Le président du Front de gauche, nostalgique de l’URSS et du NKVD, a demandé à ses partisans de « surveiller », « filmer », « repérer » des journalistes du Monde et de Libération dont il interdit désormais l’entrée de ses réunions « publiques ». Il accuse le Monde d’avoir publié un reportage complaisant sur la famille Le Pen, et un journaliste du Monde de s’être fait passer pour un journaliste de Libération.
« Je n’ai, à titre personnel, aucune envie de voir dans ma campagne le journal des publireportages sur les Le Pen qu’est Le Monde pointer ses petites pattes pleines de fiel. Qu’il reste à la maison ! Car s’il venait, ce serait pour jeter du venin, exciter les divisions ou se livrer à des provocations. […] le “journaliste” du glorieux Le Monde s’est présenté comme étant celui de Libération. Aucun des “journalistes” de ces deux quotidiens ne sont [sic] bienvenus dans mes meetings et déplacements tant qu’ils travaillent pour ces quotidiens ! D’ailleurs, j’appelle mes amis à les surveiller de façon étroite et vigilante, à filmer leurs agissements, si possible, dès qu’ils les repèrent, qu’ils agissent à découvert ou qu’ils se cachent sous des faux noms.
Natalie Nougayrède, la directrice du Monde lui a sèchement répondu :
« Depuis plusieurs mois, le co-président du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, s’en prend à la couverture éditoriale que Le Monde lui consacre. Il le fait de manière chaque fois plus outrancière. Un nouveau palier a été franchi, dimanche 4 mai : sur son blog, M. Mélenchon a décrété persona non grata les journalistes de notre quotidien comme ceux de Libération. […] Les propos de M. Mélenchon visant notre journal sont, cette fois encore, mensongers, insultants et diffamants. Cette basse manœuvre ne sert qu’un objectif : empêcher nos équipes de faire leur travail de journaliste. La direction du Monde condamne ces attaques avec la plus grande fermeté.
Tout comme Matthieu Ecoiffier, le rédacteur en chef adjoint du service politique de Libération :
« Cette volonté de Jean-Luc Mélenchon d’entraver le travail des journalistes de Libération est inacceptable et ne nous empêchera pas de continuer à suivre l’actualité et les réunions publiques du Front de gauche. Nous connaissons trop bien la stratégie de victimisation de Jean-Luc Mélenchon pour l’alimenter en aucune façon ».