mes images en amont, comme un metteur en scène. Vu le temps déraisonnable passé sur une seule illustration, j’ai en fait quelques dessins « en chantier » en permanence de telle sorte que j’arrive à en publier au moins un par semaine. Mes rendus sont variés : crayons, encre de chine, peinture acrylique, pastel à l’huile…Cela pour éviter l’ennui et surtout utiliser le moyen d’expression le plus adapté au sujet traité (douceur du pastel, dureté de l’encre…). Un de mes secrets : je dessine véritablement avec la gomme et le blanc, ce qui peut paraitre paradoxal. En effet, après avoir rempli mes surfaces, je travaille les contours, les textures et dessine la lumière avec la gomme, l’estompe ou la gouache blanche.
Qu’est-ce-qu’un dessin réussi selon toi ?
C’est une question complexe. Selon moi, un dessin réussi allie le Fond et la Forme. Un moyen graphique judicieusement choisi, une composition mêlant dynamisme et esprit de synthèse, le tout au service d’une idée forte, d’un message pertinent. Nous avons souvent constaté que les dessins les plus efficaces n’avaient aucun titre et résumaient toute une problématique à eux seuls. C’est assez rare.
Le Coronavirus semble t’avoir beaucoup inspiré ?
Le Coronavirus est une vaste arnaque, non pas qu’il n’existe pas mais l’ingéniérie sociale disproportionnée mise en place à l’échelle planétaire fut un premier test de servilité des peuples. Or, pour l’oligarchie, ce test est concluant ! Surtout, le confinement a été un suicide économique parfaitement orchestré. La « tiersmondisation » de notre pays s’est révélée au grand jour: pénuries diverses, incurie des gouvernants, conflits d’intérêts évidents, mensonges éhonté des médias et des politiques. Le dégoût est grand dans la population, particulièrement chez les petits artisans, commerçants et professions libérales… qui ont été sacrifiés. Malgré tout, le confinement a eu pour avantage d’éveiller encore un peu plus les consciences grâce aux médias alternatifs sur internet.
Déjà, le mouvement social des « Gilets Jaunes » avait initié un éveil politique inespéré dans la population que l’on croyait endormie. La dérive gauchiste des dernières manifestations est passagère. En effet, les problèmes de la classe moyenne sont plus que jamais d’actualité (le fameux « pouvoir d’achat« ). Le processus révolutionnaire est en marche, à l’échelle internationale. Il faut tenir bon car nous sommes à l’aube de temps nouveaux. Or, en tant que Nationaliste, nous avons notre rôle à jouer. Préparons nous.
Ton actualité Editoriale ?
J’ai créé la maison d’édition « Sainte Jehanne » afin de publier des recueils d’illustrations, sur un format pérenne (beau papier, couverture rigide…). Les deux premiers albums sont sortis en début d’année : Portraits, préfacé par Yvan Benedetti et Miroirs, préfacé par Alain Escada. Le troisième album « Rappels » est sorti en novembre et regroupe les dessins d’actualité publiés entre 2016 et 2020 (Gilets Jaunes, incendie Notre Dame, Coronavirus…). Jérôme Bourbon m’a fait l’honneur d’en écrire la préface.
On peut suivre mon travail chaque semaine sur Rivarol, Medias-Presse.info, Jeune-Nation, Facebook, Tweeter et VK.
Source : La Meute France
Toutes les albums de ProjetKo sont disponibles à la Librairie Française (Paris 15ème), ou en ligne sur projetko.fr !
C’est ce qu’on appelle la théorie du KO …